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ouvrages ont été publiés par Camden, dans sa Collection d'anciens historiens, Francfort, 1602, in-fol.

BARS ou BREMSEMBURG, v. de Hongrie, dans le comitat de même nom et dans le cercle en deçà du Danube, sur le Gran, à 6 kil. N. O. de Lewenz. Jadis forteresse importante. — Le comitat compte 142 000 hab. (Hongrois, Slaves, Allemands), et a pour ch.-l. Kremnitz.

BARSAC, bourg de France (Gironde), sur la riv. g. de la Garonne, à 35 kil. S. E. de Bordeaux, à 13 kil. N. O. de Langon; 1364 hab. Vins blancs. Station.

BARSINE, veuve de Memnon, général perse, était fille d'Artabaze, et fut prise à Damas, avec les autres femmes de la suite du roi de Perse. Alexandre en fit sa concubine, et en eut un fils nommé Hercule. Cassandre les fit mourir tous deux.

BART (Jean), intrépide marin français, né à Dunkerque en 1650, mort en 1702, était fils d'un pêcheur. Après avoir servi quelque temps sous Ruyter, dans la marine hollandaise, il revint en France quand la guerre éclata avec la Hollande, et équipa un corsaire avec lequel il fit beaucoup de mal à l'ennemi. Instruit de ses exploits, Louis XIV l'appela dans la marine militaire, quoiqu'on n'y admît d'ordinaire que des nobles. Nommé en 1691 chef d'escadre, Jean Bart rendit les plus grands services : étant parvenu à sortir avec sept frégates du port de Dunkerque que bloquaient étroitement les Anglais, il brûla plus de 80 bâtiments ennemis, fit une descente à Newcastle, et revint avec un immense butin. En 1694, il préserva son pays de la disette en faisant entrer à Dunkerque, malgré le blocus, une flotte considérable chargée de grains, et en reprenant un convoi important dont les Anglais s'étaient emparés : dans ce dernier combat, il attaqua à l'abordage une flotte beaucoup plus considérable que la sienne, et tua de sa propre main le contre-amiral. Il ne se reposa qu'à la paix de Ryswick (1697). Louis XIV lui donna des titres de noblesse et voulut le voir : comme sa brusque franchise et ses manières gauches prêtaient à rire aux courtisans, le roi prit plus d'une fois la peine de le défendre lui-même contre leurs sarcasmes. Sa Vie a été publiée en 1780. Statue à Dunkerque.

BARTENSTEIN, v. de Wurtemberg, à 12 kil. N. O. de Gerabronn; 1100 habitants.

BARTHE (Nic. Thomas), auteur dramatique, né à Marseille en 1734, m. en 1785. La meilleure de ses pièces est la comédie des Fausses infidélités (1768).

BARTHE (Félix), jurisconsulte et homme d'État, né à Narbonne en 1795, m. en 1863; se fit remarquer de bonne heure par son talent comme avocat et par l'ardeur de son opposition contre la Restauration; défendit les quatre sergents de la Rochelle; prit part aux protestations provoquées par les ordonnances du 26 juillet 1830; fut nommé député de Paris; devint ministre de l'instruction publique (1830), de la justice (1831-34), puis premier président de la Cour des comptes (1834); fut de nouveau ministre de la justice (1837-39), reprit alors son poste à la Cour des comptes, fut révoqué en 1848 et rétabli en 1849; fut nommé sénateur en 1852.

BARTHÉLEMITES, clercs séculiers vivant en commun, ainsi nommés de Barthélemy Holzhauser qui fonda cet ordre à Saltzbourg en 1640 pour l'éducation des jeunes gens et des ecclésiastiques. Malgré la protection de l'empereur Léopold et du pape Innocent XI, cet ordre avait cessé d'exister dès 1795.

BARTHÉLEMY (S.), l'un des douze apôtres. On croit qu'il prêcha l'Évangile dans les Indes et en Éthiopie. Il souffrit le martyre en Arménie vers 71. On le fête le 24 août. Quelques-uns l'identifient avec Nathanaël, un des 72 disciples. On lui a attribué un Évangile qui est rangé parmi les livres apocryphes.

BARTHÉLEMY (Pierre), prêtre de Marseille, se croisa en 1096, anima l'ardeur des Croisés, au siége d'Antioche, en leur persuadant qu'il avait trouvé miraculeusement la lance qui avait percé le flanc du Sauveur et que cette arme divine allait mettre en fuite les infidèles. Sa prétendue découverte ayant rencontré des incrédules, il subit l'épreuve du feu pour la confirmer, mais il succomba peu après, 1099.

