Ville : S.-Denis. Commerce important de production : sucre, coton, café, etc., pour l’exportation, et des objets manufacturés, denrées, etc., de France et d’Angleterre, pour l’importation. — Les Français possèdent encore les petites îles de Mayotte, Nossibé et Ste-Marie.
CARTE N° 81.
Bassin du Nil. — Les explorations faites depuis quarante ans surtout, ont amené l’éclaircissement du grand problème topographique relatif au cours supérieur du Nil. Si l’on n’est pas assuré de connaître l’origine du fleuve, du moins sait-on qu’une notable partie de ses eaux sort du grand lac Nyanza, ou Ukérévé, ou Victoria ; qu’il existe deux autres lacs dans la même région, c’est-à-dire presque sous la ligne ; le lac Baringo à l’E. et le lac Nzigô, à l’O., qui apportent le trop-plein de leurs eaux au fleuve Blanc. C’est sur les affluents de l’O. qu’il reste encore de l’incertitude ; c’est de ce côté qu’on est porté à croire que des rivières inconnues dont la source est peut-être assez voisine de celles du Faro et du Bénoué de Barth, apportent de plus loin un tribut plus abondant que celui du lac Nyanza. — Depuis les voyages célèbres de Bruce, après un long intervalle, la reprise des explorations scientifiques au Nil supérieur eut lieu, grâce aux encouragements de Mehemet Ali, vers 1840. En 1839, le Français Thibaut remonta le fleuve Blanc jusqu’au 6e degré, au pays de Bhorr. En 1840, Arnaud, Français, pénétra jusqu’à Gondokoro ; Miani, Italien, parvint jusqu’à Makedo, au S. de Gondokoro, 3e degré N., tandis que Burton et Speke, Anglais, avaient pénétré, en 1853, en partant de la côte deZanguebar jusqu’au 2e degré S. et avaient reconnu le lac Nyanza. En 1861, le docteur Péney, Français, parvient à Makedo déjà visité, mais il laisse un excellent travail sur ce pays. La même année (1861), Guillaume Lejean, Français, remonte le Bahr-elGhazal, fleuve des Gazelles, affluent du Nil Blanc, en fixe la topographie et explore la région du Darfour. Il remonte, en outre, le Nil Blanc comme les précédents. Mlle Tinné, Hollandaise, fait, en 1863, une exploration nouvelle du Bahr-el-Ghazal. En 1863, Speke et Grant, Anglais, partis de la côte de Zanguebar, explorent le lac Nyanza, côté occidental, constatent la sortie d’un grand fleuve au N. et reconnaissent que c’est le Nil Blanc ; mais ils le perdent de vue en marchant vers le N. et ne le retrouvent qu’à Makedo. C’est dans ce coude de l’O., non exploré par eux, que peuvent se trouver des cours d’eau plus considérables que celui dont ils ont constaté l’origine. — En 1865, M. Baker, Anglais, reconnaît le lac Nzigé, côté oriental.
Pour la topographie physique du bassin actuellement connu, voy. la carte.
Vice-royauté d’Égypte. — L’Égypte, qui a formé un empire imposant et presque indépendant avec Méhémet-Ali, est considérée comme province de l’empire turc, qui lui envoie tous les deux ans, le grand cadi du Caire et auquel elle paye tribut, fournit un contingent armé en cas de besoin, rend hommage et soumet toutes les mesures graves de sa politique. Le vice-roi, absolu dans ses domaines, n’a aucun des droits de souverain en dehors de ses États ; il a 5 ministres. — La religion est musulmane. — Population, évaluée à 5 000 000 d’habitants. — Finances, inconnues, sauf du vice-roi. — Armée, 15 000 h. (sous Méhémet Ali, 80 000 h.). — Flotte, nulle. — La culture fait la richesse de ce pays comme autrefois : aujourd’hui les principaux produits sont : en première ligne, le coton, dont la récolte a décuplé depuis dix ans, le blé, le maïs, le doura, l’indigo, la canne, le riz. — Commerce considérable avec l’Angleterre surtout et la France ; exportation du coton.
Divisions. — Les États du vice-roi sont divisés en 2 régions : 1o l’Égypte ; 2o le Soudan égyptien ou Nubie (ce qui comprend, outre la Nubie proprement dite, le Tahka, le Senaar et le Cordofan). Ces régions sont administrées par un certain nombre de mudyrs ou préfets, les grandes villes ont des gouverneurs. Les mudyries sont divisées en districts et les districts comprennent un certain nombre de villages gouvernés par des cheiks, autorité civile presque absolue. Les cadi s sont à la fois théologiens consultants, juges de paix et avocats. Les uhlémas sont les prêtres d’un degré supérieur qui forment, en certains cas, un tribunal. Il y a deux cours d’appel : à Tanta et à Syout ; enfin la juridiction suprême du cadi du Caire, envoyé de Constantinople. En somme, la justice est entre les mains du clergé musulman, puisque le seul code est le Coran.
Préfectures ou mudyries. | Chefs-lieux. | Population.
|
Behera. | Damanhour. | 86 545 |
Baherem. | Tanta. | 945 903 |
Dakahlié. | Mansourah. | 413 854 |
Galloubieh. | Zagazig. | 462 388 |
Ghizeh. | Ghizeh. | 209 234 |
Minieh et Benimazar | Minieh. | 280 791 |
Benisouef et Fayoum | Béni Souef. | 238 791 |
Syout. | Syout. | 401 064 |
Ghirghe. | Soadj. | 347 055 |
Kéneh et Esneh[1]. | Kéneh. | 417 776 |
3 813 401 |
Les villes administrées à part par des gouverneurs sont :
Alexandrie. | 200 000 | |
Le Caire. | 300 000 | |
Damiette et Port-Saïd. | 40 000 | |
Rosette. | 18 000 | |
Suez. | 8 000 | |
Total pour l’Égypte |
4 379 401 | |
En chiffre rond |
4 500 000 |
Mudyries. | Chefs-lieux. | |
Khartoum | Khartoum. | |
Dongola | Dongola. | |
Cordofan | Obéïd. | |
Tahka | Kassala, v. pr. | |
Ghedaref. | ||
Les tribus du désert et les oasis. | ||
Population ensemble évaluée | 500 000 | |
Total : |
5 000 000 |
- ↑ Cette mudyrie s’étend en Nubie jusqu’à Ouady-Halfa qui en dépend.