Ainsi fructifiera bientôt notre semence.
Avec nous une race immortelle commence.
Allons, sortez de nous, peuples, et par milliers !
Vivez ! soyez féconds ! croissez ! multipliez !
Défrichez les coteaux ! faites fleurir les plaines !
Sortez en bourdonnant de vos ruches trop pleines !
Répandez-vous au loin sur les flancs spacieux
De la terre et soyez sans nombre sous les cieux !
Ils n’oublieront jamais celle qui la première,
Ayant conçu des fils, leur donna la lumière ;
Et l’on me nommera Mère du genre humain.
Femme, le dur labeur me reprendra demain ;
Viens, mangeons et buvons. Le pain donne la force,
Trempe ta bouche aimée à la coupe d’écorce ;
Elle sera bénie, ô femme, et je boirai.
Puis nous sommeillerons. Ton repos m’est sacré,
Parce que tu nourris du lait de tes mamelles
Deux êtres qu’avec moi dans ton amour tu mêles
Et qui, toutes les nuits, sans me rendre jaloux,
Demandent en pleurant le sein qui leur est doux.