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ranesi, une foule de planches soit au burin, soit à l'eau-forte ou à l'aqua-tinta, notamment des Vues des monuments de Rome (1801); les planches du Voyage en Égypte de Denon (1802); Paris et ses monuments (1803); la Colonne de la Grande armée (1810), les planches du Voyage en Espagne d'Al. de La Borde, du Voyage à Thèbes de Caillaud, des Antiquités de la Nubie de Gau, et les Grands prix d'architecture, collection continuée par son fils. — Celui-ci, M. Victor B., 1805-1874, a été membre de l'Institut, et a construit les Halles Centrales de Paris.

BALTCHIK, petite v. de la Turquie d'Europe (Roumélie), à 24 kil. N. E. de Varna. Près de là était Tomi, célèbre par l'exil d'Ovide.

BALTES, c.-à-d. Hardis, famille illustre chez les Visigoths, était en possession de leur fournir des rois, comme les Amales en fournissaient aux Ostrogoths. Selon quelques auteurs, les Baltes se sont perpétués en Septimanie, puis en Languedoc sous le nom corrompu de Baux. Les seigneurs de Baux, près d'Arles, étaient indépendants des comtes de Provence et prétendaient descendre des anc. Baltes.

BALTHAZAR, dernier roi de Babylone (554-538 avant J.-C.), se livra à la mollesse et laissa le gouvernement à sa mère Nitocris. Ayant profané dans un festin les vases sacrés enlevés au temple de Jérusalem, il vit aussitôt tracer sur la muraille, par une main inconnue, ces trois mots mystérieux : Manè, Thécel, Pharès. Daniel, appelé pour les expliquer, lui apprit qu'ils annonçaient sa punition prochaine et sa mort (V. Daniel, chap. V). En effet, dans la nuit même du festin, Cyrus, contre lequel Balthazar avait excité Crésus, s'introduisit dans Babylone, et Balthazar fut massacré. Hérodote donne à ce prince le nom de Labynetus, et Bérose celui de Nabonid ou Nabonadius.

BALTIA, nom ancien de la Scandinavie, lui fut donné, soit à cause des Baltes, la plus noble des tribus gothiques, soit plutôt à cause des Belts ou détroits qui sont fort nombreux entre la péninsule scandinave et le Danemark. Ce monosyllabe balt se retrouve encore auj. dans le nom même de la mer Baltique.

BALTIMORE, petit port d'Irlande (Cork), à 73 kil. S. O. de Cork; 1000 hab. C'est un seigneur originaire de cette ville, lord Calvert, comte de Baltimore, qui colonisa le Maryland. On a par reconnaissance donné son nom à la Baltimore des États-Unis.

BALTIMORE, v. des États-Unis, dans le Maryland, sur le Patapsco, près de son emb. dans la baie de Chesapeak, à 58 kil. N. O. de Washington, avec un port vaste et commode; sa pop., qui en 1792 était à peine de 13 000 hab., dépasse auj. 200 000. C'est la 3e ville des États-Unis et l'un des ports les plus commerçants du monde. On y fait surtout un grand commerce de farine et de tabac. Archevêché catholique duquel relèvent tous les évêchés des États-Unis, évêché anglican, université (depuis 1812); collége de Ste-Marie; riche bibliothèque, nombreux établissements d'instruction; chemins de fer. — Baltimore fut fondée en 1729; elle joua un grand rôle dans la guerre de l'indépendance : elle fut attaquée en 1814 par les Anglais, qui furent repoussés : un monument, dit Battle monument, fut érigé en mémoire de ce succès. Un concile catholique fut tenu en 1831 à Baltimore.

BALTIMORE (le comte de). V. CALVERT.

BALTIQUE (mer), Codanus sinus, vaste golfe de la mer du Nord auquel l'unissent le Cattégat et les 3 détroits dits le Sund, le Grand Belt et le Petit Belt, a pour limites au N. la Botnie, au S. le Mecklembourg et les États prussiens, à l'O. la Suède, à l'E. la Russie. On la distingue en Baltique proprement dite au S., golfe de Botnie au N., golfe de Finlande à l'E; dans la Baltique propre est le golfe de Livonie. L'Oder, la Vistule, le Niémen, la Dwina méridionale se jettent dans la mer Baltique proprement dite. Grande pêche du hareng; ambre sur les côtes de Prusse et de Courlande. — La partie de cette mer comprise entre la Suède et le Danemark gela tout entière en 1333, 1423 et 1670.

