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hortes de garde nationale, avec lesquelles il repoussa les attaques des Anglais. Il joua un rôle important à la bataille de Leipsick (1813), défendit pied à pied, pendant la campagne de France, le sol de la patrie, depuis Chalons jusqu'à Paris ; fut proscrit en 1815, ne put rentrer en France qu'en 1820, et fut depuis laissé en disponibilité. Élu en 1849 représentant de la Corse à l'Assemblée nationale, il fut nommé en 1852 sénateur et gouverneur des Invalides.

ARROUX, riv. de France, naît dans la Côte-d'Or, à 6 kil. N. E. d'Arnay-le-Duc, arrose Gueugon, Autun, etc., et se perd dans la Loire à Digoin, après un cours de 100 kil.

ARROWSMITH (Aaron), géographe, né à Londres en 1750, mort en 1823, se fit un nom par son habileté à dresser les cartes et fut nommé hydrographe du roi. On estime surtout le Nouvel Atlas général qu'il publia en 1817, et ses Mappemondes d'après la projection de Mercator.

ARS-EN-RÉ, ch.-l. de c. (Charente-Inf.), dans l'île de Ré, à 33 kil. N. O. de La Rochelle ; 2348 h. Salines, Petit port, cabotage.

ARS-SUR-MOSELLE, bourg du dép. de la Moselle, à 9 kil. S. O. de Metz. 5862 h. Station, vins estimés, hauts fourneaux, fers, cartons.

ARSACE, fondateur de l'empire des Parthes, et chef des Arsacides, était d'abord simple soldat dans l'armée d'Antiochus II, roi de Syrie. Il profita de l'affaiblissement de ce prince pour affranchir sa patrie, 255 av. J.-C., s'empara de la Parthie et de l'Hyrcanie, prit le titre de roi, et fit d'Hécatompyles sa capitale. Il périt en 254. — Son frère, Arsace II (254-216), continua ses conquêtes, battit et prit Séleucus Callinicus. — Arsace VI conquit une partie de la Bactriane, fit la guerre à Démétrios Nicator, le prit en 138 av. J.-C., mais le traita généreusement et lui donna même la main de sa fille. Il mourut en 135.

ARSACE, frère d'Artaban IV, roi des Parthes, régna en Arménie à partir de l'an 218 de J.-C., et fut la tige des Arsacides d'Arménie. V. ci-après.

ARSACIDES, dynastie des rois Parthes, fondée en 255 av. J.-C. par Arsace I, conserva le trône jusqu'à l'an 226 de notre ère, et fut remplacée par celle des Sassanides. Le dernier Arsacide qui ait régné sur les Parthes est Artaban IV, qui fut vaincu par Artaxerce, fils de Sassan. Cette dynastie se conserva longtemps encore sur le trône d'Arménie, où elle était montée en 218 ; Ardachès, dernier Arsacide d'Arménie, fut déposé en 428 par les Sassanides. St-Martin a laissé une Histoire des Arsacides.

ARSAMOSATE, auj. Sirmat, v. forte de l'anc. Arménie, ch.-l. de la Sophène, sur l'Arsanias, près de son embouchure dans l'Euphrate.

ARSENARIA, v. de Mauritanie, est auj. Arzew.

ARSENARIUM PROMONTORIUM, auj. le cap Vert.

ARSÈNE (S.), diacre de l’Église romaine, fut choisi par Théodose pour être précepteur de son fils Arcadius. Ne pouvant vaincre le caractère opiniâtre de son élève, et dégoûté de la cour, il se retira dans le désert de Scété, en Égypte : il y donna l'exemple des vertus monastiques. Il mourut en 445, à 95 ans. On le fête le 19 juillet.

ARSÈS, le plus jeune des fils d'Artaxerce Ochus, roi de Perse, fut, après la mort de ce prince (338 av. J.-C.), placé sur le trône par les intrigues de l'eunuque Bagoas, qui espérait régner en son nom. Bagoas, frustré dans son espoir, le fit périr, et mit sur le trône Darius (336).

ARSILLE, Julia Zilis, v. et port du Maroc, sur l'Atlantique, à 44 kil. S. O. de Tanger ; 1000 h. Château fort. Ville importante sous les Romains. Prise en 1471 par Alphonse V ; bombardée en 1860 par les Espagnols.

