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festation de son Être, espèce de trinité (trimourti), qui ne forme elle-même qu'un seul Dieu. Brahma est la puissance, le créateur, la matière ; il représente le passé, l'œuvre accomplie une 1re fois, et a pour emblème le soleil. Vichnou est la sagesse, le conservateur, l'espace; c'est le présent : l'eau est son emblème. Siva est le principe destructeur; il représente aussi le temps ou l'avenir, et la justice vengeresse : il a pour emblème le feu. Ces trois dieux exercent leur pouvoir par le secours d'une infinité de dieux subalternes. Les sectateurs de Brahma croient à l'immortalité de l'âme, à la métempsycose; ils doivent se purifier par des ablutions, des abstinences et une foule d'autres pratiques. Ils sont partagés en 4 castes : 1° les Brahmanes qui sont les savants et les prêtres et d'où sont tirés tous les fonctionnaires publics; 2° les Chattryas ou guerriers, d'où sont issus les radjahs; 3° les Waïshias, commerçants, agriculteurs, qui sont aussi connus sous le nom de Banians; 4° enfin les Soudras, qui sont les artisans ou ouvriers. Les traditions indiennes expliquent ainsi l'origine de ces castes : Para-Brahma, disent-elles, eut 4 fils : Brahma, qui fut créé de sa bouche ; Chattrya, Waïshia et Soudra, qui sortirent de ses bras, de ses cuisses et de ses pieds; chacun de ces fils donna naissance à l'une des castes indiennes. Au-dessous d'elles sont les Parias, infortunés dont les Hindous fuient le contact comme celui d'un animal immonde; cette dernière classe se compose de tous ceux qui par un motif quelconque ont mérité d'être exclus de leur caste; ils habitent les lieux solitaires et sont forcés de se livrer aux fonctions les plus viles et les plus dégoûtantes. Le culte brahmanique est rempli de superstitions, les unes ridicules, les autres révoltantes. A la fête de Djaggernâth, le char du dieu écrase sous ses roues pesantes une foule de victimes qui se précipitent au-devant de cette mort, dont ils attendent une éternelle félicité ; d'autres fanatiques se réunissent dans les pagodes pour se soumettre à des tortures volontaires ; les veuves se brûlent sur le corps de leur époux, etc. Les ablutions dans les fleuves sacrés, tels que le Gange, les pèlerinages aux lieux saints font une partie principale du culte : Bénarès est un des lieux où se font le plus de pèlerinages. Le Brahmanisme compte env. 100 millions de sectateurs; le Bouddhisme en est sorti.

BRAHMAPOUTRA, c.-à-d. fils de Brahma, grand fleuve d'Asie, naît dans l'Himalaya, au pied des monts Langsan, traverse le roy. d'Assam, le Bengale oriental, reçoit le Goddada à droite et le Goumti à gauche, baigne Lakipour, joint ses eaux à celles du bras oriental du Gange, et se jette avec lui dans le golfe du Bengale, après un cours d'env. 2500 kil.

BRAILA, BRAILOV, v. de Valachie. V. BRAHILOV.

BRAINE-LA-LEUD, v. de Belgique (Brabant mérid.), à 10 k. de Nivelle; 2770 h. Lainages, cuirs, etc.

BRAINE-LE-COMTE, v. de Belgique (Hainaut), à 28 kil. N. E. de Mons; 3060 hab. Station. Très-beau lin et beau fil pour les dentelles de Bruxelles.

BRAISNE, ch.-l. de cant. (Aisne), sur la Vesle, à 18 k. S. E. de Soissons; 1484 hab. Étalons. Anc. résidence royale sous la 1re race.

BRAMAH (Jos.), mécanicien anglais, né à Stainboroug en 1749, m. en 1814, a inventé la serrure de sûreté qui porte son nom, la presse hydraulique, et a perfectionné les pompes à feu, les machines à vapeur, les presses d'imprimerie, etc.

BRAMANTE (Donato Lazzari, dit le), célèbre architecte italien, né en 1444 dans l'État d'Urbin, m. en 1514, étudia avec beaucoup de soin tous les restes de l'architecture antique, et vint ensuite se fixer à Rome, où le pape Jules II lui confia un grand nombre d'ouvrages importants. Celui de ses travaux qui l'a immortalisé est la basilique de St-Pierre de Rome ; il en traça le plan, en jeta les fondements (1513) et l'éleva jusqu'à l'entablement, mais il n'eut pas le temps de l'achever. L'édifice fut, après sa mort, continué et perfectionné par Michel-Ange. Ce grand maître réunit à la grandeur de l'ensemble la pureté des détails, à la hardiesse de l'invention la finesse de l'exécution, à la force l'élégance, à la simplicité une riche variété. Le Bramante fut le maître et le protecteur de Raphaël.

