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d'York, mort en 1632, occupa de hauts emplois sous Jacques I et devint membre du conseil privé, puis ministre d'État (1619). Ayant embrassé le Catholicisme, il se démit de ses charges (1624), et alla former un établissement à Terre-Neuve sous Jacques I. Obligé de l'abandonner à cause des incursions des Français, il obtint de Charles I la concession de terres situées au N. de la Virginie, qui forment auj. le Maryland. — Son fils, Léonard Calvert, alla en 1634 prendre possession de ces terres, à la tête d'une troupe de catholiques, y fonda une colonie qui bientôt devint florissante, et fut fait baron, puis comte de Baltimore. Les colons donnèrent en reconnaissance le nom de Baltimore à une ville qui est auj. une des plus importantes de l'Amérique anglaise. — Les descendants des Calvert conservèrent le gouvt du Maryland jusqu'à l'époque de l'indépendance.

CALVET (François), médecin et antiquaire, correspondant de l'Académie des inscriptions, né en 1728, m. en 1810, a légué à Avignon, sa ville natale, une riche bibliothèque, une collection d'histoire naturelle et un beau cabinet d'antiquités, avec les fonds nécessaires pour les entretenir.

CALVI, ch.-l. d'arr. (Corse), à 75 k. N. d'Ajaccio, dans une presqu'île du golfe de Calvi; 1512 h. Place forte, port. Trib., collége. Vins, huile. — Fondé au XIIIe siècle, Calvi fut pris par les Anglais en 1794 et repris par les Français l'année suivante.

CALVI, v. du roy. d'Italie (Terre de Labour), à 20 kil. N. O. de Caserte. Évêché uni de Calvi-et-Teano. Vict. des Français sur les Napolitains, 1798.

CALVIN (Jean), le second chef de la Réforme, né en 1509 à Noyon en Picardie, m. en 1564 à Genève, était fils d'un tonnelier nommé Cauvin. Il fut élevé dans la religion catholique et fut d'abord destiné à l'église; mais il quitta cette carrière pour la jurisprudence, et alla étudier à Orléans, puis à Bourges sous Alciat. S'étant lié avec plusieurs partisans de Luther, il embrassa bientôt les principes de la Réforme et commença dès 1532 à les propager dans Paris. — Menacé de la prison, il se réfugia d'abord à Angoulême, puis à Nérac auprès de Marguerite de Navarre, qui favorisait les Protestants, et enfin à Bâle. Il publia dans cette dernière ville, en 1535, sous le titre d’Institutio religionis christianæ, un exposé de la doctrine des novateurs, qu'il traduisit lui-même en français et qui devint comme le catéchisme des Réformés de France. En 1536 il fut nommé professeur de théologie à Genève, où la Réforme venait d'être adoptée. Deux ans après, il fut banni de cette ville pour avoir déployé un rigorisme excessif; il se retira à Strasbourg, où il propagea les nouvelles doctrines. Il fut rappelé à Genève en 1541. Depuis cette époque, il devint tout-puissant dans cette ville : aussi l'appelait-on le pape de Genève. Il fit adopter par le conseil ses articles de foi, ainsi que ses ordonnances sur la discipline ecclésiastique; prétendit réformer les mœurs aussi bien que les croyances, et, poussant l'ardeur jusqu'à l'intolérance, fit brûler l'Italien Gentili et le malheureux Servet pour avoir attaqué le mystère de la Trinité (1553). Calvin se distinguait de Luther par une révolution plus radicale, proscrivant tout culte extérieur et toute hiérarchie, ne reconnaissant pas plus le caractère d'évêque et de prêtre que celui de pape, rejetant la messe, le dogme de la présence réelle, l'invocation des saints, etc.; il enseignait la prédestination absolue des élus et des damnés, détruisant ainsi le libre arbitre. Bossuet a tracé un admirable parallèle entre les deux chefs de la Réforme. Calvin a laissé un grand nombre d'ouvrages, écrits en français; on trouve dans tous une érudition remarquable, un ton grave, un style souvent entraînant. Les principaux sont : l’Institution chrétienne, 1535, dont il a donné lui-même plusieurs éditions; un Traité de la Cène, 1540; des Commentaires sur l'Écriture sainte, un écrit singulier sur le Sommeil des âmes. Il a paru plusieurs éditions de ses œuvres; la meilleure est celle d'Amsterdam, 1667. Sa Vie a été écrite par Théod. de Bèze, et depuis par Audin, Paris, 1841; par Henry, Hambourg, 1844, et par Bungener, Par., 1864. Ses Lettres latines ont été publ. par Th. de Bèze, 1586 (trad. par Teissier, 1702); ses Lettres françaises, par J. Bonnet, 1854.

