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moins contre cette princesse dans les troubles qui suivirent, et fut nommé par les États précepteur du jeune roi Jacques VI. Il consacra les dernières années de sa vie à des compositions historiques. Ses ouvrages, tous en latin, se composent : 1o de poésies parmi lesquelles on distingue la Paraphrase des Psaumes, des épigrammes, deux satires contre les moines : Fratres fraterrimi et Franciscanus, le poëme de la Sphère, les tragédies de Jephté et S. Jean-Baptiste ; 2o d’ouvrages en prose, dont les principaux sont : De Maria regina ejusque conspiratione, libelle qui en déshonorant Marie Stuart a nui à la réputation de l’auteur lui-même ; De jure regni apud Scotos, remarquable par le libéralisme des idées ; et l’Histoire d’Écosse, en 12 livres, le plus estimé de tous. On a donné des éditions complètes de ses Œuvres, 2 vol. in-fol., Édimbourg, 1714, et 2 vol. in-4, et Leyde, 1725. Ses ouvrages sont à l’Index à Rome.

BUCHAREST, BUKHAREST ou BOUKHAREST, c.-à-d. la ville de la joie, Thyanus ? capit. de la Valachie, sur la Dumbovitza, à 444 kil. N. O. de Constantinople ; env. 140 000 hab. Résidence de l’hospodar ; archevêché grec, école grecque, collége français, bibliothèque, société scientifique. Ville spacieuse, mais mal bâtie ; 60 églises, 20 couvents ; 30 caravansérails ; beaux palais du prince, de l’archevêque, des envoyés autrichien et russe. Toiles, tapis, distilleries d’eau-de-vie. Commerce très-actif avec l’Allemagne, la Russie et la Turquie. — Capitale depuis 1698 (après Tergovist). Prise sur les Turcs en 1769 par les Russes, en 1774 et en 1789 par les Autrichiens, et toujours rendue. Un traité fut conclu en 1812 à Bucharest entre la Russie et la Porte ottomane, par lequel cette dernière cédait aux Russes la Bessarabie, une partie de la Moldavie, et acceptait le Pruth pour limite ; la Valachie était placée sous la protection de la Russie.

BUCHARIE, contrée d’Asie. V. BOUKHARIE.

BUCHMANN. V. BIBLIANDER.

BUCHHOLZ, v. du roy. de Saxe (Zwickau), à 2 k. S. O. d’Annaberg ; 2500 hab. Mines d’argent et de cobalt. Charlemagne y défit Witikind en 780.

BUCHON (J. Alex.), né en 1791 près de Bourges, m. en 1846, prit une part active aux efforts du parti libéral sous la Restauration, puis se renferma dans les travaux d’érudition et fut nommé en 1828 inspecteur des archives et bibliothèques ; mais il fut destitué sous le ministère Polignac à cause de ses opinions. Chargé en 1830 d’une mission en Grèce, il rapporta des documents précieux. On lui doit la publication des Chroniques françaises du XIIIe au XVIe siècle, 1824-29, 47 vol. in-8, des Chroniques étrangères relatives aux expéditions françaises du XIIIe siècle, 1840, ainsi que de savantes Recherches sur la domination française dans les provinces de l’empire grec, 1840-1842. Il fut un des fondateurs du Panthéon littéraire et y publia plusieurs Mémoires inédits.

BUCHOVINE. V. BUKOWINE.

BUCHY, ch.-l. de c. (Seine-Inf.), à 24 kil. N. E. de Rouen ; 560 hab.

BUCKEBURG, ch.-l. de la principauté de Lippe-Schaumburg ; 3600 h. Château, résidence du prince.

BUCKINGHAM, Neomagus, v. d’Angleterre, ch.-l. du comté de même nom, à 88 kil. N. O. de Londres, sur la r. d. de l’Ouse, à 90 k. de Londres par chemin de fer. Fabrique de dentelles blanches. — Le comté, situé entre ceux de Northampton, Bedford, Hereford, Middlesex, Berks, Oxford, a 75 k. sur 31, et 160 000 hab. Il est traversé par le grand canal dit de Great-Junction. Marbre, ocre, terre à foulon ; pâturages, belles laines. Manufacture de dentelles et d’étoffes de coton, papeteries, ouvrages en paille. — Après la conquête, le comté de Buckingham fut donné par Guillaume à Gautier Gifford, un de ses compagnons d’armes. En 1377, il fut conféré à Thomas Woodstock, dernier fils d’Édouard III. Il passa en 1445 à Edmond, comte de Stafford, qui fut créé duc l’année suiv., en 1703 à John Sheffield, et en 1784 à la famille Grenville, qui en porte auj. le titre.

