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Page:Bouchor - Les Symboles, première série.djvu/228

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Sémélé ne fut pas une épouse inféconde ;
La foudre et les éclairs mirent l’enfant au monde.
Le soleil l’eût percé de ses flèches de feu ;
Mais un lierre touffu, pour ombrager le dieu,
Au seuil même du temple où Zeus montra sa gloire
Vint s’enrouler autour des colonnes d’ivoire.
Puis le maître des dieux, prenant un glaive, fend
Sa cuisse vénérable ; il y plonge 1 enfant ;
Et, joyeux, car son cœur paternel se rassure,
Par des agrafes d’or il ferme la blessure.


LE CHŒUR


Les blondes nymphes de Nysa
Furent, Dionysos, tes rieuses nourrices ;
Et chacune à son tour, docile à tes caprices,
Te fit danser et te baisa,
Frotta de miel tes jeunes lèvres
Et t’apprit à saisir le pis gonflé des chèvres.

Pour te plaire, imitant de merveilleux oiseaux,
Pan faisait gazouiller sa flûte aux sept roseaux.
Les nymphes tendres et joyeuses
Admiraient que ta bouche enfantine eût souri ;
Et les fruits noirs du lierre ou le smilax fleuri
Couronnaient tes boucles soyeuses.