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74 CHRONOLOGIE. — NOTIONS PRÉLIMINAIRES.

CALENDRIER GRÉGORIEN PERPÉTUEL.

L'usage du calendrier grégorien perpétuel que nous donnons ici est des plus simples. Si on


veut connaître, par exemple, par quel jour a commencé l'année 1864, on cherchera dans la 1re ligne horizontale l'année du siècle, soit 1800 ; puis on prendra dans la 7e colonne verticale le nombre 64 ;


le jour indiqué sur la même ligne dans la colonne du mois de Janvier est le jour initial de cette année, soit vendredi.

Ce Calendrier grégorien est réellement perpétuel, car l'on peut en étendre indéfiniment l'usage dans la suite des siècles, en ajoutant une fois, deux fois, etc., 400 ans à chacune des années séculaires 2800, 2900, 3000 et 3100.

CALENDRIER GRÉGORIEN

Bissextile 1600, 2000, 2400, 2800, etc. 1700, 2100, 2500, 2900, etc. Janvier. Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre 1800, 2200, 2600, 3à00, etc. 1900, 2300, 2700, 3100, etc.
B 00 · 28 · · 56 · · 84 · · · 24 · · 52 · · 80 · S M Me S L J S M V D Me V · · 20 · 48 · · 76 · · · 16 · · 44 · · 72 · ·
01-07 18 29 35 46 57 68 74 85 91 03 14 25 31 42 53-59 · 70 81-87 98 L J J D M V D Me S L J S · 10 21-27 38 49 55 66 77 83 94 00-06 17 23 34 45 51 62 73-79 · 90
02 13-19 · 30 41-47 58 69 75 86 97 09 15 26 37 43 54 65 71 82 93-99 M V V L Me S L J D M V D 05 11 22 33-39 · 50 61-67 78 89 95 01-07 18 29 35 46 57 63 74 85 91
03 14 25 31 42 53-59 · 70 81-87 98 · 10 21-27 38 49 55 66 77 83 94 Mr S S M J D M V L Me S L 00-06 17 23 34 45 51 62 73-79 · 90 02 13-19 · 30 41-47 58 69 75 86 97
B 04 · · 32 · · 60 · 88 · · · 28 · 56 · · 84 · J D L J S M J D Me V L Me · · 24 · · 52 · · 80 · · · 20 · 48 · · 76 · ·
05 11 22 33-39 · 50 61-67 78 89 95 01-07 18 29 35 46 57 68 74 85 91 S M M V D Me V L J S M J 03 14 25 31 42 53-59 · 70 81-87 98 · 10 21-27 38 49 55 66 77 83 94
06 17 23 34 45 51 62 73-79 · 90 02 13-19 · 30 41-47 58 69 75 86 97 D Me Me S L J S M V D Me V 09 15 26 37 43 54 65 71 82 93-99 05 11 22 33-39 · 50 61-67 78 89 95
B 08 · · 36 · 64 · 92 04 · · 32 · · 60 88 M S S M J D M V L Me S L · · 28 · · 56 · · 84 · · · 24 · · 52 · · 80 ·
09 15 26 37 43 54 65 71 82 93-99 05 11 22 33-39 · 50 61-67 78 89 95 J D D Me V L Me S M J D M 01-07 18 29 35 46 57 63 74 85 91 03 14 25 31 42 53-59 · 70 81-87 98
· 10 21-27 38 49 55 66 77 83 94 00-06 17 23 34 45 51 62 73-79 · 90 V L L J S M J D Me V L Me 02 13-19 · 30 41-47 58 69 75 86 97 09 15 26 37 43 54 65 71 82 93-99
B · 12 · · 40 · 68 · · 96 08 · · 36 · · 64 · · 92 D Me J D M V D Me S L J S 04 · · 32 · · 60 · 88 · · · 28 · · 56 · · 84 ·
B · 16 · · 44 · · 72 · · · 12 · · 40 · 68 · · 96 V L M V D Me V L J S M J 08 · · 36 · · 64 · · 92 04 · · 32 · · 60 · 88 ·
B · · 20 · 48 · · 76 · · · 16 · · 44 · · 72 · · Me S D Me V L Me S M J D M · 12 · · 40 · 68 · · 96 08 · · 36 · · 64 · · 92
B · · 24 · · 52 · · 80 · · · · · 46 · · 76 · · L J V L Me S L J D M V D · 16 · · 44 · · 72 · · · 12 · · 40 · 68 · · 96

N'ayant pu faire entrer les dix-huit premières années du Calendrier Grégorien réformé dans ce Tableau, dont la symétrie aurait été ainsi dérangée, nous les donnons ici avec l'indication du jour

répondant au 1er janvier de chacune d'elles. A l'aide de la Table I du Calendrier Julien perpétuel, on trouvera tous les jours des divers mois de ces dix-huit années.

