M. Bourgeois, elle s’est amplifiée et elle a mûri. Elle n’a pas étendu seulement le cercle de ses disciples, elle a modifié jusqu’à la disposition de ses idées directrices. Elle nous apparaît aujourd’hui sous des aspects nouveaux, agrandie, et comme « évoluée ».
Il nous a paru qu’il ne serait pas sans intérêt de comparer, à la forme actuelle, la forme primitive du solidarisme, de mesurer ce progrès, d’en indiquer les conséquences et les causes.
Comment s’explique le succès de cette
sorte de programme de philosophie morale
que M. Bourgeois esquissait il y a cinq
ans ?
C’est que ce programme semblait fait pour répondre exactement à ce qu’on appelle « les exigences de la conscience contemporaine ».
Elle est naturellement obsédée par les questions sociales. Aucune doctrine ne peut avoir prise sur elle qui ne lui promette un autre sort pour les prolétaires. Et elle attend des solutions qui ne soient pas seulement des exhortations vagues, mais des réformes précises, au service desquelles puisse se mettre la force des lois. « Il y a question sociale, remarquait jus-