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et un sénat. — On doit à M. E. Liais une Exploration scientifique du Brésil, 1865, in-fol.

BRESLAU, Vratislavia, v. importante des États prussiens (Silésie), à 311 k. S. E. de Berlin, sur l’Oder et l’Ohlau ; 90 000 hab. Ch.-l. de gouvt et capit. de toute la Silésie. Université, évêché (le seul de la Silésie). Breslau est divisé en ville vieille et ville neuve : 5 faubourgs, hôtel de ville, hôtel de la régence, arsenal, bourse, caserne, théâtre, église cathédrale de St-Jean, palais de l’Université, riche bibliothèque de 300 000 vol. ; musée d’antiquités nationales, etc. Soieries, lainages, draps, toiles, etc. Commerce considérable en toiles, draps, vins de Hongrie ; foire aux laines, une des plus considérables de toute l’Europe. Patrie du philosophe J. Chr. Wolff. — Fondée au Xe s., Breslau devint en 1163 la capitale du duché de Silésie, alors indépendant ; en 1335, le dernier duc étant mort sans enfants, le roi de Bohême en prit possession. Cédée en 1527 à l’Autriche, elle eut beaucoup à souffrir pendant la guerre de Trente ans. Elle fut prise d’assaut en 1741 par Frédéric II, roi de Prusse. En 1742 y fut conclu le traité de paix qui termina la guerre de Silésie. Dans la guerre de Sept ans Breslau fut prise et reprise par les Autrichiens et les Prussiens (1757-1760) ; en 1763, elle passa définitivement sous la domination prussienne. En 1807, elle fut prise par les Français, qui l’occupèrent jusqu’en 1811.

BRESLE (la), riv. de France, prend sa source à Formery et se perd dans la Manche à Tréport, après avoir séparé les dép. de la Seine-Inf. et de la Somme.

BRESSE, anc. prov. de France, faisait partie du grand gouvt de Bourgogne et avait pour ch.-l. Bourg. La Bresse fut quelque temps un gouvt particulier, dit Bresse-et-Bugey ; elle comprenait alors, outre les 3 parties du Bugey, le pays de Gex, le pays de Chezery et la principauté de Dombes. La Bresse proprement dite ou Bresse savoyarde avait pour bornes, à l’O. la Saône, à l’E. l’Ain ; la fraction comprise dans le Châlonnais portait le nom de Bresse Châlonnaise ; elle répond à peu près au dép. de l’Ain. — Sous les Romains, ce pays était partage entre la Viennaise et la Lyonnaise 1re et répondait en grande partie au pays des Ambarri. Elle fut ensuite comprise dans le roy. des Burgundes, dans le roy. d’Italie de Lothaire, dans le roy. de Provence de Charles, son fils, dans le roy. de Bourgogne Cisjurane et dans le roy. d’Arles ; puis se divisa en petites seigneuries, dont la principale fut celle de Baugé, portée en 1292 dans la maison de Savoie. Elle fut cédée par Charles-Emmanuel I à Henri IV par le traité de Lyon en 1601.

BRESSUIRE, ch.-l. d’arr. du dép. des Deux-Sèvres, à 61 k. N. de Niort ; 2470 hab. Église en granit. Lainages, toiles, mouchoirs, etc. — Cette v., jadis plus importante, était ch.-l. de seigneurie. Placée au centre du Bocage, elle a beaucoup souffert pendant les guerres de la Vendée.

BREST, Gesocriuate (selon Walckenaer), et non Brivates ; port de France, ch.-l. d’arr. (Finistère), à 507 kil. O. de Paris (578 par Alençon) ; 67 833 hab. ; préfecture maritime. Son port est un des plus sûrs de l’Europe ; sa rade est vaste (35 kil. de circuit), mais elle est dangereuse en dehors de la passe qui l’unit à la mer, et qu’on nomme le Goulet ; de fortes batteries défendent la passe. Brest se compose de deux parties séparées par un bras de mer, Brest proprement dit et le quartier de Recouvrance. On remarque le cours d’Ajot (belle promenade), la place d’Armes dite le Champ de bataille, les superbes établissements relatifs à la marine. Quais, bassins, dont un taillé dans le roc, phare à feu tournant, bagne, évacué depuis peu, magasin, arsenal, chantiers de construction, corderie, etc. École spéciale de marine ; lycée (1848) ; bibliothèque ; jardin botanique, etc. Commerce en eaux-de-vie, sardines, etc. Armements pour la pêche de la morue. Patrie de l’amiral Linois, du constructeur Sané, etc. — Brest, où les anciens souverains de la Bretagne avaient bâti un fort dès le IXe siècle, était encore sans importance, lorsque Richelieu fit creuser le port (1631), et commença de grands travaux qu’achevèrent Louis XIV et ses successeurs. Les fortifications, dues à Vauban, ont été considérablement augmentées depuis 1773. Villaret fut battu devant Brest en 1794.

