Page:Bouhélier - À la maison de Victor Hugo, paru dans Le Figaro, 13 mars 1903.djvu/14

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et je me souviens qu’il était à table, en train de boire son café. Il nous fit asseoir, nous étions tout frémissants.

L’émotion qu’éprouvaient, vers 1834, ces deux enfants de seize ans, je crois bien qu’on la partagera lorsqu’on ira place des Vosges. Certes, c’est quelque chose, de voir l’homme vivant, le grand esprit en chair et en os, devant soi ; mais ses reliques, ses papiers, les meubles de sa maison désormais silencieuse, tout ce qu’il a connu et ce qu’il a quitté, les vestiges enfin de sa haute présence, comme on reste ému en les regardant !

À travers ces longues rues qui portent des noms exquis, dans ce quartier triste et vieux, bien souvent les rêveurs iront pleins de piété vers la maison de Hugo,