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Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P1 - A-G.djvu/185

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BARKIAROC, chah de Perse de la dynastie des Seldjoucides, fils de Malekchah, monta sur le trône en 1093, et fut contraint de partager ses États avec ses deux frères Mohammed et Sandjar. Lors de la 1re Croisade, il envoya contre les chrétiens à Antioche, sous la conduite de Kerboga, une armée qui fut défaite en 1098. Il mourut en 1105.

BARKOK, chef d’une dynastie des Mamelouks circassiens en Égypte, était d’abord esclave. Il s’éleva aux premières dignités de la milice des Mamelouks, et chassa du trône le soudan Hadji (1382), de la dynastie des Baharites. Il eut à combattre plusieurs insurrections, mais il en triompha. Il rétablit l’ordre dans l’État, fonda un collége au Caire, fit défricher le Fayoum, et laissa 400 000 pièces d’or dans son épargne. Il mourut en 1399.

BARLAAM, savant moine de l’ordre de St-Basile, né dans la Calabre ultérieure vers l’an 1300, mort vers 1348. Étant allé en Grèce pour y étudier la langue de ce pays, alors entièrement inconnue en Italie, il y embrassa le schisme grec et jouit d’une grande faveur auprès de l’empereur Andronic le Jeune, qui l’envoya vers 1339 en Occident pour demander des secours contre les Turcs et les Bulgares et pour travailler à la réunion des deux églises. Il s’attira dans la suite une disgrâce pour avoir contredit les moines du mont Athos, qui soutenaient que la lumière du mont Thabor était la gloire incréée de Dieu, et il se vit forcé de quitter Constantinople. Il revint alors en Italie et rentra dans le sein de l’Église catholique. Clément VI le nomma évêque de Gerace. Barlaam a laissé un grand nombre d’écrits, parmi lesquels on distingue : Contra primatum Papæ, en grec, Hanovre, 1608 ; six livres d’Arithmétique algébrique, Paris, 1606 ; deux livres d’une Éthique selon les Stoïciens, dans la Bibliothèque des Pères. Il est des premiers qui aient fait renaître en Italie l’étude de la langue et de la philosophie grecques.

BARLÆUS (Gaspard VAN BAERLE, en latin), né en 1584 à Anvers, mort en 1648, fut ministre d’une église réformée, puis professeur de logique à Leyde, 1617 ; perdit cet emploi pour s’être déclaré en faveur de la secte des Arminiens, et fut nommé en 1631 professeur de philosophie à Amsterdam. On a de lui des poésies latines estimées, recueillies sous le titre de Poemata, Amsterdam, 1645 ; des discours latins, Orationes, 1632 et quelques écrits historiques.

BARLETTA, Barolum, v. du roy. d’Italie (Terre de Bari), ch.-l. de district, à 40 kil. N. O. de Bari, sur l’Adriatique ; 20 000 hab. Port ; grande citadelle, mais presque ruinée ; belle cathédrale ; collége fondé par Ferdinand IV ; statue colossale qu’on suppose représenter l’empereur Héraclius. La ville est belle et bien bâtie. Riche saline, pêche active. — Fondée au XIe siècle ; agrandie, embellie par Frédéric II en 1250 ; elle était considérée au XVe siècle comme un des boulevards de l’Italie. Néanmoins, elle fut prise par Gonsalve de Cordoue (1583).

BARLETTA (Fra Gabriele de), prédicateur dominicain du XVe siècle, jouit à Naples d’une grande réputation ; il attirait la foule en mêlant dans ses prédications le burlesque au sérieux. Ses sermons ont eu plus de 30 éditions tant en France qu’en Italie.

BARLOW (Joël), poète et diplomate américain, né en 1755 dans le Connecticut, prit part dans sa première jeunesse à la guerre de l’indépendance, fut à la fois ministre presbytérien et avocat, fut consul à Alger, à Tripoli, ministre plénipotentiaire à Paris (1811), et mourut en 1812 en Pologne, où il s’était rendu pour négocier avec Napoléon. Il s’est fait un nom par un poëme en 10 chants, la Vision de Colomb ou la Colombiade, qu’il publia en 1781 (réimprimé avec luxe en 1807 à Philadelphie).

