Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P1 - A-G.djvu/29

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
AFFR – 21 – AFRA

Crète, vivait à Alexandrie à la fin du 1er siècle av. J.-C. Il renouvela le pyrrhonisme, reproduisit sous des formes plus rigoureuses les tropes ou motifs de doute des sceptiques, et attaqua l’idée de cause. Il avait écrit 8 livres de Discours sceptiques, dont il ne reste que des extraits, conservés par Sextus Empiricus et Photius. – Gottl.-Ern. Schulze, philosophe sceptique allemand, a pris le nom d’Ænésidème dans plusieurs de ses écrits, par allusion à la doctrine que professait le philosophe grec.

ÆNOS, v. de Thrace, à l’emb. de l’Hèbre. V. ÉNOS.

ÆPINUS (Fr.-Marie-Ulrich-Théod.), célèbre physicien, né en 1724, à Rostock mort en 1802 à Dorpat en Livonie, enseigna la physique à St-Pétersbourg. Il s’est surtout occupé d’électricité, et a beaucoup avancé cette partie de la science en y appliquant le calcul avec un grand succès. On a de lui Tentamen theoriæ electricitatis et magnetismi, 1759 (Pétersbourg, 1 vol. in-4), dont Haüy a donné un Abrégé en 1787; Réflexions sur la distribution de la chaleur sur la surface de la terre, en latin, trad. en français, par Raoult, de Rouen; Recherches sur la tourmaline, 1762, et d’intéressants Mémoires fournis à l’Académie de St-Pétersbourg.

AERSCHOOT, v. de Belgique (Brabant mérid.), à 15 kil. N. E. de Louvain, sur la Demer; 4232 hab. Titre de comté dès le XIe siècle, elle fut érigée en duché en 1533, après avoir passé par mariage dans la maison de Croï.

AERSCHOOT (Phil. de CROÏ, duc d’). Il refusa d’entrer dans la confédération des nobles du Brabant contre Philippe II, roi d’Espagne, et même s’arma contre eux. Il fut nommé en 1577 burgrave d’Anvers, et bientôt après stathouder de Flandre. Ayant échoué dans ses efforts contre la maison d’Orange, il se retira à Venise, où il mourut en 1595.

ÆSIS, auj. l’Esi ou Esino, petite riv. d’Italie, séparait le Picenum de l’Ombrie, arrosait une ville d’Æsis, et tombait dans l’Adriatique.

ÆTHALIA OU ILVA, auj. l’île d’ELBE.

AÉTIUS, hérésiarque du IVe siècle, chef des Aétiens, né à Antioche, enseignait que le fils de Dieu n’est pas semblable à son père, renouvelant en cela les erreurs d’Arius. Condamné dans plusieurs conciles, il fut exilé par Constance. Julien le rappela. Il mourut à Constantinople en 366.

AÉTIUS, l’un des plus grands généraux des derniers temps de l’empire romain, vivait sous Valentinien III, empereur d’Occident. Il défendit longtemps les Gaules contre les invasions des Francs, des Bourguignons et autres barbares, puis il réunit ces peuples contre Attila, qu’il tailla en pièces dans les champs Catalauniques (près de Châlons), 451. Il eut avec le comte Boniface des démêlés sanglants, qui eurent pour résultat d’attirer les Vandales en Afrique (V. BONIFACE); il tua ce général de sa propre main dans un combat qu’il lui livra en Italie. Aétius fut lui-même assassiné par Valentinien, jaloux de sa gloire et de sa popularité, 454.

AÉTIUS, médecin grec, d’Amida, sur le Tigre exerçait dans Alexandrie vers la fin du Ve siècle. Il est auteur du Tetrabiblos, vaste compilation en 4 parties qui ont été subdivisées en 16 livres, et où il avait mis à contribution les plus grands médecins des âges antérieurs. On n’en a imprimé que les 8 premiers livres, Venise, 1534; il a été trad. en entier en latin par Cornaro et Montana, Ven., 1542.

AFER (DOMITIUS), orateur latin, né à Nîmes l’an 16 av. J.-C., mort l’an 59 de notre ère, brilla au barreau de Rome, tint école, et eut la gloire de former Quintilien. Il se déshonora par ses flatteries et ses délations, et obtint ainsi la faveur des empereurs Tibère, Caligula et Claude, qui l’élevèrent aux honneurs. Il a été justement flétri par Tacite.

AFFRANCHI, libertus, esclave rendu par son maître à la liberté. Pour la condition des Affranchis et les divers modes d’Affranchissement, V. notre Dictionnaire univ. des Sciences, des Lettres et des Arts.

