Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P1 - A-G.djvu/322

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ment éteinte. On peut consulter sur les Cagots l’Histoire des races maudites de Francisque Michel.

CAHAWBAH, v. des États-Unis (Alabama), au confluent de la Cahawbah et de l'Alabama; 2000 hab. Fondée en 1818, elle fut quelque temps le chef-l. de tout l'État d'Alabama.

CAHORS, Divona, puis Cadurci, ch.-l. du dép. du Lot, sur le Lot, à 560 k. S. de Paris; 13 846 h. Évêché, suffragant de l'archev. d'Alby; tribunal de 1re instance, lycée, deux bibliothèques. Cathédrale fort ancienne, ruines romaines. Commerce de draps, de vins et d'eau-de-vie. Patrie du pape Jean XXII, de Clément Marot, du général Ramel; Murat naquit près de là. — Jadis ch.-l. des Cadurci, puis capit. du H.-Quercy. Les Normands la saccagèrent en 864. Livrée en 1360 aux Anglais par le traité de Bretigny, elle se révolta et revint à la France en 1428. Cahors posséda une université, fondée en 1322 par le pape Jean XXII; elle fut réunie en 1751 à celle de Toulouse. — C'est à tort qu'on fait venir de Cahors les usuriers nommés au moyen âge Caorsins ou Caoursins. V. LOMBARDS.

CAHUSAC (Louis de), auteur dramatique, né à Montauban vers 1700, mort à Paris en 1759, fut écuyer et secrétaire des commandements du comte de Clermont, fit la campagne de 1743 avec ce prince, et le quitta pour se livrer à la littérature. On a de lui : le comte de Warwick, tragédie, 1742; Zénéide et l'Algérien, comédies, 1744; plusieurs opéras qui eurent du succès, entre autres Anacréon et les Amours de Tempé, mis en musique par Rameau et Dauvergne, et une Histoire de la danse, 1754.

CAÏD, nom donné par les Arabes à un chef civil d'un ordre inférieur. V. CAÏD au Dict. univ. des sciences.

CAIETA, Gaëte, v. du Latium, à l'O. de Minturnes, tirait son nom de la nourrice d’Énée qui y mourut et à laquelle Énée avait élevé un tombeau.

CAIETAN (Thomas DE VIO, dit), cardinal, né en 1469 à Gaëte, en lat. Caieta (d'où son nom), mort en 1534, entra dans l'ordre des Dominicains, dont il devint général, fut chargé de plusieurs missions par Jules II et Léon X, et obtint en 1519 l'évêché de Gaëte, avec le chapeau. Envoyé en Allemagne comme légat, il tenta, mais inutilement, de ramener Luther à la foi catholique. Il a laissé des Commentaires sur la Bible et sur Aristote, et divers écrits sur les matières ecclésiastiques, entre autres un Traité de l'autorité du Pape, où il soutient l'infaillibilité du souverain pontife, et qui fut censuré par la Faculté de Paris.

CAIETAN (Henri), cardinal, issu de la maison de Sermoneto, fut envoyé en France par Sixte-Quint, avec la qualité de légat, en 1589, pour faire élire un roi catholique après la mort de Henri III. Dépassant ses instructions, il anima la guerre civile, se jeta dans le parti de la Ligue, se réunit aux Seize, soutint avec chaleur le parti du roi d'Espagne et distribua de l'argent aux Ligueurs pendant le siége de Paris. Sixte-Quint, mécontent de sa conduite, le rappela; mais ce pape était mort quand Caietan arriva.

CAIETAN (Benoît), pape. V. BONIFACE VIII.

CAIFFA, v. de Syrie, à 9 kil. S. d'Acre, à 12 kil. au-dessus des ruines de l'anc. Hépha, au pied du mont Carmel et sur la baie d'Acre. Murailles; fort; port passable et très-fréquenté; hospice des moines du mont Carmel. Caiffa fut prise par Kléber en 1799.

CAILHAVA (J. Fr.), auteur dramatique, né en 1731 à l'Estendoux près de Toulouse, mort à Paris en 1813, a donné aux Français et au Théâtre-Italien un grand nombre de comédies, presque toutes imitées de l'italien; les plus estimées sont l'Égoïsme et le Tuteur dupé ou la Maison à deux portes, 1765. Il a publié son Théâtre en 1781, 2 vol. in-8. On lui doit aussi un traité didactique, l'Art de la Comédie, 1772 et 1786, et des Études sur Molière, 1802, ouvrage estimable. Il a laissé des mémoires manuscrits.