BARTHÉLEMY DES MARTYRS, évêque portugais, né en 1514 à Lisbonne, fut baptisé dans l'église de Notre-Dame des Martyrs, d'où lui vient son nom, et entra chez les Dominicains. Il fut précepteur de don Antonio, neveu du roi Jean III, fut nommé en 1559 archevêque de Braga, se démit de son évêché pour s'enfermer dans un couvent, et mourut en 1590, en odeur de sainteté. Il a laissé des écrits parmi lesquels on remarque : un Compendium spiritualis doctrinæ, trad. en 1699 par Godeau sous le titre de Maximes de la vie spirituelle; et le Stimulus pastorum ou Devoirs et Vertus des évêques, trad. en francais par Melle, 1672. Lemaistre de Sacy a écrit sa Vie.

BARTHÉLEMY (l'abbé J. J.), savant archéologue, né en 1716 à Cassis près d'Aubagne en Provence, mort en 1795, vint à Paris en 1744, après avoir étudié, outre les langues classiques, l'hébreu, le syriaque, le chaldéen et l'arabe. Attaché au cabinet des médailles par Gros de Boze, garde de ce cabinet, il le remplaça à sa mort, en 1753. Il enrichit le cabinet de nombreuses acquisitions : dans ce but il parcourut l'Italie et visita les ruines de Pompéies, de Pæstum et d'Herculanum. Pendant son séjour à Rome il connut le duc de Choiseul. L'abbé Barthélemy, qui ne s'était d'abord fait connaître que par des travaux d'érudition, publia en 1788 un ouvrage qui lui fit prendre rang dans les lettres, le Voyage du jeune Anacharsis. Au moyen d'un cadre simple et ingénieux, il y présentait, dans un style élégant, le tableau fidèle de la Grèce au siècle de Périclès et de Philippe; il avait employé 30 années à élever ce monument; on estime surtout l’Introduction de l'ouvrage. La Révolution dépouilla Barthélemy de la plupart de ses places; il fut même un instant emprisonné, en 93; cependant on lui rendit bientôt la liberté et sa place de garde du cabinet des médailles. Il la conserva jusqu'à sa mort. Il avait été reçu en 1747 à l'Académie des inscriptions, et en 1789 à l'Académie française. Outre le Voyage d'Anacharsis (souvent réimprimé), Barthélemy a donné un grand nombre de dissertations savantes, insérées dans les Mémoires de l'Acad. des inscriptions ou publiées à part. On remarque surtout les Réflexions sur l'alphabet et la langue de Palmyre, 1754; les Réflexions sur quelques monuments phéniciens, 1758; l’Explication de la mosaïque de Palestrine, 1760. Sainte-Croix a donné en 1798 ses Œuvres diverses. Villeneuve a publié en 1821 la meilleure édition de ses Œuvres complètes, 4 vol. in-8. Barthélemy avait rédigé en 1792 et 93 des Mémoires sur sa vie qui se trouvent entête de plusieurs éditions du Voyage d'Anacharsis.

BARTHÉLEMY (le marquis François), l'un des directeurs de la république française, né en 1750, à Aubagne en Provence, mort à Paris en 1830, était neveu du précédent. Protégé par le duc de Choiseul, ami de son oncle, il suivit avec succès la carrière de la diplomatie. Nommé ministre de France en Suisse pendant la Révolution, il conclut à Bâle, en 1795, deux traités, l'un avec la Prusse, l'autre avec l'Espagne, qui commencèrent à mettre un terme à la guerre européenne. Sa réputation de modération le fit porter au Directoire (20 mai 1797); mais cette modération même, et les dispositions royalistes qu'on lui supposait, l'en firent exclure au 18 fructidor. Déporté à Cayenne, il fut bientôt après transféré avec ses compagnons d'infortune dans les déserts pestilentiels de Sinnamari; mais il parvint à s'échapper et fut accueilli dans la Guyane hollandaise, où on lui fournit les moyens de se rendre en Angleterre. Il rentra en France après le 18 brumaire, et devint membre du sénat conservateur. S'étant rallié à la Restauration, il fut un des commissaires chargés par Louis XVIII de rédiger la Charte, puis nommé pair et marquis. Il fit en 1819 une proposition célèbre, qui avait cour but de restreindre les droits électo-