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MELÆNIS


Cependant sur les monts la nuit tendait ses voiles,
L’astre cher aux époux se levait dans les cieux ;
On entendait, au loin, les jeunes gens heureux
Qui jetaient, tous en chœur, leurs chansons aux étoiles.
« Il vient !… » dit Marcia, baissant les riches toiles
Dont le mince tissu voltigeait sur ses yeux.

C’était le chant d’hymen, la flûte, les cymbales,
Et le pétillement des torches dans la nuit ;
Le cortège amoureux s’avançait… et le bruit
Montait, comme la mer, en bruyantes rafales.
Déjà sonnent les pieds sur le pavé des salles ;
Hyménée ! Hyménée !… On approche… c’est lui !

C’est lui, dans son manteau de pourpre tyrienne !
Beau, jeune, ivre d’espoir, et défiant les pleurs.
Sous leur toge de fête aux riantes couleurs,