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ADEL — 17 — ADEO
Presque tous ses écrits ont été traduits en français, savoir : le Babillard, par A. de La Chapelle, 1734 ; le Spectateur, par J.-B. Moët, 1754 ; le Guardian, sous le titre de Mentor moderne, par Van-Effen, 1725 ; le Free-Holder, sous le titre de l'Anglais jaloux de sa liberté, 1727 ; le Caton, par Dubos, Guillemard, Deschamps et Dampmartin. On a imprimé à Verdun, 1777, en 3 vol., l'Esprit d'Addison ou les Beautés du Spectateur, du Babillard et du Gardien. Johnson a écrit la Vie d'Addison.

ADDUA, riv. de la Gaule cisalpine ; auj. l'ADDA.

ADEL, État de la côte orient. d'Afrique, au S.E. de l'Abyssinie, s'étend depuis le détroit de Bab-el-Mandeb jusqu'au cap Guardafui. Il était puissant aux XVIe et XVIIe siècles, et avait pour capit. Zeïlah ; il est auj. bien déchu. Commerce d'esclaves, d'ivoire, de poudre d'or. Cet état a eu beaucoup de démêlés avec les Portugais.

ADÉLAÏDE, reine et impératrice, était fille de Rodolphe II, roi de Bourgogne, qui disputait le trône d’Italie à Hugues, comte de Provence. Elle épousa Lothaire, fils de Hugues (947), qui fut dès lors reconnu roi, et elle devint ainsi le gage de la paix. Après la mort de Lothaire, Bérenger II, qui avait usurpé le trône d'Italie, voulut lui faire épouser son fils Adalbert, et, pour l'y contraindre, il l'enferma dans une tour. Elle fut délivrée par Alberto Azzo, prince de Canossa, puis en 951 offrit sa main à Othon de Saxe, à qui elle apporta des droits sur la couronne d'Italie. Régente pendant la minorité d'Othon III, son petit-fils, elle gouverna avec une grande sagesse (983-93). Elle mourut en 999, en odeur de sainteté. On l'honore le 16 déc. Épouse ou aïeule de trois souverains, cette princesse avait été surnommée la Mère des royaumes. — Une autre Ste Adélaïde, fille de Mengendose, comte de Gueldre, abbesse de Notre-Dame, à Cologne, morte en 1015, est hon. le 5 février.

Le nom d'Adélaïde a encore été porté par plusieurs princesses françaises, dont une épousa Louis le Bègue, et fut mère de Charles le Simple ; — une 2e épousa Hugues Capet, et fut mère du roi Robert ; — une 3e, qu'on nomme aussi Alix de Savoie, épousa Louis le Gros, et se remaria après la mort de ce prince au connétable Matthieu de Montmorency.

Sous le nom de Mme Adélaïde, on connaît :

1° La fille aînée de Louis XV, tante de Louis XVI, née en 1732 : elle quitta la France en 1791, pour se soustraire aux événements de la Révolution, se retira d'abord à Rome, puis à Naples, et mourut à Trieste en 1800 ;

2° la fille de Philippe d'Orléans, sœur cadette du roi Louis-Philippe, dont elle fut constamment l'amie dévouée, née en 1777, morte en 1847. Elle fut élevée avec son frère par Mme de Genlis dans des idées philosophiques, n'émigra que quand elle y fut forcée, contribua, sous la Restauration, à rallier autour de son frère les hommes les plus distingués du parti libéral, et, en 1830, à le décider à accepter la couronne. Femme de tête, elle exerçait un grand ascendant sur l'esprit de Louis-Philippe : on la surnommait son Égérie. Elle laissa une grande fortune, qu'elle légua à ses neveux.

ADÉLAÏDE. v. d'Australie, capit. de l'Australie méridionale, sur le Torrens, près de son emb. dans le golfe St-Vincent. Évêché anglican. Cette ville, fondée an 1836, a déjà près de 30 000 hab. Riches mines de cuivre aux environs.

ADÉLARD, petit-fils de Charles Martel par le comte Bernard, et cousin de Charlemagne, né en 753, m. en 827, fut abbé de Corbie, devint le principal ministre de Pépin, roi d'Italie (796), ainsi que de Bernard son fils, administra sagement, n'en fut pas moins disgracié et exilé par Louis le Débonnaire, et ne rentra en grâce qu'au bout de 7 ans. Il faisait partie de l'Académie palatine fondée par Charlemagne, et a laissé quelques écrits.

