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Page:Bouchor - Les Symboles, première série.djvu/60

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ADAM

Ô femme, qu’ils sont beaux, les fruits de notre amour !


ÈVE


Délasse-toi, seigneur, après le dur labour.
C’est l’heure du repos pour toute âme vivante ;
Le ciel va se remplir d’étoiles. Ta servante
A préparé pour toi l’humble repas du soir.
Afin de m’honorer, maître, daigne t’asseoir.


ADAM


Que Dieu jette un regard sur toute créature !
Va dételer nos bœufs ; donne-leur la pâture,
Femme, et que jusqu’à l’aube ils dorment comme nous.
Moi, je courbe la tête et fléchis les genoux…
Accepte, Eternel Dieu que bénissent les anges,
De moi, comme de tous, un tribut de louanges !
Tu n’es point sourd aux cris des aigles affamés,
Père, et, donnant la force aux grains que j’ai semés,
Tu fais sortir un pain nourrissant de la terre.
Tu m’as dévoilé, Maître, un merveilleux mystère :
Je fais jaillir la flamme, habile à se cacher
Dans le bois sec ou dans les éclats du rocher.