BUCKINGHAM (George VILLIERS, duc de), favori de Jacques I et de Charles I, né en 1592 dans le comté de Leicester, d’une famille Normande. Doué de toutes les grâces du corps et de l’esprit, il plut à Jacques, qui éloigna pour lui son favori Somerset. Il fut élevé en moins de deux ans aux plus hautes dignités. Créé marquis, puis duc de Buckingham, il devint premier ministre et fut le dispensateur de toutes les faveurs. Il n’usa de son pouvoir que pour satisfaire sa cupidité et celle du roi ; s’enrichit, grâce à la faiblesse et à la connivence au chancelier Bacon, en établissant des taxes injustes, en vendant des privilèges ; fit casser plusieurs parlements, et entraîna son pays dans des guerres désastreuses. Envoyé en Espagne (1623) pour négocier le mariage du prince de Galles (Charles I) avec l’infante, il fit échouer ce projet par son insolence et détermina le roi à déclarer à l’Espagne une guerre injuste. Envoyé plus tard en France pour demander la main de la princesse Henriette, fille de Henri IV, il osa parler d’amour à la reine Anne d’Autriche, et fut éconduit après s’être attiré la haine de Louis XIII et de Richelieu. Pour se venger, il alla porter des secours aux Protestants insurgés, mais il échoua honteusement dans ses tentatives sur La Rochelle et sur l’île de Ré (1627). Il préparait une nouvelle expédition lorsqu’il périt en 1628, assassiné par le fanatique J. Felton, qui croyait par ce meurtre servir sa patrie. Plusieurs fois les Communes avaient demandé son éloignement. — Son fils, nommé aussi George, 1627-1688, accompagna Charles II en exil, le suivit en Écosse où il combattit vaillamment, et jouit d’une grande faveur auprès de ce prince après la Restauration. Il fut membre du ministère dit de la Cabal. En 1666, il entra dans un complot contre le ministère Clarendon ; mais il obtint sa grâce. On a de lui des écrits qui prouvent qu’il était homme de goût, entre autres une comédie : The Rehearsal (la Répétition).

BUCKLAND (W.), célèbre géologue anglais, correspondant de l’Institut, né en 1782, m. en 1856, étudia en théologie à Oxford, se livra en même temps avec succès aux sciences naturelles, devint en 1813 professeur de géologie et de minéralogie à l’Université d’Oxford, et joignit à ce titre en 1845 celui de doyen de Westminster. Il s’efforça surtout de confirmer par les découvertes de la géologie les récits de la Genèse. Ses principaux ouvrages sont : Reliquiæ diluvianæ (1823) ; la Géologie et la Minéralogie dans leurs rapports avec la Théologie naturelle (1837), ouvrage qui fait partie des Traités de Bridgewater (trad. par M. L. Doyère, 1838).

BUCQUOY, famille originaire de l’Artois, tire son nom d’un bourg situé à 18 kil. S. d’Arras. Elle s’établit en Belgique et passa de là en Autriche. — Charles de Longueval, comte de B., général célèbre dans la guerre de Trente ans, né en 1551, défit à la Montagne-Blanche, près de Prague, en 1620, dans une embuscade, les Bohémiens révoltés contre Ferdinand II, réduisit ensuite la Moravie, poursuivit Bethlem-Gabor en Hongrie, lui enleva Presbourg en 1621, mais fut tué la même année devant Neuhausel. – George de Longueval, baron de Vaux, comte de B., chambellan de l’empereur d’Autriche, né en 1781, mort à Prague le 19 avril 1851, s’adonna aux sciences mathématiques et physiques, créa d’importantes verreries en Bohême, et mit à la mode les cristaux de diverses couleurs.

BUCQUOY (J. A. D’ARCHAMBAUD, comte de), dit l’abbé Bucquoy, né en Champagne vers 1650, mort en 1740, fut successivement militaire, religieux trappiste, maître d’école à Rouen, fondateur d’ordre à Paris, et se fit enfermer à la Bastille pour avoir prêché contre le despotisme. Il s’échappa de prison et se retira en Hanovre, où il publia : Histoire de mon évasion, 1719. On a aussi de lui : De la vraie et de la fausse religion, 1732 ; Méditations sur la mort et la gloire, 1736, etc.

BUDDÉE (J. Fr.), Buddæus, savant théologien lu-