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dinot et Exelmans. La ville s’est formée autour d’un fort construit au Xe siècle.

BAR-SUR-AUBE, ch.-l. d’arr. (Aube), sur l’Aube, à 53 kil. E. de Troyes ; 4473 hab. Station. Trib., collége. Eaux-de-vie et liqueurs ; toiles de coton, tanneries, mégisseries, etc. Aux env., bons vins blancs. Anc. ch.-l d’un comté, réuni à la Champagne en 1095, et qui se donna au roi de France en 1328.

BAR-SUR-SEINE, ch.-l. d’arr. (Aube), sur la Seine, à 33 kil. S. E. de Troyes ; 2542 hab. Beau pont, jolies promenades. Vins communs, eaux-de-vie, papier.

BARABBAS, juif qui avait été condamné à mort pour sédition et meurtre, se trouvait en prison au moment de la Passion de J.-C. Comme la coutume était, à la fête de Pâques, de donner la liberté à un criminel. Pilate demanda aux Juifs qui de Barabbas ou de Jésus ils voulaient délivrer : dans leur aveugle haine, ils choisirent Barabbas.

BARAC, général des Hébreux. V. DÉBORA.

BARAÏKTAR. V. BEIRAKTAR.

BARANYA, comitat de Hongrie, entre ceux de Tolna et de Bacs, entre la Drave et le Danube ; 88k. sur 66 ; 200 000 hab. Ch.-l., Cinq-Églises.

BARATIER (J. P.), enfant célèbre par sa précocité, né en 1721 à Schwabach dans le margraviat d’Anspach, fils d’un pasteur français réfugié, parlait à 4 ans le français et l’allemand, savait le latin à 5 ans, le grec et l’hébreu à 7 ; il étudia les livres rabbiniques et l’histoire ecclésiastique, et composa dès l’âge de dix ans plusieurs savants ouvrages sur ces matières. Il se livra ensuite à l’étude des mathématiques et de l’astronomie, inventa de nouveaux calculs, ou du moins trouva par lui seul plusieurs de ceux qui étaient déjà connus ; créa une méthode pour déterminer la longitude en mer, et fut à quatorze ans membre de l’Académie de Berlin. Il embrassait en même temps l’étude du droit public, de la littérature et des antiquités de toute espèce. Il avait déjà publié des ouvrages pleins d’érudition (entre autres une édition de l’Itinéraire de Benjamin de Tudèle, 1735, Disquisitio chronologica de successione antiquissima Romanorum ponticum, 1740), lorsqu’une mort prématurée l’enleva à l’âge de 19 ans, en 1740. Il n’avait eu d’autre maître que son père. Formey a écrit sa Vie.

BARBADE (la), une des Antilles anglaises, par 62° long. O., 13° lat. N. ; 32 kil. sur 18 ; 123 000 hab. Ch.-l., Bridgetown. Fertile, surtout en cannes à sucre. Elle fut découverte par les Portugais ; elle appartient aux Anglais depuis 1625.

BARBANÇON, bourg de Belgique (Hainaut), à 35 k. S. de Charleroi ; 740 hab. Marbre, forges, dentelles. Cette v. faisait précédemment partie du Hainaut français ; elle a été cédée aux Pays-Bas en 1815.

BARBANÈGRE (Joseph), général de brigade, né à Pontacq (Basses-Pyrénées) en 1772, mort à Paris en 1830, entra au service en 1793, se distingua aux batailles d’Austerlitz, d’Iéna, d’Eylau, d’Eckmühl, de Ratisbonne, de Wagram, à Krasnoï et au passage du Niémen, s’enferma en 1813 dans Stettin, et ne rendit cette ville qu’après l’abdication de Napoléon. Il se couvrit de gloire en 1815 par sa défense d’Huningue : il arrêta 25 000 Autrichiens avec 500 recrues ou invalides, ne capitula qu’après 12 jours de tranchée ouverte, et obtint tous les honneurs de la guerre.

BARBARELLI, peintre. V. GIORGIONE.