CAILLEAU (Ch.), libraire, né à Paris en 1731, m. en 1798, a donné une foule d'almanachs chantants, d'étrennes badines et plaisantes; une collection des Lettres d'Héloïse et d'Abailard; les Soirées de la campagne, 1766, et un Dictionnaire bibliographique, historique et critiqué des livres rares, composé en grande partie par un abbé Duclos, 1790, 3 vol. in-8, et augm. d'un 4e vol. par Brunet en 1802.

CAILLET (Guillaume), surnommé Jacques Bonhomme, né au vge de Mello, dans le Beauvâisis, était le chef de la faction de la Jacquerie (1358). Il fut pris par Charles le Mauvais, qui le fit mourir en lui couronnant la tête d'un trépied de fer rougi au feu.

CAILLIÉ (René), voyageur, né en 1799 à Mauzé en Poitou, fils d'un boulanger et orphelin dès l'enfance, s'embarqua à quinze ans pour le Sénégal, sans fortune, sans amis, sans secours. Après dix ans d'obstacles et de traverses de tout genre, il réussit à pénétrer dans l'inférieur de l'Afrique. Malgré des fatigues inouïes, il parvint à Djenné, puis à Tombouctou, dernier but de ses recherches (1828), et put revenir en France après 16 ans d'absence. Il reçut de la Société de géographie un prix de 10 000 fr., et publia en 1830, avec le concours de M. Jomard, la relation de son voyage. Il mourut en 1838, à 39ans, des suites d'une maladie contractée en Afrique.

CAÏMANS (îles), dans la mer des Antilles, au S. de Cuba, célèbres dans l'histoire des flibustiers et encore habitées par leurs descendants.

CAÏN, premier fils d'Adam et d'Ève, se livra à la culture de la terre. Il n'offrait à Dieu que le rebut de ses récoltes, tandis qu'Abel, son frère, sacrifiait ses brebis les plus grasses. Jaloux de voir que les offrandes d'Abel étaient plus agréables à Dieu que les siennes, il le tua (l'an du monde 150). Dieu le maudit, ainsi que toute sa postérité, le condamna à errer sur toute la terre, et le marqua au front d'un signe de réprobation. Après avoir longtemps erré, il se fixa dans la terre de Nod et bâtit une ville qu'il nomma Énoch, du nom d'un de ses fils. C'est dans la famille de Caïn que l'idolâtrie prit naissance.

CAÏPHE, grand prêtre des Juifs, de la secte des Saducéens, fit condamner Jésus à mort, fit arrêter les apôtres et fouetter S. Pierre et S. Jean qui prêchaient la résurrection de leur maître. Privé de sa charge par Vitellius, alors gouverneur de Syrie, il se tua de désespoir, en 35.

CAÏQUE, Caïcus, auj. Grimakli-Kaiki, riv. de Mysie, coule à l'O., passe près de Pergame, et se jette dans la mer Égée vis-à-vis de Lesbos.

CAÏQUES, groupe d'îles dans l'archipel des Lucayes, au N. de la Jamaïque, par 73°-74° 47' long. O., 20°-21° lat. N.; 1200 hab., presque tous nègres. Coton et sucre. L'île principale, appelée Grande Caïque, a 53 kil. de long sur 6 de large.

CAIRE (LE), chez les Arabes, Misr-el-Kahira (la victorieuse), capit. de l’Égypte, dans la Basse-Égypte, près de la r. dr. du Nil, au pied du mont Mogattam; env. 350 000 h. Belles places, dont quatre très-vastes; citadelle; plusieurs palais et grandes maisons; nombreuses mosquées; 31 bains principaux; aqueducs, canaux, citernes, bazars, caravansérails, jardins, cimetières remarquables; puits de Joseph, ayant 90 mètres de profondeur, avec une rampe en spirale qui permet aux bêtes de somme de descendre jusqu'au fond. Chemin de fer pour Alexandrie. La ville a été fort embellie par Méhémet-Ali. — Fondée vers 970 par le général arabe Gihauer ou Gohar, lieutenant de Moëz, elle fut dès lors la résidence des califes fatimites. Elle fut prise par les Turcs en 1517, par les Français en 1798, par les Anglais en 1801, et rendue à la Porte aussitôt.

Le Vieux-Caire, le Fostat des Arabes, fondé par Amrou en 658, après la prise de Memphis, à 2 kil. S. O. de la v. actuelle, fut d'abord la capit. de l'Égypte. Ce n'est plus auj. qu'un faubourg du Caire.

CAIRO, bourg des États sardes, à 17 kil. N. O. de Savone, sur la Bormida; 4000 hab. Défaite des Austro-Sardes par les Français en 1794.

CAITHNESS, comté d’Écosse, le plus septentrional de tous, borné au S. par celui de Sutherland; 66 kil. sur 48; 37 000 hab. Villes principales : Wick