BALTUS (J. François), savant jésuite, né à Metz en 1667, professa les belles-lettres à Dijon et la théologie à Strasbourg, dirigea plusieurs colléges et m. à Reims en 1743, bibliothécaire du collége de cette ville. Il est principalement connu par une Réponse à l'Histoire des oracles de Fontenelle, Strasb., 1708, 2 vol. in-8; il soutient dans cet ouvrage que les oracles sont l’œuvre du démon et non de la fraude des prêtres païens. On a aussi de lui : Défense des saints Pères accusés de platonisme, Paris, 1711, in-4; La religion prouvée par l'accomplissement des prophéties, 1728, in-4.

BALUE (Jean La). V. LA BALUE.

BALUZE (Étienne), savant historiographe né à Tulle en 1630, mort à Paris en 1718, fut bibliothécaire de Colbert, professeur de droit-canon au Collége de France (1670), puis inspecteur de cet établissement. Ayant inséré dans son Histoire de la maison d'Auvergne quelques passages qui favorisaient les prétentions du duc de Bouillon sur ce comté, Louis XIV le priva de sa chaire et l'exila de Paris (1710); il ne put y revenir qu'en 1713. Ses principaux ouvrages sont : Regum francorum capitularia, 1677, 2 vol. in-fol., réimprimés en 1780 avec des additions par Chiniac; Conciliorum nova collectio, 1683, 1 vol. in-fol.; Vies des papes d'Avignon, 1693, 2 vol. in-4 (mises à l’Index à Rome); Hist. généalogique de la maison d'Auvergne, 1708, 2 vol in-fol.; Miscellanea, 1674-1715, 7 vol. in-8, réimprimés avec additions à Lucques, 1761, 4 vol. in-fol., par J. D. Mansi. Il a fait en outre une foule d'éditions d'ouvrages rares et précieux pour l'histoire ecclésiastique.

BALZAC, bourg de la Charente, à 6 k. N. d'Angoulême, sur la r. g. de la Charente; 1000 hab. Château d'où le célèbre Guez de Balzac a pris son nom.

BALZAC (J. L. Guez de), un des écrivains qui ont le plus contribué à former la langue française, né à Angoulême en 1594, mort en 1655. Après avoir passé à Rome 2 années (1621-23) comme agent du cardinal Lavalette, il vint à Paris, s'y fit bientôt connaître par ses écrits, obtint les bonnes grâces de Richelieu, qui lui fit donner les titres d'historiographe et de conseiller d'État avec une pension de 2000 livres, et fut un des premiers membres de l'Académie française. Dégoûté du séjour de Paris à cause des attaques dirigées contre ses ouvrages (V. D. GOULU), il se retira dans sa terre de Balzac et se livra presque entièrement à des exercices de piété. Il avait légué à l'Académie française 2000 livres pour fonder un prix d'éloquence, et à l'hospice d'Angoulême une somme de 12 000 livres. Ses œuvres se composent de Lettres, adressées à Conrart, à Chapelain et autres; de Discours, d’Entretiens ou Dissertations littéraires, de petits traités, dont les principaux sont Aristippe ou la Cour, le Prince (apologie de Louis XIII et de Richelieu), le Socrate chrétien; de quelques poésies françaises et de vers latins. Ces œuvres, qui pour la plupart avaient été publiées séparément par les Elzevir, ont été réunies par l'abbé Cassaigne en 2 vol. in-fol., Paris, 1664, et réimprimées en 1854 par L. Moreau, 2 vol. in-12. Le principal fondement de la réputation de Balzac, ce sont ses Lettres, dont il parut un 1er recueil en 1624, et un 2e in 1636 : il y donna à la langue française une élégance et une harmonie qu'on n'avait rencontrées jusque-là dans aucun ouvrage en prose. Voltaire et La Harpe reprochent à cet auteur de s'être plus occupé des mots que des pensées. M. Campenon a publié en 1806 un choix de Lettres de Balzac, Voiture et Boursault, 2 vol. in-12; M. Mersan a donné les Pensées de Balzac, 1 vol. in-12. Paris, 1807, et M. Malitourne ses Œuvres choisies (moins les Lettres),1822, 2 v. in-8.

BALZAC (Honoré de), fécond romancier, né à Tours en 1799, mort à Paris en 1850, était fils d'un ancien