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MELÆNIS


» À quoi bon dans les cieux, comme une raillerie,
» Sur mon front abattu secouer ton fanal ?
» Ne pouvais-tu du moins, refusant le signal,
» Cacher pour cette nuit ta lumière chérie ?…
» Hélas ! j’irai tout seul dans ma chambre fleurie,
» M’étendre, en sanglotant, sur le lit nuptial !

» Les gais musiciens, parmi les feux sans nombre,
» Attendent le cortège et les époux nouveaux.
» Les flûtes se tairont et la nuit sera sombre.
» Marcia ! Marcia ! devant les cinq flambeaux
» Je ne déferai pas ta ceinture !… et dans l’ombre
» Je ne sentirai pas, de tes cheveux si beaux,

» Rouler les flots épars !… Mon seul bien sur la terre,
» Quoi ! mort ! évanoui ! disparu sans retour !
» Que faire maintenant de ce cœur plein d’amour ?