Page:Bouilhet - Œuvres, 1880.djvu/97

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Crois-tu qu’enfin lasse et charmée
Par tes tristesses d’opéra,
Au long d’une échelle enflammée,
Ta Juliette descendra ?

Tant que l’ombre étale ses voiles,
Il reste là, s’évertuant,
Sous le balcon d’or des étoiles,
Roméo sinistre et gluant.

Puis il retourne vers son antre,
Au premier sourire du jour,
Traînant, dans l’herbe, son gros ventre,
Plein de poisons et plein d’amour.


Marée montante


 

À P. M.


Dans ma chambre, au bord de la plage,
Frère, je rêvais l’autre nuit,
Et la lune, sur mon visage,
Doux fantôme, glissait sans bruit ;