CALVINISTES, partisans des doctrines de Calvin (Pour ces doctrines, V. CALVIN). Le Calvinisme prit naissance vers 1536 à Genève, où depuis il n'a pas cessé de dominer. Il se répandit bientôt dans plusieurs cantons de la Suisse, en France, en Hollande, en Angleterre, en Écosse, aux États-Unis, etc. En France, les Calvinistes reçurent le nom injurieux de Huguenots. Ils luttèrent longtemps pour obtenir le libre exercice de leur culte. Réprimés sous François I, Henri II et François II, ils formèrent sous ce dernier, avec d'autres mécontents, la conjuration d'Amboise, qui échoua. Le colloque de Poissy, en 1561, leur faisait espérer un édit de tolérance, lorsque le massacre des Huguenots à Vassy devint le signal des guerres civiles. Bien que fort affaiblis par les défaites de Dreux (1562), St-Denis (1567), Jarnac et Moncontour (1569), les Calvinistes avaient obtenu d'importantes concessions par les traités d'Amboise (1563), de Lonjumeau (1568) et de St-Germain (1570) : c'est à ce moment que Charles IX et Catherine de Médicis cherchèrent à les exterminer dans la funeste nuit de la St-Barthélemy (24 août 1572); mais ce massacre, qui devait leur porter le dernier coup, ne fit que soulever une nouvelle guerre, qui dura jusqu'à l'avènement de Henri IV au trône. Ce prince rendit en 1598 un édit connu sous le titre d’Édit de Nantes, qui assurait la liberté de conscience aux Calvinistes et leur abandonnait plusieurs villes comme garanties (V. ÉDIT DE NANTES). Ils se soulevèrent encore sous Louis XIII, mais Richelieu les dompte par la prise de La Rochelle (1626). Louis XIV prononça en 1685 la révocation de l'édit de Nantes; cette mesure impolitique suscita bientôt après plusieurs révoltes, notamment celle des Camisards, dans les Cévennes, en 1706, et détermina l'émigration d'un grand nombre de Calvinistes, qui allèrent porter à l'étranger leur capitaux et leur industrie. Sous Louis XVI, en 1787, les Calvinistes obtinrent un nouvel édit de tolérance. Bientôt après, la Révolution de 1789 leur assura une liberté complète. Auj. le culte calviniste est rétribué par l’État comme le culte catholique. L'organisation des églises est fondée sur la division territoriale; 6000 âmes de population forment une église consistoriale; la réunion de cinq églises constitue un synode. — Le Calvinisme se modifia et reçut des noms différents selon les pays : on le nomme souvent en France religion réformée; en Écosse, Presbytérianisme; en Hollande, Gomarisme. En Prusse et dans plusieurs États de l'Allemagne, les cultes calviniste et luthérien se sont depuis peu réunis (V. ÉVANGÉLIQUE).

CALYCADNUS, auj. le Selef, riv. de Cilicie, se jetait dans la mer au-dessous de Séleucie. C'est dans cette riv. que se noya l'empereur Frédéric I.

CALYDON, capit. de l'Étolie anc., sur l'Événus, à 8 k. de la mer. Célèbre par l'énorme sanglier que Diane envoya dans ses campagnes et que tua Méléagre.

CALYPSO, fille d'Atlas ou de l'Océan et de Téthys, habitait, suivant Homère, l'île d'Ogygie, où elle reçut Ulysse, que la tempête y avait jeté. Elle aima le héros et le retint longtemps dans son île; cependant, après sept ans, Ulysse la quitta, sur l'ordre de Jupiter, pour aller rejoindre Pénélope.

CAM (Diego), navigateur portugais du XVe siècle, fut chargé en 1484 par Alphonse V d'un voyage de découverte aux côtes d'Afrique, découvrit le fleuve Zaïre, explora le Congo et poussa jusqu'à 22° de lat. S.

CAMALDOLI, vge de Toscane, dans une vallée de l'Apennin, à 40 k. E. de Florence. Fameux monastère, chef d'ordre des Camaldules.

CAMALDULES, ordre religieux qui se consacrait à la vie purement contemplative, est ainsi appelé du monastère de Camaldoli, situé près de Florence. Il fut fondé par S. Romuald en 1012 et confirmé en