Page:Bouchot - De la reliure, 1891.djvu/45

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accommodée à nos goûts et à notre religion transigeante. Mais voyez que le besoin de copier et d’imiter est si bien enraciné chez nous, que malgré leur dessein de créer autre chose, ils sont de prime-saut revenus aux errements et ont puisé chez autrui leurs inspirations nouvelles. Il y eut tout à point servi pour eux un engouement formidable et peut-être un peu excessif en faveur des artistes de l’extrême Orient, japonais ou chinois, japonais de préférence ; une folie comparable à la découverte des Grecs par David, ou du moyen âge par Victor Hugo. Logiquement la japonaiserie se fût arrangée très bien d’une reliure pour livre oriental, elle en eût été la préface gaie et obligée, elle eût prévenu dès le seuil. Mais qu’on la rencontre installée en tous endroits, sur la face et le revers d’un plat, sur un roman de Daudet ou les Homélies de saint Jean Chrysostome, c’est — faites-moi pardon ! — retomber dans le galimatias reproché aux autres. Aussi bien le feu de paille a donné ses dernières étincelles pour l’instant ; il en a été des Japonais ce qu’il en fut des opéras au commencement du siècle ; les boîtes à musique les ont rendus odieux. Les milliers de bazars ouverts