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Démolitions


 
À Philoxène Boyer.


Ah ! pauvres maisons éventrées
Par le marteau du niveleur,
Pauvres masures délabrées,
Pauvres nids qu’a pris l’oiseleur !

Quand, sous le suaire des nues,
Au bord des larges boulevards,
Se dressent vos carcasses nues
Comme autant de spectres blafards,

Quand vos cloisons mal affermies
Livrent aux regards insultants
Les secrètes anatomies
Du foyer qui vécut cent ans,

Et qu’on voit, au long des murailles,
Sous la morsure des grappins,
Flotter, ainsi que des entrailles,
Vos vieux lambeaux de papiers peints !