Page:Boufflers - Oeuvres - 1852.djvu/35

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


PRÉFACE D’ALINE


Par votre ordre, belle Éliante,
Je vais du léger Hamilton,
Avec une voix moins brillante,
Essayer de prendre le ton.
Il avait une douce lyre
Dont il jouait adroitement
Même au milieu de son délire :
Moi, je n’ai qu’un sistre allemand ;
Et les sons aigres que j’en lire
Ne peuvent, à ce que je crois,
Bien accompagner que ma voix.
Mais, sans m’arrêter davantage,
Je vais vous raconter comment
Aline, auprès de son village,
Troqua, dans un vallon charmant,
Son innocence et son laitage
Contre un joli petit enfant.
Vous, en pareille circonstance,
Voici ce que vous auriez fait :
Vous auriez mangé votre lait,
Et conservé votre innocence.
Aline, de cet enfant-là,