Page:Bouhélier - L’Hiver en méditation, 1896.djvu/160

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liantes, humectées de sel. Passant près d’une mare, sâ face soudain mirée, s’y rafraîchit Maison grise c’est là où habite sa- race ! Il semble que son sang coule parmi les murs.

Il devint pâle et elle souriait. Cependant le beau ciel frémit verdàtre et triste, un peu au-dessus des toits d’oc Une à une les fleurs s’éveillèrent." Cela se passa ainsi.

Près du puits glauque d’orageuses pierres, Élise indolente s’est assise. Une bête chante, le beau coq, les eaux. Ils respirèrent la froide résine des pins. Tout se recueillit et fut silencieux.

« Nous nous sommes bien aimés », dit-il. — Elle nç le regarda même pas. Le souci des gerbes d’une poule l’occupait. II la sentit très loin,, si étrangère soudain. La nuit tombante les éloigna, profonde muraille d’ombre, interposée là. On se croit parti, on se cherche ; Tout<redevint mélancolique à défaillir, — On se cherche et nulle lampe n’tclaire. — Il eut peur, trembla, désolé. "

Une rose cruche posée étincelait, bombée et ton- : nante, au milieu des fleurs. On eut dit qu’elle restait anxieuse. Adoucis par des modesties, les linges s’ali lumèrent dans du clair de lune.

Il ne savait plus que lui dire. Elle grignoltait de grosses pommes. Le bruit crissait parmi l’odeur glaciale. Hélas ! nous nous sommes.trop aimés, répétaitil. L’extrême lueur du soleil filtra, comme unfil d’argent sur la margelle verte. Une flamme palpita à la pointe de l’herbe. « Ah ! pourquoi ai-je suivi l’Eté. » Il dit encore : « les saisons me conduisent de hameau en