ARSINOÉ, princesse égyptienne, fille de Ptolémée I, épousa vers l'an 300 av. J.-C. Lysimaque, roi de Thrace, fut, après la mort de ce prince, assiégée dans Cassandria par Ptolémée Céraunus, qui la contraignit à l'épouser, mais qui bientôt égorgea les enfants qu'elle avait eus de son premier mari et la relégua en Samothrace (290). Ptolémée Philadelphe, son frère, qui l'aimait, la recueillit et l'épousa. — ARSINOÉ, fille de Ptolémée Évergète et sœur de Ptolémée Philopator, épousa ce prince, l'accompagna à la bataille de Raphia (217 av. J.-C.), et contribua même à la victoire ; mais elle n'en fut pas moins mise à mort par ce roi cruel, en 207. — ARSINOÉ, fille de Ptolémée Aulète et sœur de la célèbre Cléopâtre. César, nommé tuteur des enfants de Ptolémée, donna l’Égypte à Cléopâtre et l'île de Chypre à Arsinoé ; mais celle-ci ayant essayé de ravir le trône à sa sœur, les Romains prirent la défense de Cléopâtre, et Arsinoé, faite prisonnière, orna à Rome le triomphe de César. Plus tard Antoine la fit mourir pour complaire à Cléopâtre.

ARSINOÉ, nom commun à plusieurs v. anciennes, ainsi appelées en l'honneur de quelqu'une des princesses d’Égypte de ce nom. Les plus importantes sont : 1° Arsinoé ou Cleopatris, auj. Suez, sur l'isthme de ce nom, près de la mer Rouge ; 2° Arsinoé ou Crocodilopolis, v. de l'Heptanomide, près du lac Mœris ; 3° Arsinoé ou Teuchira, dans la Cyrénaïque, au N. O., sur la côte ; 4° une v. de Cilicie, auj. Softa-Kalessi, entre Anemurium et Celenderis. - Trois v. de l'île de Chypre, dont une est à 30 kil. N. de Paphos, ont aussi porté ce nom.

ARSISSA PALUS, auj. lac de Van, lac d'Arménie, avec une ville de même nom, auj. Ardjich, sur la rive N. du lac.

ARSLAN. Ce mot, qui signifie lion, a été porté par plusieurs princes turcs, dont le plus célèbre est le sultan de Perse Alp-Arslan. V. ce nom.

ART, bourg de Suisse (Schwitz), entre le Righi et le Rossberg, sur le lac de Zug, à 13 kil. S. de Zug, 2000 hab. (Catholiques). Vallée pittoresque. Bassin immense creusé dans un bloc de granit.

ARTA, Ambracia, v. de Turquie d'Europe (Albanie), à 55 kil. S. de Janina, sur une riv. du même nom (l'ancien Aréthon) qui se jette dans le golfe de l'Arta (golfe d' Ambracie) ; 8000 h. Évêché grec; consulat français. — Le golfe d'A. sépare la Turquie de la Grèce.

ARTABAN, fils d'Hystaspe et frère de Darius I, s'opposa, mais inutilement, à l'expédition de ce prince contre les Scythes, et à celle de Xerxès contre la Grèce. Après la mort de Darius, les deux fils du roi, Xerxès et Artabazane, s'en remirent à lui pour savoir qui des deux occuperait le trône : il décida en faveur du premier.

ARTABAN, Hyrcanien, capitaine des gardes de Xerxès, assassina ce prince, et imputa ce crime au fils aîné du roi, qu'il fit condamner comme meurtrier. Artaxerce, frère de ce dernier, allait aussi devenir sa victime ; mais ayant découvert le piége il tua lui-même Artaban. Ce scélérat avait occupé le trône quelques mois (472 av. J.-C.).

ARTABAN I, roi des Parthes de 216 à 196 av. J.-C., repoussa Antiochus III, le força à faire alliance avec lui, et l'aida dans une expédition contre la Bactriane. — ARTABAN II, roi de 127 à 124, périt dans une bataille contre les Scythes. — ARTABAN III, monta sur le trône vers l'an 18 de J.-C., en détrônant Vononès avec l'appui de Germanicus, mais indisposa les Romains et fut remplacé par Tiridate (36), qu'il sut bientôt renverser du trône. Il mourut l'an 44. — ARTABAN IV, monta sur le trône l'an 216 de J.-C., soutint la guerre contre Caracalla et Macrin, et força ce dernier à acheter la paix. Il fut lui-même battu et détrôné par Artaxerce, l'an 226 de J.-C. Avec lui finit l'empire des Parthes. Quant à l'Artaban qui a donné lieu au dicton : fier comme Artaban, c'est un héros purement imaginaire du roman de Cléopâtre de La Calprenède.

ARTABAZE, général perse, satrape d'Ionie, se révolta contre Artaxerce Ochus, 356 av. J.-C., puis rentra en grâce, et fut un des principaux généraux de Darius Codoman. Il resta fidèle à ce malheureux