ADÉLARD DE BATH, savant anglais, de l'ordre de

St-Benoît, qui vivait au commencement du XIIe siècle, voyagea pour s'instruire en France, en Espagne en Égypte, en Arabie, en Grèce, et traduisit de l’arabe plusieurs ouvrages importants de mathématiques et d'astronomie, entre autres les Éléments d'Euclide, dont on ne connaissait pas encore l’original grec. Il est aussi l'auteur de Questions naturelles, publ. en 1472, in-4.

ADÈLE ou ADÉLAÏDE. V. ADÉLAÏDE.

ADELGISE fut associé au trône en 759 par Didier son père, roi des Lombards, et épousa une sœur de Charlemagne ; ce qui n’empêcha pas ce prince de l'assiéger dans Vérone, parce qu'il avait pris parti contre lui pour Carloman, et de le dépouiller de ses États, 775. Il mourut à Constantinople vers 788, après avoir vainement tenté de les recouvrer.

ADÉLIE, terre découverte en 1840 par Dumont d'Urville, dans l'océan Antarctique, par 66° 30' lat. S., 140° long E., est couverte de glaces. Diverses observations placent près de là le pôle magnétique austral.

ADELSBERG, vge de la Carniole, à 42 kil. S. O. de Laybach ; 1400 hab. Aux env., magnifique grotte à stalactites de 2 kil. de long, offrant 3 voûtes l'une sur l'autre.

ADELUNG (Jean-Christophe), savant allemand, né en 1732, en Poméranie, mort en 1806, fut d'abord professeur au gymnase d'Erfurt (1759), se fixa ensuite à Leipsick (1761), et devint en 1787 bibliothécaire de l'électeur de Dresde, fonctions qu'il remplit jusqu'à sa mort. Ses principaux ouvrages sont : 1° Dictionnaire grammatical et critique de la langue allemande (5 vol. in-4 Leips., 1774-86, réimprimé avec corrections et additions en 4 vol., Leips., 1793-1801), ouvrage qui fut pour la langue allemande ce que sont les dictionnaires de l'Académie, de la Crusca et de Johnson pour le français, l'italien et l'anglais ; 2° Glossarium manuale ad scriptores mediæ et infimæ latinitatis (6 vol. in-8, Halle, 1772), abrégé de l'ouvrage de Ducange ; 3° Histoire des folies humaines, Leips., 1785 ; 4° Tableau de toutes les sciences, des arts et métiers, etc. (4 part., Leips., 1778-88), encyclopédie très-substantielle ; 5° Histoire de la civilisation, Leips., 1782-88 ; 6° Histoire de la philosophie, 3 vol. in-8. Leips., 1786 ; 7° La plus ancienne histoire des Teutons, in-8, Leips., 1806 ; 8° Mithridates, ou Tableau universel des langues, avec le Pater en 500 langues, Berlin, 1806, in-8. Il ne put achever ce dernier ouvrage, celui de tous ses travaux qui a le plus contribué à le faire connaître hors de son pays : il n'en a publié que le 1er vol. ; deux autres ont paru depuis par les soins de J.-S. Vater, 1809 et 1817.

Son neveu, Fréd. Adelung, 1768-1843, connu aussi comme philologue et érudit, se fixa à St-Pétersbourg, où il devint conseiller d’État et président de l'Académie asiatique. On lui doit la découverte de vieux poëmes allemands et d'intéressantes recherches sur la langue et la littérature sanscrites.

ADÉMAR. V. ADHÉMAR.

ADEN, Adenum ou Adena, v. et port d'Arabie (Yemen), sur la côte mérid., près de l'entrée du détroit de Bab-el-Mandeb, à 225 kil. E. S. E. de Moka, dans une petite presqu'île. Jadis importante, elle a été ruinée par la découverte de la route du cap de Bonne-Espérance. Occupée en 1839 par les Anglais, qui y ont formé un établissement et en ont fait un port libre, elle a vu sa population, qui était tombée à 2000 hab., s'élever à 30 000 env. Station des vapeurs allant de Calcutta et de Bombay à Suez.

ADENEZ, ménestrel du XIIIe siècle, fut attaché à la cour des ducs de Flandre et de Brabant, puis à celle de Philippe le Hardi, roi de France. Il est auteur d'un grand nombre de romans : Guillaume d'Orange au court nez ; l'Enfance d'Ogier le Danois ; Pepin et Berthe au grand pied ; Cléomadès ; tous écrits en vers. Ce dernier, mis en prose par Ph. Camus. a été plusieurs fois imprimé.

ADÉODAT, c.-à-d. donné par Dieu, V. DIEUDONNÉ.