CARTE N° 79.
COLONIE FRANÇAISE DE BASSE-COCHINCHINE[1].
Sol, Climat, 3 parts dans le sol : 1o terres basses inondées favorables aux rizières ; 2o marais par suite de l’inondation et du défaut d’écoulement ; 3o collines, forêts.
Dans ces diverses zones le terrain formant la bordure des fleuves y est d’une admirable fécondité. La terre y est composée d’un humus de plusieurs pieds d’épaisseur ; tous les arbres à fruits y viennent facilement ; villages nombreux.
La Basse-Cochinchine, s’étend du 8e au 12e degré de lat. N. Aussi la chaleur à peu près stationnaire, n’y varie-t-elle qu’entre 17 et 34° centigr. Productions. Le riz, le coton, le tabac, l’arachide, la canne, le maïs, l’indigo, le thé, les épices, les fécules alimentaires et le bétail.
Divisions TERRITORIALES ET AGRICOLES, PAR PROVINCES. DÉPARTEMENTS ET ARRONDISSEMENTS.
La Basse-Cochinchine comprend les 6 provinces de Dong-naï ou de Bien-boà, de Saigon ou de Giadinh, de Mi-tho ou de Dinh-tùông, de Longho ou de Vinh-lûông, de Châu-dôc ou d’An-giang, de Can-cao ou de Ha-tien ; mais la Cochinchine française comprend seulement les 3 premières prov. ; les autres font encore partie de l’empire d’Annam.
Nos possessions sont limitées au nord par le Lao, le royaume de Cambodge et le territoire de Vinh-xùông ; au sud, par la province de Vinh-luong et de la mer de Chine ; à l’est, par la province Binh-thuan, qui fait partie de la Moyenne Cochincbine ; à l’ouest, par la province de Châu-dôc.
I. Bien-hoa (tinh), ch.-l. Bien-hoà, v. fort, la rive gauche du Dong-naï ; 2 départements ou phu :
1o Phuoc-long(phu), 2 arrondissements ou huyen : Phuoc-chanh (huyen), ch.-l. Benca ; — et Binh-An (huyen), ch. — 1. Bùng. Carrières de pierres et de granit, fabr. de tuiles et de poteries. Le mangoustan, ce fruit délicieux, est cultivé seulement dans les villages chrétiens des environs de Bùng ; on récolte en outre, beaucoup d’oranges, d’ananas de mangues, etc.
2o Phuoc-thuy (phu), ch.-l. Baria, 2 arrondissements : Phuoc-an (huyen), ch.-l. An-diêu, — et Long-thanh (huyen), ch. 1. Long-thanh, vastes forêts, minerai de fer à Bengo, salines près de la v. chinoise de Ben ; cultures : coton, riz.
II. Gia-dinh (tinh), cap. saïgon, siège du gouvernement des trois provinces, rive dr. du Saigon, port de guerre, port de commerce.
Gia-dinh est divisée en 3 départements :
1o Tayninh (phu), ch.-l. Tay-ninh, forme trois arrond. : Tan-ninh (huyen) ch.-l. Tan-hinh, riz, tabac, forêts, indigo et des fruits. — Quang-hoà (huyen) : ch.-l. Trang-bang, mûriers, coton ; — Binh-long (huyen), ch.-l. Hoc-mon, grandsmarais du Bach-tra.
2o Tan-binh (pbu), ch.-l. Saigon, 3 arrond. : — Binh-duong (huyen), ch.-l. Saigon ; — Ten-long (huyen) ch.-l. Cho-lon. Ville chinoise, v. très-importante, jadis reliée à Saigon, commerce de riz, de poisson sec, de poteries et d’étoffes de soie ou de coton. La partie N. de cet arrond. est marécageuse, riz ; — Phuoc-loc (huyen) ch.-l. Canginoc : marais pêcheries à Can-giou.
3o Tan-an (phu), rizières, 3 arrond : Cuu-an (huyen), ch.-l. Cuu-an, rizières ; — Tan thanh (huyen), rizières. — Tan-hoà (huyen), ch.-l. Gocong, marécageux, parties fertiles.
III. Dinh tuong (tinh), ch.-l. Mi-tho, la plus riche en productions ; les terrains cultivés représentent une surface de 135 256 mâu[2], tandis qu’il ne s’élèvent qu’à 13 156 dans la province de Bien-hoà ; la province de Gia-dinh en possède 178 255, mais la population est trois fois plus nombreuse. Dinh-tuong (tinh) est la moins salubre de nos possessions ; le choléra et les fièvres paludéennes y sont en permanence. La ville de Mi-tho est sur le Mékong, citadelle ; à l’est du Vieux Mi-tho, village tr. —import. Cette prov. est divisée en 2 départ. :
1o Kien-an phu, ch.-l. (Kien-an,) forme 2 arrond. — Kien-bûng (huyen), ch.-l. Tan hiep-thôn, rizières et plaines incultes ; cocotiers aréquiers, coton. — Kiên-Hoà (huyen), ch.-l. Tan-hoà-then, riz, patates douces, pastèques, concombres, fabr. d’huile de coco.
2o Kiên-tuong (phu), ch.-l. Mi-tra-thon, 2 arrond. : — Kiên-phong (huyen), ch.-l. Mi-tra-thon ; le huyen réside à Mi-lûông : — Kiên-dang (huyen,) ch.-l. Caïlaï, riz. plaines incultes,
Les éléphants, les rhinocéros, les sangliers, les tigres sont très nombreux en Cochinchine, ainsi que les crocodiles, les serpents, les scorpions et les moustiques.
Les îles de Foulo-Condore font partie de la Cochinchine-française ; à 180-kil. au sud du cap St-Jacques.
En 1862, le gouvernement français y établit un pénitencier pour les Annamites.
Population. La population indigène de nos trois provinces s’élève à peu près à un million d’àmes. Les Chinois ont 10 000 hab. environ.
CARTE N° 80.
AFRIQUE.
Géographie physique. L’Afrique a été explorée avec tant de soin et de persévérance depuis ces quarante dernières années que, sauf le plateau cen
tral, la géographie physique de ce pays est assez bien connue aujourd’hui. Les découvertes des voyageurs doivent se diviser en 3 groupes principaux.
- ↑ 1. Renseignements. — Les éléments de ce tableau ont été puisés dans le rapport, détaillé envoyé par M. L. de Grammont à la Société de géographie de Paris, et à la notice géographique, qui accompagne ce rapport et qui a été rédigée par M. L. Bineteau. C’est la carie de ce géographe qui nous a servi également à dresser la nôtre Voy. le Bulletin de la Société de géographie, de janv. et fév. 1864.
- ↑ 2. 63 mètres carrés.