AFFRE (Denis-Aug.), archevêque de Paris, né en 1793 à St-Rome-de-Tarn, neveu de l’abbé Boyer, étudia au séminaire St-Sulpice, exerça les fonctions de grand vicaire à Luçon, Amiens et Paris, devint en 1839 coadjuteur de Strasbourg, avec le titre d’évêque in partibus de Pompéiopolis et fut, en 1840, sacré archevêque de Paris. Il s’efforça de faire fleurir les études et fonda dans ce but la maison des Carmes. Le 25 juin 1848, ému du spectacle des discordes civiles, il voulut s’interposer entre les combattants au faubourg St-Antoine; mais la lutte, suspendue un instant par sa présence, s’étant tout à coup ranimée, il fut atteint d’une balle, partie d’une main inconnue; il mourut deux jours après. Animé jusqu’au dernier soupir des plus nobles sentiments, il répétait ces belles paroles: « Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis. » Un monument lui a été érigé dans la cathédrale. Outre des Mandements remarquables, l'on doit à Mgr Affre plusieurs ouvrages qui se distinguent par la solidité de l’instruction et la force de la logique : Traité de l’administration temporelle des paroisses, 1827, ouvrage qui fait autorité; Essai sur la suprématie temporelle des papes, 1829, où il combat les exagérations de Lamennais; Traité de l’appel comme d’abus, 1843, où il réfute des excès contraires; Introduction philosophique à l’étude du christianisme, 1844, dirigée contre le rationalisme moderne. Ce prélat était resté attaché aux maximes de l’Église gallicane. L’abbé Cruice a publié sa Vie, 1849.

AFGHANISTAN, Dranqiane, Arachosie, etc., région de l’Asie intérieure qui, jointe au Sistan, forme actuellement le roy. de Kaboul, est située entre l’Inde et la Perse, et limitée au N. par l’État de Hérat et l’Hindou-Kouch, à l’O. par la Perse, au S. par le Béloutchistan, à l’E. par le Pendjab. Elle se compose de 7 parties : Kaboul, Loghman, Djelalabad, Gaznah, Sivi, Kandahar, Farrâh, et a pour capit. Kaboul. Les habitants, hommes très-belliqueux, se nomment eux-mêmes Afghans, c’est-à-dire destructeurs : ils formaient la majeure partie des armées des Gaznévides. Ils professent l’islamisme. – L’Afghan Mahmoud Gaury supplanta en 1155 les Gaznévides et commença la dynastie des Gaurides, qui subsista jusqu’à l’invasion de Gengis-Khan (1225). Des chefs indigènes gouvernèrent le pays depuis la mort de Timour-Leng jusqu’en 1506, qu’il tomba au pouvoir des sophis de Perse. Au XVIIIe s., les Afghans conquirent la Perse et prirent Ispahan (1722), mais bientôt ils furent assujettis eux-mêmes par Nadir (1737). En 1747, Ahmed-chah, l’un d’eux, fonda l’empire des Afghans qui comprend, outre l’Afghanistan propre, le Sistan, le Kachemir, le Pechaver, l’Hazareh, le Chikarpour, le Leïa, etc. Cet empire dans le temps de sa prospérité a pu avoir une population de dix millions d’âmes. D’horribles discordes intestines l’ont ensanglanté depuis 1793 et en ont préparé la ruine, ruine qui a été consommée en 1818 par les conquêtes de Runjet-Sing, roi de Lahore. Ce pays a été envahi par les Anglais en 1839, sous prétexte de s’opposer aux empiétements de la Perse; mais ils l’ont évacué dès 1841 après de grandes pertes.

AFIOUM-KARAHISSAR (c’est-à-dire le Château noir de l’Opium), Apamea Cibotos, v. d’Anatolie, ch.-l. d’un livah de même nom, à 280 kil. E. de Smyrne, sur une montagne isolée, et près de l’Akbarsou; environ 40 000 hab. Jolie mosquée. Très-grand commerce d’opium; tapis et feutres, yatagans et armes à feu. Fondée par le roi de Syrie Antiochus Soter (V. APAMÉE), ou, suivant les Turcs, par le Seldjoucide Aladin. Elle fut le patrimoine d’Othman, le 1er des sultans ottomans.

AFRANCESADOS ou JOSEPHINOS, nom donné en Espagne à ceux qui en 1808 prêtèrent serment de fidélité à la constitution établie par les Français et au roi Joseph Napoléon. Exilés en 1815 par Ferdinand, ils ne purent rentrer qu’en 1820.

AFRANIUS, poëte comique latin, vivait env. 100