870 GÉOGRAPHIE. — EXPLICATION DES CARTES. commencement du règne de Louis XI, les princi- paux seigneurs prennent les armes contre le roi, et ne les déposent que moyennant accroissement de dignités, de pensions, de domaines : ils se font payer de leur révolte. Les seuls droits de la cou- ronne qu'ils reconnaissent quand ils sont en paix avec elle, sont le ressort, le ban dans le cas d in- vasion étrangère, le droit de lever des impots sur leurs vassaux. . o Dans les provinces réunies a la couronne, les sei- gneurs sont astreints à des obligations plus étroites, parce que le roi est à la fois leur souverain et leur suzerain. Mais au centre, les ducs d'Orléans et d'A- lencon; dans la Gascogne, les comtes de Foix, les sirês d'Albret, les comtes d'Armagnac, les comtes de Co:>:minges, aspirent à la même indépendance que les seigneurs des provinces non réunies, et la royauté ne les réduit au devoir que quand elle est forte et obéie partout ailleurs.» Louis XI ruina la féodalité, c'est-à-dire enleva à cette aristocratie ce qui lui restait de force et d'au- torité, et réunit à la couronne une partie des grands fiefs qui subsistaient encore. N'étaient pas réunis à la mort de Louis XI : le duché de Bretagne, le duché de Bourbon, avec ses annexes, le comté de Foix d'Albert, de la Tour, les domaines des trois maisons d'Orléans, Angoulême, Dunois, la Bour- gogne (branche cadette), plusieurs fiefs étrangers et la ville de Calais qui était aux anglais. (Voyez la carte) . la France à la niort île Louis XI, *J83. Louis XI enleva aux princes du sang et aux sei- gneurs, et réunit à la couronne : la Provence, le Maine, l'Anjou, le Barrois, la Bourgogne, la Fran- che-Comté, Y Artois , la moitié de la Picardie, le comté d'Armagnac, le duché d'Étampes, la princi- pauté de Saint-Pol et une partie de celle de Ne- mours. «Mais ', pour rester momentanémentinactive,cette portion de la puissance aristocratique n'en subsis- tait pas moins. Elle se composait 1° de la possession de certains fiefs importants échappés à Louis XI et d'une multitude de fiefs inférieurs, qui, avec toutes les grandes propriétés, laissaient à la noblesse l'in- fluence territoriale; 2° de privilèges nombreux, à la fois honorifiques et lucratifs, qui subsistèrent, avec plus ou moins d'étendue jusqu'à la révolution de 1789, et qui assuraient à cet ordre d'immenses revenus et une influence immédiate sur la popula- tion des campagnes; 3° les grands offices de la couronne, des grades militaires, des gouvernements de provinces et de villes que les nobles remplis- saient à peu près exclusivement : quelques hommes sans naissance devinrent les ministres et les ambas- sadeurs de Louis XI; mais les offices proprement dits restèrent en masse aux seigneurs. a Après la noblesse, venait le clergé avec ses pos- sessions territoriales, ses privilèges et immunités ; les communes avec leurs constitutions républi- caines; les villes et les corporations avec leurs pri- vilèges ; et deux provinces, la Provence et la Bour- gogne, avec leurs états particuliers, dont la convo- cation était régulière et permanente. » Louis XI, encore dauphin, avait établi le parle- ment de Grenoble en 1451. En 1462, il détacha plusieurs provinces du midi et du centre du res- sort des parlements de Toulouse et de Paris, et in- stitua le parlement de Bordeaux. En 1477, il établit celui de Dijon. En 1461, il donna au parlement de Paris une nouvelle organisation. CARTE N° 50. GEOGRAPHIE HISTORIQUE DE L'ANGLETERRE. 1" période, jusqu'en 406 après J.-C. L'Angle- terre, d'abord appelée Bretagne, Britannia, avait été occupée par les Bretons, Llogris et Kymris. L'écosse, d'abord appelée Caledonia, avait été occu- pée par les Picts, et les Scots. L'Irlande s'appelait autrefois Hibernia ou Britannia minor. De ces trois pays, la Bretagne fut seule occupée parles Romains. César, dans sa guerre des Gaules, fit deux expédi- tions dans ce pays. Il était débarqué à Rutupinus fortus (auj. Sandwich, sur le Pas-de-Calais), 55. Cette guerre n'eut point de résultat. La Bretagne commença à être conquise sous le règne de Claude et ce fut Agricola qui en acheva la conquête sous le règne de Domitien. Elle forma d'abord une seule province, puis cinq, jusqu'à l'époque d'Honorius : la Valentia, au nord, la Maxima Cœsariensis (West- morland, Northumberland, Lancashire et Yorkshire) , la Flavia Cœsariensis (Angleterre du centre et de l'est), la Britannia II* (principauté de Galles), et la Britannia I a , au sud. Lors de la grande invasion des Barbares, dans l'empire d'occident, Honorius rappela les légions de la Bretagne, vers 406, et les Bretons furent rendus à la liberté. Pendant cette première période, outre Rutupinus portus déjà cité, les lieux historiques les plus remar- quables sont : Verulamium (S.-Albans), capitale du roi des Bre- tons Casivellaunus, et prise par César (54 av. J.-C). Camulodunum (Colchester) où Claude reçut la sou- mission des chefs du pays, en 44. Glevum (Glocester) oùPlautius , général de Claude , vainquit les Silures, 48; — Vectis (I. de Wight) , soumise par Vespasien, alors généralde Claude, 49; — Brannonium (Ludlow, v. de l'ouest, près de la principauté de Galles), où Caractacus fut vaincu et livré aux Romains, 52; — Mona (I. d'Anglesey), envahie par Suetonius Pau- linus, 61 ; — Londinium (Londres), prise par les Bretons sous la conduite de Boadicée , 61; — Grampius mons (monts Grampians), où Galgacus fut vaincu par Agricola; — Eboracum (York), où moururent Septime Sévère, en 211, et Constance Chlore, en 306. 9 e Période :de 406 à 1066. Pendant cette seconde période, les Bretons d'abord rendus à ia liberté, eurent bientôt à lutter, à partir de 445, contre les invasions des Saxonset des Angles. Ces deux peuples finirent par s'établir et donner leur nom au pays où ils fondèrent 5 royaumes : 4 royaumes Saxons dans le sud-est: Kent, Essex , Sussex, Wessex; et 3 royaumes Angles : Northumbria, c'est-à-dire le pays au nord de l'Humber; Est-Anglie, entre le Wasli et la Tamise, et Mercie, au centre. Les anciens habi- tants furent refoulés dans le Pays de Galles et dans les Cornouailles. Les sept royaumes furent réunis en un seul sous Egbert le Grand. L'Angleterre fut envahie dès le ix c s. par les Danois ou Northmans, comme elle l'avait été autrefois par les Saxons. La lutte, entre les Saxons, les Danois et les Normands français , ne se termina qu'à la conquête de l'Angle- terre par Guillaume (1066-1072). Les villes et lieux historiques qui méritent d'être 1. Précis cité plus baut.
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