Page:Bouhélier - L’Hiver en méditation, 1896.djvu/285

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conception de la beauté. A vrai dire, je sais bien que ce bref opuscule contient et dessèche une foule d’arguments. Peut-être ne sont-ils pas suffisamment lucides, j’ai l’intention d’y revenir. J’en accentuerai le relief, et j’en éclairerai tous les jeux.

Sur Emile Zola, par exemple, il faudrait dire encore la riche vitalité de ses ouvrages, dans lesquels tressaille la terre tout entière. On devrait expliquer l’éthique qui en émane naturellement, et il serait assez convenable d’en étudier la vision de l’amour, par quoi cet écrivain a su solemniser les cyniques luxures et les voluptés.

Mais il est temps, pour moi, d’illuminer le monde duquel je me présume le spectateur unique. Après cette chère petite Clarisse que j’ai aimée tout un hiver, il me sera sans doute possible de « créer » le peuple et le site, la mer, la lumière et la plage que j’ai entrevus au hasard des routes. — Quelle cité, quelle race enfanter ?...

Note vu

Dans cet ouvrage, je parle assez souvent de Dieu. Faut-il rappeler — car je me suis déjà expliqué sur cela — que si j’emploie ce mot, c’est seulement afin de faire allusion à la domination du sol, aux péripéties et aux destinées, à la trajectoire des étoiles non moins qu’au balancement de l’herbe et au lourd battement des mers sur le sable. Ainsi ce terme, dans mon esprit, ne vaut que comme une métaphore.