BARBARES, dénomination sous laquelle on a désigné plus spécialement dans l’histoire les différents peuples qui, sortis de Germanie au commencement du Ve siècle, firent invasion dans l’empire romain, et y exercèrent d’horribles ravages. Les principaux sont : les Alains, les Suèves, les Gépides, les Goths, les Vandales, les Huns, les Francs, les Bourguignons. En 405, Radagaise pénètre en Italie à la tête des Germains ; en 409, Alaric, roi des Visigoths, prend Rome, tandis que les Francs commencent leurs établissements en Gaule ; en 449, les Anglo-Saxons envahissent la Grande-Bretagne ; de 451 à 453, les Huns, sous la conduite d’Attila, ravagent les Gaules, puis l’Italie ; en 476, Odoacre, roi des Hérules, envahit l’Italie et met fin à Vampire romain. À partir de cette époque, les peuples barbares forment des établissements fixes, les Ostrogoths et les Lombards en Italie, les Francs en Gaule, les Vandales en Afrique, les Visigoths en Espagne, et jettent les fondements des puissances qui deviendront les empires modernes.

BARBARIE, ÉTATS BARBARESQUES, région de l’Afrique septentrionale qui comprend les États de Tripoli, de Tunis, d’Alger, de Maroc et l’État de Sidy-Hescham, et forme par conséquent la partie la plus importante du Maghreb. Elle est ainsi nommée des Berbers, ses habitants indigènes. Cette contrée comprend la Mauritanie, la Numidie, l’Afrique propre, la Byzacène, la Gétulie et la Zeugitane des anciens, ainsi qu’une portion de la Cyrénaïque.

BARBARO, noble famille vénitienne qui a produit plusieurs hommes remarquables, entre autres : Nicolo Barbaro, ambassadeur de Venise à Constantinople en 1453, à qui l’on doit une relation italienne de la prise de Constantinople par les Turcs (publ. par Ellissen dans ses Analecten, Leips., 1857) ; — Josaphat Barbaro, qui de 1436 à 1475 fit plusieurs voyages dans la Perse, l’Inde et la Turquie, dont la relation a été publiée en 1543 à Venise ; — Hermolao Barbaro, né en 1454, mort en 1493 : il fut chargé par le sénat de Venise de plusieurs négociations importantes auprès des empereurs Frédéric III et Maximilien, et fut nommé par le pape Innocent VIII patriarche d’Aquilée ; il cultiva les lettres avec succès : on lui doit des traductions de Dioscoride, de Thémistius, et des travaux importants sur Aristote et sur Pline (Rome, 1492 ; — Daniel Barbaro, 1513-1570 : il fut ambassadeur en Angleterre et cultiva aussi les lettres. On estime sa traduction italienne de Vitruve avec commentaires, Venise, 1556, in-fol.

BARBAROUX (Charles), né en 1767 à Marseille, était en 1789 avocat dans cette ville. D’un caractère exalté et impétueux, il embrassa avec feu les idées révolutionnaires, rédigea à Marseille un journal démocratique qui exerça une grande influence, et fut nommé en 1789 secrétaire de la commune. Envoyé à Paris en 1791 comme mandataire particulier de sa ville natale, il y devint l’âme des Marseillais et se lia avec Roland. Il eut avec ses compatriotes une grande part au 10 août, fut nommé député à la Convention, se fit remarquer à la tribune par la beauté de sa personne non moins que par son éloquence, entra dans le parti des Girondins, se prononça ouvertement contre Marat et Robespierre, demanda l’appel au peuple dans le procès de Louis XVI, et fut proscrit au 31 mai comme royaliste et ennemi de la république une et indivisible. Il chercha un asile dans le Calvados, et s’embarqua à Quimper pour Bordeaux ; mais à peine arrivé dans cette ville, il fut arrêté et bientôt décapité, le 25 juin 1794. Il n’avait que 27 ans. Barbaroux a laissé des mémoires qui ont été publiés par son fils dans la collection des Mémoires relatifs à la Révolution de Baudouin, 1822.

BARBASTRO, v. d’Espagne (Catalogne), sur le Cinca, à 48 kil. S. E. de Huesca ; 6000 hab. Évêché. Prise en 1064 par Sanche-Ramirez.

BARBAULD (Anna Lætitia AIKIN, mistriss), née en 1743, à Kilworth dans le comté de Leicester, morte en 1825, était fille d’un pasteur protestant. Elle se fit connaître de bonne heure par des poésies religieuses, dirigea ensuite une institution, et rédigea pour l’enfance, sous les titres de : Premières Leçons, Simples Contes, Historiettes du premier âge, Soirées au logis, divers ouvrages qui eurent un grand succès et qui ont été pour la plupart traduits en français. Elle a aussi publié des lettres inédites de Richardson, avec une notice fort estimée sur l’auteur, une Collection des Romanciers anglais, 50 vol. in-12, avec notices biographiques et critiques et plusieurs pamphlets politiques. Son mari, M. Barbauld, était un pasteur, issu d’une famille de réfugiés français.