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EXTRAIT
des Notes faites sur la Grammaire raisonnée,
Édition de 1756, page 51 & suivantes.

Il ne seroit peut-être pas si difficile qu’on se l’imagine de faire adopter par le public un Alphabet complet & régulier, &c.

Le Roi Chilperic a introduit quatre lettres dans l’Alphabet, & l’autorité qui préside aux Ecoles publiques pourroit concourir à la rèforme, en fixant une mèthode d’insitution, &c.

Pourquoi la raison ne deviendroit elle pas à la mode, seroit-il possible qu’une Nation reconnue pour éclairée & accusée de legereté, ne fût constante que dans des choses dèraisonnables.

Pag. 58. Il est étonnant que l’expérience n’ait pas encore fait triompher la raison des absurdités de la Mèthode vulgaire.

Traité des Etudes, pag. 7. art. i. Tom. I.

Il faut aussi leur faire articuler distinctement toutes les syllabes, &c.

Il est même nécessaire que le Maître étudie avec attention tous les différens dèfauts de prononciation ou de langage qui sont particuliers en chaque Province, & quelquefois même aux Villes qui se piquent le plus de politesse, pour les faire éviter aux Enfans & les en corriger. On ne peut dire combien ces premiers soins leur èpargneront de peines dans un âge plus avancé.

Remarque. Pour éviter les prononciations vicieuses, & introduire une prononciation uniforme dans le Royaume, il n’est qu’un moyen, c’est d’apprendre aux Enfans à lire par les sons.

Si pour n’avoir trouvé que la prononciation uniforme des lettres de l’Alphabet, en les faisant prononcer toutes sur l’e muët, on demandoit déjà que la raison triomphât des absurdités de la Mèthode vulgaire : à plus juste titre doit-on demander aujourd’hui ce triomphe de la raison, depuis la découverte de l’Art pour enseigner à lire.