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Page:Bouchor - Les Symboles, première série.djvu/90

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Tu nous replanteras, dis-tu, sous notre ciel
Ainsi qu’un rejeton vivace.
Tu ne voileras plus ta face
Et nous vivrons tournés vers le Saint d’Israël.

Après les jours de deuil, d’angoisse, d’âpres luttes,
Seigneur, que ton jour est serein !
Nous voici comme un pèlerin
Qui vers Jérusalem s’avance au chant des flûtes.

Mais, ô roi de Jacob, nos crimes furent grands ;
Ils oppriment notre mémoire.
Nous est-il bien permis de croire
Que dans ton grand amour, mon Dieu, tu nous reprends ?

Les pécheurs de mon peuple ont gardé le silence ;
Eh bien ! je parlerai pour eux.
Autrefois, dans les jours heureux,
Disent-ils, nous aimions à fausser la balance.

Nous vivions pour la coupe et le sang du raisin ;
Nous étions pleins jusqu’à la gorge.
Tels qu’un étalon nourri d’orge,
Nous hennissions après la femme du voisin.