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Page:Boufflers - L’Heureux Accident, 1808.djvu/12

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Le fond de ce conte n’est rien ou presque rien. L’auteur en a fait quelque chose, et quelque chose de très-piquant par la vérité de ses portraits, et par la magie de son style. M. Lambert et madame de Saint-Victor sont voisins ; leur rencontre n’a donc rien de surprenant. Cette rencontre a lieu dans une forêt qui sépare leurs habitations ; cette circonstance est encore naturelle. Les héros sont des personnages estimables, mais ils ne sont pas des prodiges de vertu. M. Lambert est un homme de mérite ; mais il est gauche, comme un philosophe. Sa philosophie est de bonne philosophie pratique, et sa gaucherie est pleine de grâce. M. Lambert et madame de St.-Victor ont un peu passé le tems des grandes passions, et s’aiment comme des tourtereaux, sans que leur âge fasse grimacer leur amour ; c’est que ce ne sont pas les années, mais les passions qui font