BRAMES. V. BRAHMANES.

BRAMHALL (Jean), théologien anglican, évêque de Derry, né à Pontefract (York) vers 1593, mort en 1662, fut obligé, sous la domination de Cromwell, de s'expatrier à cause de son attachement pour les Stuarts, revint en Angleterre après la Restauration, et fut nommé par Charles II, en 1661, archevêque d'Armagh, primat et métropolitain d'Irlande. Ses ouvrages, destinés presque tous à défendre la Réformation contre le Catholicisme, ont été rassemblés, avec sa Vie, à Dublin, en 1677, in-fol. Le plus important est une controverse avec Hobbes sur la liberté, qui fut publiée à Londres en 1656.

BRAMINES. V. BRAHMANES.

BRANCAS (famille des), famille française issue de l'illustre maison des Brancaccio de Naples, s'est établie en France au XIVe siècle, sous Charles VII. Les Brancas de France ont formé deux lignes, dont l'aînée, éteinte en 1802, portait les noms de Forcalquier-Brancas et de Céreste, avec les titres de duc et de grand d'Espagne; la cadette portait ceux de Forcalquier et Villars. Les membres les plus distingués de cette famille furent : André, connu sous le nom d’Amiral de Villars, qui se jeta dans le parti de la Ligue et des Espagnols, voulut se faire de la Normandie une seigneurie indépendante, se maintint dans Rouen, même après l'abjuration de Henri IV, et ne se soumit qu'en 1594. L'année suivante, il fut pris et massacré par les Espagnols au siége de Doullens. — Georges, son frère puîné, obtint en 1626 l'érection du marquisat de Villars en duché-pairie. — Louis de Brancas, marquis de Céreste, né en 1711, servit Louis XV sur terre et sur mer, et fut nommé maréchal de France en 1740 ; il mourut 10 ans après. Louis Léon, duc de Brancas-Lauraguais, pair de France sous la Restauration, mort en 1824, a laissé plusieurs ouvrages en prose et en vers. — La 2e branche s'est éteinte dans les mâles en la personne de Bufile de Brancas, neveu du préc. et pair de France. Son nom et ses titres ont été l'objet de plusieurs procès entre le prince napolitain Ruffano Brancaccio et le comte Hibon de Frohen.

BRANCHIDES, peuplade de l'Asie-Mineure, dans la Carie, au S. de Milet. On voyait chez eux un temple dédié à Apollon Didyméen, et qui avait un oracle célèbre. Les Branchides étaient comme une tribu ou une peuplade de prêtres, et prétendaient descendre de Branchus, fils d'Apollon et d'une Milésienne, à qui Apollon accorda le don de prophétie. Xercès saccagea le temple et déporta les Branchides en Sogdiane, où ils élevèrent une ville dite Branchide.

BRANCOVAN, hospodar de Valachie. V. BESSARABA.

BRANDEBOURG (Marche de), ancien État de l'empire germanique, dans le cercle de Hte-Saxe, entre la Poméranie et le Mecklembourg au N., la Saxe et la Lusace au S., la Silésie à l'E., tire son nom de la v. de Brandebourg (V. ci-après). Ses limites varièrent, mais elles sont restées à peu près les mêmes depuis 1455. On divisa dès lors le pays en deux grandes parties : Marche électorale de Brandebourg et Nouvelle-Marche de Brandebourg.

La Marche électorale à son tour se subdivisait en Vieille-Marche, Marche de Priegnitz, Moyenne-Marche, Marche de l'Ucker. Leurs villes principales étaient, pour la 1re Stendal, Tangermünde; pour la 2e, Perleberg, Pritzwald, Kyritz, Wilsnack; pour la 3e, Brandebourg, Potsdam, Ruppin, Brietzen, Berlin, Charlottenbourg, Francfort-sur-l'Oder; pour la 4e, Prenzlow, Templin, Nouv.-Angermünde.

La Nouvelle-Marche, entre la Réga et la Warta, était divisée en 3 masses : 1° Custrin; 2° cercles primitifs, Soldin, Kœnigsberg, Landsberg, etc. ; 3° cercles incorporés : Stensberg, Zullichau, Cottbus.