gnent de l'excès de la population (Tite-Live, xxxrx ,
54) ; ils avaient une bonne cavalerie (César, Strab.).
S cisalpine '. La guerre n'était pas terminée,
146. Elle ne le fut, dans les Alpes, que sous Au-
guste. Mais la soumission apparente de ce pays est
consommée en 115, après la guerre des Garni. On
ne peut dire que la Cisalpine ait joui de l'état régu-
lier de province. La frontière officielle de l'Italie est
le -Rubico, la Macra et la crête de l'Apennin.
Les peuples soumis sont les Salassi, les Insubres,
qui s'étendaient alors jusqu'au pied des Alpes (Po-
lybe, III, 56) , les Taurini, les Genomani, les Boii,
les Lingones, les Senones, les Ligures, soumis après
vingt campagnes et une transportation de 40 000 ha-
bitants dans le Samnium (Tite-Live , xl , 53) , en
181; les Ligures combattent comme les Ibères et
renaissent comme eux. On les divise en Intemeiii,
Ingauni, Statielli, Montani, Apuani.
En Vénétie, les Veneti et les Cami, n'étaient pas
soumis.
Villes : Mediolanum, Brixia, Verona, Mantua,
Patavium, très-importante, mettaient sur pied
120 C00 hommes (Strabon, V, i, 7, p. 177).
Genua , v. de pirates qui inquiétaient Marseille
(Tite-Live, xl, 18).
Colonies romaines: Cremona 218, Placentia 218,
Bononia 189, Parma, Mutina 183, Aquileia 181.
La Via Emilia fut achevée en 183.
La Cisalpine était, sous Strabon, la contrée la
plus peuplée de l'Italie (Y, i, 12, p. 181).
De 200 à 172, la Cisalpine orientale seulement :
Insubres, Boiens , et surtout Ligures, perdit
257 400 hommes d'après Tite-Live, et cependant
cette population était encore immense au temps de
Polybe (L. II, ch. xv). Les Cisalpins étaient de ter-
ribles soldats. Les Romains s'aguerrissaient en Cisal-
pine; c'était l'Algérie de Rome au deuxième siècle
(Tite-Live, xxxix, 1).
Agriculture : La fertilité incomparable de la Cisal-
pine a été célébrée par Polybe (II , xiv) ; le médimne
de blé valait 4 oboles; 52 litres valaient donc
60 centimes du poids de notre monnaie; 52 litres
d'orge, 30 cent.; lemétrètede vin (39 litres), 2 obo-
les. Elle élevait un grand nombre de troupeaux de
porcs; enfin, un voyageur était défrayé à l'hôtel
pour 1/4 d'obole par jour. Il y avait quatre passages
dans les Alpes, au temps de Polybe; ce sont proba-
blement : le col deCadibone, le Mont-Genèyre, le petit
Saint-Bernard et le Splùgen. 11 existait des mines
d'or aux environs d'Aquilée.
<fi°¥taïie. — Labonne condition physique de ce pays
exigeait une exploitation intelligente et un entretien
perpétuel, surtout dans les marais Pontins et le bas-
sin du Tibre inférieur. Rome avait accompli la des-
truction des nationalités, l'isolement municipal, la
■suppression des liens, l'obéissance forcée, et elle
promettait l'assimilation des vaincus au vainqueur,
comme récompense suprême. Il y avait quatre es-
pèces de cités: colonies, municipes, villes alliées,
préfectures.
L<?s noms de peuples ne sont plus que des dési-
gnations géographiques, circonscriptions conven-
tionnelles de territoires n'ayant plus de sens politi-
que. Borne était protégée par un -cercle de colonies
(il y en avait 50 environ). La politique d'Hannibal a
triomphé dans le N. et a échoué dans le S'., parce que
l'œuvre de dissolution n'était pas encore accomplie
au N. , et qu'elle l'était autour de la ville.
Les victoires de Borne avaient diminué la classe
des hommes libres.
Le tableau comparatif des recensements montre,
depuis 320 jusqu'en 150, une marche, ascendante
d'abord jusqu'en 264; il tombe après cette date;
i. Pour la géographie détaillée de la Cisalpine et de
l'Italie proprement dite, voyez les tableaux il, 12 et 13 et
les cartes correspondantes.
après Cannes, il tombe beaucoup plus bas, puis il
se relève malgré de nouvelles pertes et descend à
un chiffre très-bas après Cynoscéphales (197). La
classe des petits propriétaires avait disparu en 50.
