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Page:Bouhélier - L’Hiver en méditation, 1896.djvu/258

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été inspirées par Hégel, par Weber, par Schopenhauer ! Oui, c’est au nom de ces poètes que Wagner -s’arrogea des droits sur la nature. Est-ce l’entreprise ,d’un homme sensible ? Fausser le sens d’une fleur, d’un -dieu, d’un paysan, desquels nous souhaitons célébrer l’attrait, la renommée ou la victoire, c’est d’une prodigieuse inconvenance ! Il faut un plus grand respect. Il ne s’agit point de charme chimérique des déesses, des nymphes, des reines imaginaires. Accueillons tout ce qui vient. Comme si le soleil et les libellules ne possédaient des agréments, une fortune propre et singulière ! Comme si Wotan, Siegfried, Prométhée et Hercule n’étaient point l’humaine expression d’un esprit terrestre et ethnique ! — En modifiant leur apparence, leur destin et leur caractère, vous faussez une contrée, une race, l’héroïque conception qu’ils s’étaient fait d’eux-mêmes.

Or, un homme l’a compris : Zola.

Cet illustre auteur est fort peu connu. Si répandu que soit son nom, ce n’est qu’une mauvaise renommée. Bien qu’il ait conquis l’attention du monde, je le pense semblable à un solitaire. Je ne crois point qu’un écrivain ait jamais reçu tant de louanges, de diatribes et de basses injures, aussi également, tout à fait fâcheuses -et fantasques. « Poète, s’est écrié, un jour, le comte Villiers de l’Isle-Adam, celui dont tu subis l’outrage, n’injurie que l’idée qu’il se compose de toi, c’est-à-dire, strictement, lui-même. » Voilà ce qui arrive à l’égard