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lauds, par allusion aux gros poissons de ce nom qui se nourrissent de fretin. Les bourgeois, de leur côté, sous le nom de Hœksche (Hameçons), prirent les armes et ravagèrent les châteaux des nobles. Cette guerre dura plus d'un siècle. Les Cabillauds furent détruits en 1492 par Maximilien d'Autriche.

CABILLONUM ou CABILLINUM, v. de la Gaule Lyonnaise, chez les Éduens, est auj. Châlon-sur-Saône.

CABIRA, puis Sebaste, v. d'Anatolie, auj. Sivas.

CABIRES (de Kabirim, dieux puissants, ou de Khaberim, dieux associés; dii potentes, dii socii), divinités mystérieuses adorées dans plusieurs endroits de la Grèce, et surtout dans les îles de Samothrace et d'Imbros. Elles furent importées en Grèce par les Phéniciens, mais se modifièrent en se confondant avec les divinités du culte pélasgique. Primitivement, les dieux Cabires formaient une tétrade dont les noms étaient : Axiéros, Axiocersus, Axiocersa et Cadmillus ou Casmillus; plus tard, ces noms furent traduits, tantôt en ceux de Vulcain, Mars, Vénus, Amour ou Harmonie ; tantôt en ceux de Cérès, Pluton, Proserpine, Hermès ou Mercure. Souvent aussi on a confondu les Cabires avec les Curètes, les Corybantes, les Dactyles et les Dioscures. On ne peut, du reste, rien affirmer de certain sur des divinités dont il n'était pas même permis de prononcer le nom, ni sur un culte qui avait des mystères même pour la plupart de ses initiés. Le grand prêtre du culte cabirique, appelé coës, recevait la confession de ceux qui se faisaient initier. La dernière cérémonie de l'initiation, qui ouvrait à l'initié l'accès des mystères, s'appelait thronisme : l'initié, après avoir subi les plus terribles épreuves, était assis sur un trône éclatant de lumière, le front couvert d'un voile, couronné d'un rameau d'olivier et ceint d'une écharpe, tandis que tous les prêtres et les mystes, se tenant par la main, exécutaient autour de lui des danses symboliques. Énée, dit-on, fit connaître les Cabires à l'Italie, où des fêtes furent instituées en leur honneur.

CABO, c.-à-d. cap. Pour les noms commençant ainsi qui ne sont pas ici, cherchez le mot qui suit CABO.

CABO-DELGADO, gouvt de la capitainerie générale de Mozambique (Afrique portugaise), est composé des îles Quérimbes, et ainsi nommé du cap Delgado.

CABOCHE (Simonet), scélérat qui, excité et soudoyé par le duc de Bourgogne, se mit, vers 1410, à la tête delà populace, sous le règne de Charles VI, commit une foule d'assassinats, s'empara de la Bastille, pénétra jusqu'au palais du roi, et fut pendant quelque temps le maître de Paris. Les sicaires de Caboche s'appelaient les Cabochiens; on les nommait aussi les Écorcheurs, parce qu'ils se composaient pour la plupart de bouchers et qu'il avait été lui-même écorcheur de bêtes. Les Cabochiens remplirent Paris de leurs violences, forcèrent les théologiens de la Sorbonne à recevoir leur alliance, prirent la Bastille en 1413, mirent à mort Pierre Desessarts, prévôt de Paris, contraignirent le Dauphin à arborer comme eux le chaperon blanc, symbole de la faction populaire, et exigèrent de lui une ordonnance (qui fut appelée la cabochienne) pour la réforme de l'État. Les Parisiens, las enfin de leur cruautés, appelèrent à leur secours le Dauphin qui s'était enfui, et les Cabochiens furent exterminés, 1422.

CABOT ou CABOTTO (Jean), navigateur vénitien, qui s'établit à Bristol sous Henri VII. Ayant persuadé à ce prince qu'il était possible d'aller aux Indes orientales par le N. O. de l'Amérique, il fut chargé d'entreprendre une expédition dans ce but : il partit au commencement de 1497, mais il fut bientôt arrêté par les glaces. Néanmoins l'expédition ne fut pas inutile; il découvrit Terre-Neuve, le Labrador, le Canada, et quelques autres contrées. — Son fils, Sébastien Cabot, né à Bristol en 1477, mort en 1557, exécuta en 1517, pour le compte de Henri VIII, un voyage de découverte, et visita le Brésil, Hispaniola, Porto-Rico. Il passa en 1525 au service de l'Espagne, remonta la Plata et construisit plusieurs forts sur ses rives, puis il revint en Angleterre, dirigea on 1552 une expédition au N. E. à travers la mer Glaciale, et établit les premières relations commerciales de la Grande-Bretagne avec Arkhangel. La relation des voyages des deux Cabot a été publiée à Venise, 1583, et dans les recueils d'Hakluyt et de Purchas. Les Anglais ont voulu opposer les découvertes des Cabot à celles de Colomb.

