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FESTONS ET ASTRAGALES.

Ses longs cheveux épars semblent l’or d’une gerbe,
Et son regard farouche est bleu comme les mers.

Elle a ses négresses folles
Qui, sur leurs noires épaules,
Enlacent des serpents verts.
Elle a l’Arabe indolente
Qui, la nuit, dort sous la tente,
Et le jour boit, haletante,
À la source des déserts !

— Mais la plus belle, amis, c’est la blanche Chrétienne,
Qui pleure et ne veut pas, et rougit tour à tour,
Et qui de son Dieu mort pressant l’image vaine,
Demande à deux genoux les tigres de l’arène,
Quand on la jette nue aux baisers de l’amour !




Kuchiuk-Hanem

souvenir.


A. G. Flaubert.


Le Nil est large et plat comme un miroir d’acier,
Les crocodiles gris plongent au bord des îles,
Et, dans le bleu du ciel, parfois un grand palmier
Étale en parasol ses feuilles immobiles.