Il n'y avait que des Italiens déshérités de leur na-
tionalité sans être Romains, un prolétariat avili, une
aristocratie sans vertus, — et des esclaves. Cepen-
dant naguère aucun pays n'avait déployé de pareil-
les ressources militaires ; les ressources locales
étaient immenses; Capoue avait armé 14000 hom-
mes, les Bruttii 15000. Mais les richesses du
monde ont apprauvri l'Italie par l'abandon de la
culture et la ruine du vrai commerce, car il n'y
avait plus échange de la Péninsule avec les au-
tres contrées du monde ; mais absorption des
richesses du monde par l'Italie, qui, ne travaillant
plus et dévorant sans cesse, fut pauvre de bras et de
produits indigènes. La concurrence des blés étran-
gers rendit la culture impossible. Le blé d'Espagne
avait été cédé, en 200, à 2 as le modius (10 cent,
les 8 lit. 67 centil.) .
Il y avait cependant quelque industrie encore en
Étrurie : les fers de Populonia et iïllva, les vête-
ments lydiens (étrusques) et le luxe dont parle Lu-
cilius; les riches ajustements dont parle Mégadore,
dans YAulularia de Plaute, proviennent de l'in-
dustrie italienne; les étoffes de Tarente étaient re-
nommées.
Marine. 11 n'y avait point de marine permanente
sous ia République (Tite-Live, 42, 27—28, 40); les
ports marchands étaient : Luna « Lunaï portum est
operse cognoscere cives» (Ennius cité par Perse,
sat. vi, 9), Pisa, Populonium, Telamon, Ostia,
Puteoli, Tarentum, Brundusium, Ariminum.
Le sénat entretenait une marine (2 divisions na-
vales) pour défendre les côtes contre les pirates. On
refaisait la marine de guerre au début de chaque
nouvelle campagne.
gïciïe. Ce pays fut soumis en 241 et réduit en
province romaine, avec un préteur annuel. Rome se
proposa d'y substituer la vie agricole à la vie mili-
taire et politique, et les campagnes furent repeu-
plées : « M. Cato sapiens cellam pœnariam reipu-
blicse nostra? nutricem plebis romanee Siciliam
nominavit » (Cic, in Verr., act. III, ch. 11).
Villes : La chute de Syracuse amena en Sicile
une révolution sociale; les villes furent dépeuplées
au profit des campagnes. De la ville dAgrigente, il
ne resta qu'un port (Verr.). Thermie, Halxsa,
Catana subsitèrent encore.
Il y eut une population formidable d'esclaves. La
culture du blé fut livrée à l'entreprise. Cicéron ne
s'en plaint pas. 11 attaque Verres pour avoir gâté le
métier. La dîme était due de droit, puis une se-
conde dîme. Le taux de la vente du blé fut fixé
par le sénat. La quantité requise était au prix de la
taxe; 800 000 boisseaux (le boisseau, 8 lit. 67 cent.) ;
puis il fallait fournir le blé du préteur, puis enfin
le blé réservé à la consommation de l'île. Cette
culture, organisée sur une échelle si considérable,
n'excluait pas les troupeaux.
Sarrfaigue et Cerse. La prospérité de ces îles
était grande sous les Carthaginois. Les Grecs y
firent quelques établissements et les Romains ve
naient d'en achever la conquête.
Population militaire. .En quatre ans, il y eut
117 000 hommes tués. L'inscription qui atteste la
perte de 80 000 Sardes était dans le temple de Ma-
ter Matuta (Tite-Live, xli, 28). La population en-
tière de l'île est aujourd'hui de 544 000 habitants
seulement. Il y avait encore une grande fertilité
dans l'île (Polybe, I, 79). On envoya à Scipion, de
Sardaigne, 12 000 toges, 12 000 tuniques et du blé
(xxix, 36). On y faisait l'élève des troupeaux.
Les mines donnaient du plomb, du cuivre et du
fer. La cire et le miel de Corse étaient renommés.