CABOUL, État de l'Asie centrale. V. KABOUL.

CABRAL (P. Alvarez), navigateur Portugais, commanda la seconde flotte envoyée par le roi de Portugal Emmanuel aux Indes orientales en 1500, fut poussé par les vents sur la côte du Brésil, jusque-là inconnue, et en fit ainsi la découverte. Il se dirigea ensuite de là vers les Indes, fit alliance avec le roi de Cochin et| de Cananor, et revint en 1501 chargé de richesses.

CABRERA, Capraria, une des Baléares, au S. de Majorque; 13 k. sur 4. Bon port, défendu par un château fort. Cette île a peu d'habitants. Elle doit son nom aux chèvres qui y étaient très-nombreuses. Dans la guerre d'Espagne (1808-1813), des prisonniers français y furent détenus sur les pontons.

CABRERA (J. Thomas Henriquez de), homme d'État, jouit d'une grande faveur à la cour de Charles II, roi d'Espagne, et fut successivement nommé duc de Medina-del-Rio-Seco, amiral de Càstille et ministre d'État(1693). Quand le petit-fils de Louis XIV, Philippe d'Anjou, fut appelé au trône d'Espagne, Cabrera refusa de servir ce nouveau monarque, se retira à Lisbonne et se déclara pour le parti de l'archiduc Charles d'Autriche; mais il eut le chagrin de voir ses avis négligés par les conseillers de ce prince. Il mourut en 1705. Cabrera est souvent désigné sous son titre de l'Amirante (l'amiral).

CABRIÈRES, village du dép. de Vaucluse, à 19 k. S. E. d'Avignon, et à 4 k. S. E. de la fontaine de Vaucluse; 620 hab. Ses habitants furent tous massacrés sous François I comme Vaudois. V. OPPÈDE.

CACAULT (Franç.), diplomate, né en 1742 à Nantes, m. en 1805, réussit en 1793 à détacher la Toscane de la coalition européenne, fut un des signataires du traité de Tolentino et un des négociateurs du Concordat, et fut appelé au Sénat en 1804. Ami des lettres et des arts, il avait traduit plusieurs ouvrages allemands et avait recueilli en Italie beaucoup de tableaux précieux.

CACÉRÈS, 'Castra Cæcilia, v. d'Espagne, ch.-l. de la prov. de ce nom, sur le Cacérès, & 45 k. S. E. d'Alcantara; 12 000 h. Siège de L’audiencia ou tribunal d'appel de l'Estramadure. Plusieurs hôtels de construction moresque; place ornée d'une statue colossale, etc. Cette ville fut fondée en 142 av. J.-C, par Q. Cæcilius Metellus, d'où son nom ancien. — La prov. de Cacérès, formée d'une partie de l'anc. Estramadure, est située sur la frontière de Portugal et traversée de l'E. à l'O. par le Tage; 270 000 h.

CACÉRÈS-NUEVA, v. de l'île Luçon, à 280 k. S. E. de Manille; 13 000 h. Évêché.

CACHAO ou CACHEO, établissement portugais dans la Sénégambie, sur le Cachao ou San-Domingo, à 400 k. S. de St-Louis; env. 1000 h. Poudre d'or, ivoire, cire. — V. de l'emp. d'Annam. V. Kécho.

CACHEMIRE ou KACHMIR, auparavant Sirinagor, c.-à-d. ville du bonheur, grande ville d'Asie, capit. de la prov. de Cachemire, sur le Djelem, par 33° 23' lat. N. et 72° 26' long. E., près du lac Dali; env. 60 000 h. Citadelle; rues, étroites et malpropres, toits en bois, couverts de terre végétale et de fleurs; bains nombreux. Peu de monuments. Industrie florissante avant la domination des Afghans.

CACHEMIRE (roy., puis prov. de), la Caspirie des anciens, prov. d'Asie, dans le roy. de Lahore, entre 33°-34° 30' lat. N. et 72°-75° long. E.; 170 k. sur 100. La population, d'environ 800 000 âmes, a été réduite de moitié en 1836 par les ravages du choléra et de la famine. Hautes montagnes couvertes de neige ; vallée délicieuse qu'arrose le Djelem : le climat y est