BARMÉCIDES, c.-à-dire fils de Barmek, famille célèbre en Orient par son élévation et par ses malheurs, joua un rôle important sous les premiers califes abbassides. Le premier qui soit connu dans l’histoire est Khaled, fils de Barmek noble du Khoraçan : il fut promu vers 750 à la dignité de grand vizir par Aboul-Abbas, qu’il avait contribué à placer sur le trône, et conserva quelque temps cette charge sous Almanzor, dont le règne glorieux fut en grande partie son ouvrage. Il devint ensuite gouverneur de Mossoul (765), et fut chargé d’élever l’héritier du trône, Haroun-al-Raschid (778) ; il mourut peu après, avec une grande réputation de sagesse. — Son fils, Yahia, porta au plus haut point la fortune et la gloire des Barmécides. Il contribua beaucoup à assurer la couronne à Haroun, qui en reconnaissance lui donna la charge de vizir dès qu’il fut sur le trône (786) : c’est à lui qu’est dû l’éclat du règne d’Haroun-al-Raschid. — Yahia eut plusieurs fils, dont les plus connus sont : Fadhl et Djafar (le Giafar des Mille et une Nuits), qui tous deux partagèrent la fortune et la faveur de leur père ; on les nommait les Petits Vizirs. Fadhl eut l’administration de la justice, et Djafar, la surintendance du palais du calife : il était le compagnon et le confident du prince. Haroun lui confia en outre l’éducation de son fils Al-Mamoun. Au bout de 17 ans d’une prospérité sans égale, cette famille se vit tout d’un coup renversée du faîte des grandeurs et frappée de la manière la plus cruelle, par ce même Haroun-al-Raschid qui lui devait tant (803). Djafar fut décapité à Anbar, à peine âgé de 37 ans ; Yahia fut, ainsi que son fils Fadhl, envoyé dans une prison lointaine ; tous les parents ou amis des Barmécides, enveloppés de la même disgrâce, furent massacrés ou emprisonnés, et dépouillés de leurs biens. On ne connaît pas bien la cause de cette étrange révolution : selon les uns, Haroun était jaloux des Barmécides qui avaient usurpé tout le pouvoir et ne lui laissaient que le vain nom de calife ; selon d’autres, Djafar avait désobéi au calife en mettant en liberté un descendant d’Ali qu’il lui avait ordonné de mettre à mort ; selon d’autres enfin, Djafar avait séduit une sœur du prince, la belle Abbassa, pour laquelle Haroun avait lui-même une vive passion. Les malheurs des Barmécides ont été chantés par les poëtes orientaux ; ils ont aussi fourni le sujet de plusieurs tragédies, de celle entre autres que La Harpe fit représenter en 1778.

BARMEN, v. de la province rhénane (régence de Dusseldorf), sur la Wüpper, est contiguë à Elberfeld ; 43 000 hab. Industrie florissante. Tissage du coton, métiers à toile, rubans, velours, quincaillerie. Cette ville a été formée tout récemment par la réunion de 8 villages compris dans la vallée de la Wüpper.

BARNABÉ (S.), un des premiers disciples des apôtres, cousin de S. Marc, était Juif et établi en Chypre. Il se convertit peu après S. Paul qui avait été son condisciple, alla avec lui prêcher la foi aux Gentils, parcourut l’Asie-Mineure, la Syrie, la Grèce, et souffrit, à ce qu’on croit, le martyre à Salamine en Chypre, vers l’an 63. On a sous son nom un Évangile et ses Actes, qui sont apocryphes, et une Épître dont l’authenticité est plus vraisemblable (dans les collections des Pères). On le fête le 11 juin. L’église de Milan le reconnaît pour son apôtre.

BARNABITES, ordre religieux de clercs réguliers, institué à Milan, en 1530, par Antoine-Marie Zaccaria, tire son nom d’une église dédiée à S. Barnabé, dans laquelle cet ordre s’établit d’abord. Ces religieux se vouent aux missions, aux prédications et à l’instruction de la jeunesse, et font vœu de ne pas rechercher les dignités de l’Église. Ils fondèrent en Italie, en Espagne, en Autriche, en Bohème et en France, où ils furent appelés en 1608, des colléges qui ont fourni un grand nombre d’hommes célèbres, tels que J. Morigia, A. Torniel, Côme d’Ossène, le P. Niceron. Les Barnabites n’existent plus qu’en Italie et en Espagne.

BARNAOUL, v. de la Russie d’Asie (Tomsk), sur le Barnaoul, à 380 kil. S. de Tomsk, 10 000 h. Siége de la direction des mines de l’Altaï. Fonderie ; manufacture de glaces ; fours à chaux. La v. doit son origine à des usines fondées en 1730 par Nikita Demidoff.