Page:Bouilhet - Dernières chansons.djvu/99

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Tout est mort ! ― vers d’autres climats
Les oiseaux vont chercher fortune,
Et la terre, sous les frimas,
Est blanche, au loin, comme la lune.

Le vent, pareil à cent taureaux,
Mugit au seuil de ma demeure ;
Le givre a brodé mes carreaux ;
À mon foyer, la bûche pleure :

— « Je me souviens !… je me souviens !…
Au pied des monts… dans le bois sombre…
Mon front large, en ces jours anciens,
Faisait, à terre, une grande ombre !