Page:Bouchot, Henri (1902) Un ancêtre de la gravure sur bois -- étude sur un xylographe taillé en Bourgogne vers 1370.djvu/143

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ment caduque. Par grand malheur, les blocs, les moules sur lesquels ces pièces ont été imprimés, sont détruits, ou ont disparu; nous serions donce condamneés aux hypothèses éternelles, basées sur des données extrinsèques, si nous n'avions par hasard l'écriture, le trait, les costumes pour nous venir en aide, et remplacer ce qui eût parlé mieux encore, le moule originale.

Suivant les vraisemblances les plus autorisés, ce sont les moines, suivis par les artistes de la Cour des ducs de Bourgogne, qui commencèrent le mouvement. L'Apocalypse de la Ier édition est vraisemblablement œuvre de la Flandre bourguignonne, notre bois est bourguignon; les estampilleurs des abbayes, et nommément ceux de Vauclerc avaient été dans le vieux temps les initiateurs. Quant aux lettes d'Einsielden, nous les croyons des patrons, jusqu'à plus ample informé. Par els Flandres, Cologne reçut la bonne parole, et par la Bourgogne, l'Alsace et la Suisse, ce fut tour de l'Allemagne; de proche en proche l'invention s'étendit avec d'autant plus de facilité que les graveurs allemands des sceaux, les tombiers, les sculpteurs employèrent, à la propagation du procédé, leur pratique spéciale. Si les Allemands ont conservé plys de reliques dans ce sens, c'est que leurs gens de métier avaient moins de dureté contre les déliquants. Et c'était être déliquant, même chez eux, que de parodier par la gravure la miniature et les manuscrits; la peur manifisté par Gutenberg dans le milieu du XVe siècle en est la preuve; s'il se cachait, se nommait un « spiegelmacher », c'est qu'il redoutait, pour son invention illicite, l'ingérence policière des maîtres de la confrérie des écrivains.

N'oublions pas, et ceci n'a point été dit, que la grande période d'art graphique commence, pour l'Allemagne, en 1477, lorsque Marguerite de Bourgogne, fille du Téméraire, s'en va là-bas.

En résumé :

La gravure sur bois, embroyonnairement contenue dans la pratique spéciale des tombiers, des graveurs de sceaux, s'exprime dès le XIIIe siècle par des estampilles taillées sur bois our sur métal.