BRESTS, ou Brzesc-Litevski, v. de Russie (Grodno), sur le Bog, à 180 k. S. de Grodno ; 8000 hab., presque tous Juifs. Château bâti sur un rocher ; synagogue fameuse. Sanglante bataille entre les Russes et les Polonais (1794). Les Russes l’ont occupé en 1795.

BRET (Antoine), écrivain fécond, né à Dijon en 1717, mort à Paris en 1792, a composé des poésies légères, des comédies, des romans, des mémoires, etc. Ses comédies sont écrites avec pureté, le dialogue en est facile ; la meilleure est la Double extravagance (1750) ; mais elles manquent de verve, On ne. les joue plus. On a aussi de lui un bonne édition des Œuvres de Molière, avec un Commentaire (Paris, 1773, 6 vol. in-8) : c’est le meilleur de ses ouvrages,

BRETAGNE, Britannia minor, Armorica, prov. de l’anc. France, avait pour bornes à l’O. l’Océan, au N. la Manche et la Normandie, au S. le Poitou, à l’E. l’Anjou et la Touraine. Capit., Rennes. Elle se divisait en Haute et Basse-Bretagne. La Hte-Bretagne formait 5 diocèses, Dol, Rennes, Nantes, St-Malo, St-Brieuc ; dans la Basse étaient ceux de Tréguier, Vannes, Quimper, St-Pol-de-Léon. Auj. la Bretagne forme 5 dép., Loire-Inf., Ille-et-Vilaine, Morbihan, Côtes-du-Nord, Finistère. Montagnes peu hautes (monts d’Arrée, au N. O.). Rivières côtières nombreuses ; au S. est l’emb. de la Loire ; beaucoup de baies, anses et ports excellents. Sol inégal, climat humide ; céréales en grande quantité, cidre, lin, chanvre ; forêts, marais, jachères, landes et bruyères en quelques endroits. Plomb, houille, fer, antimoine, argent, etc. Eaux minérales. Les voies de communication, longtemps imparfaites, surtout dans l’extrémité O., ont été beaucoup améliorées depuis 1830. Mœurs, usages, caractère, marqués d’un cachet particulier : en général, le Breton est laborieux, patient ; on l’accuse d’être entêté. Dans l’O. on parle encore auj. une langue celtique, dite brezad. On y trouve de nombreux monuments antiques qui consistent en pierres brutes nommées communément pierres druidiques, pierres levées, table du diable, et appelées dans le pays, selon leur forme ou leur destination, menhir (pierre longue), dolmen (table de pierre), cromlech (enceinte circulaire), galgal (témoignage). — La Bretagne fut, selon l’opinion la plus probable, peuplée par un mélange de Celtes et de Kymris. Conquise par César l’an 56 av. J.-C., elle fit, sous les Romains, partie de la Lyonnaise 3e, comprenant en outre le territoire des Pictavi dans l’Aquitaine 2e. Elle avait pour principaux habitants : à l’E., les Diablintes, les Redones ; au S., les Namnètes, séparés des Pictes par la Loire ; au centre, les Venètes et les Curiosolites ; à l’O., les Osismiens, qui habitaient le littoral du Finistère. Les peuplades voisines de la mer portaient plus spécialement le nom d’Armoricaines. Lors de la décadence de l’empire romain, la Bretagne se mit à la tête de la Confédération armoricaine ; ses chefs se disaient rois de l’Armorique. Le plus ancien prince connu qui ait porté ce titre est Conan Mériadec, qui vivait vers 384 de J.-C. Aux Ve et VIe siècles vinrent de la Grande-Bretagne des Bretons fuyant les armes des Angles et des Saxons : c’est d’eux que l’Armorique occid. prit le nom de Bretagne. En 510, le roi breton Bodic se soumit à Clovis ; ses descendants, tout en continuant à régner, ne prirent que le titre de comtes ; cependant les Bretons n’étaient soumis que de nom aux Francs, ou bien ils étaient sans cesse en insurrection. En 799 toute la Bretagne reconnut l’autorité de Charlemagne. En 822 commença avec Noménoé une 2e dynastie de comtes : sous celle-ci, la Bretagne se scinde souvent en trois comtés, Vannes, Nantes, Rennes. Tout le comté de Bretagne est déclaré vassal du duché de Normandie en 912. Geoffroy I, qui régnait sur la Bretagne en 992, veut prendre le