Années 1583 1584 1585 1586 1587 1588 1589 1590 1591 1592 1593 1594 1595 1596 1597 1598 1599 1600
1er  Janvier Samedi Dimanche Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Dimanche Lundi Mardi Mercredi Vendredi Samedi Dimanche Lundi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi

FÊTE DE PAQUES.

La Pâque est la plus grande des fêtes chrétiennes, et c'est d'elle que dépendent toutes les autres fêtes mobiles, ainsi appelées, parce qu'elles n'ont point de jour fixe dans L'année. Les conditions de la fête de Pàques, d'après le concile de Nicée, sont : 1° de la célébrer le 14e jour de la lune pascale, post, non ver ; 2° que ce 14e jour vienne le jour même ou après le jour de l'équinoxe fixé pour toujours au 21 mars ; 3° que ce soit un jour de dimanche.

La Pâque des Chrétiens doit être un dimanche, parce que Jésus-Christ ressuscita en ce jour, le lendemain du sabbat, et le premier de la semaine, qui est aussi le jour où commença la création du monde. La Pâque doit être célébrée le plus tôt qu'il se peut, après le 14 de la lune de mars, c.-à-d. après la pleine lune la plus proche de l'équinoxe du printemps, pour observer l'institution originaire de la Pâque qui la fixait à ce 14e jour. On voit, en effet, au chapitre xiii du Lévitique, que Dieu ordonna aux Juifs de célébrer la Pâque ou le passage par la mer Rouge le premier mois, et le soir du 14° jour. Or, l'année des Juifs était lunaire embolismique ou intercalaire, et tellement réglée qu'on nommait le premier mois celui dont le 14e jour, c.-à-d. la pleine lune, tombait au jour de l'équinoxe ou immédiatement après. L'Église, ne voulant pas s'éloigner de cette règle, décida dans le concile de Nicée, en 325, que la Pâque serait célébrée, non le 14e jour ou celui de la pleine lune, mais le dimanche d'après, si ce 14e jour arrive le 21 mars ou après le 21 ; en sorte que, tout en restant fidèles à

la tradition, les chrétiens ne peuvent pas se rencontrer avec les Juifs pour le jour de la célébration de la Pâque. Remarquons aussi que, d'après la réforme grégorienne, une pleine lune qui tomberait entre un samedi et un dimanche et même après minuit serait attribuée au samedi ; si cette pleine lune était la première après l'équinoxe, la Pâque se ferait le dimanche.

Nous devons dire que ces prescriptions du concile de Nicée ne furent pas acceptées par toutes les Eglises. Les Églises d'Irlande, d'Ecosse et de Bretagne, par exemple, n'entretenaient encore au 7e siècle que peu de relations avec la Cour de Rome et avaient leur discipline particulière. Elles célébraient la Pâque le 14e jour de la lune de mars, quand même ce jour n'était pas un dimanche, de sorte qu'elles pouvaient se rencontrer avec les Juifs. On désignait sous le nom de quartodécimans ceux qui se conformaient à cet usage. Vers l'an 602, les évêques des environs du monastère de Luxeuil, que venait de fonder l'Irlandais Colomban, assemblés en concile, voulurent forcer ce dernier à célébrer la Pâque le dimanche après le 14 de la lune de mars, au lieu qu'il la célébrait le 14 même, suivant la coutume de son pays. Il leur adressa plusieurs lettres, et, mécontent de leur réponse, il en appela au pape. On ignore ce que Rome décida ; mais jusqu'à la fin de sa vie, Colomban resta fidèle à l'usage de célébrer la Pâque le 14 de la lune.

En 1774, le ministre du roi de Prusse demanda aussi à la diète de Ratisbonne que les protestants célébrassent leur pâque le même jour que les catholiques romains, à cause des troubles qui seraient survenus, si cette fête s'était rencontrée avec le jour des azymes des Juifs. La diète, frappée de cette