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Les Actes des Apôtres, VIII, 27-39, mentionnent une d'entre elles, dont un ministre fut converti et baptisé par S. Philippe. — On a pensé que le mot Candace pouvait signifier reine chez les Éthiopiens, comme Pharaon signifiait roi chez les Égyptiens.

CANDAHAR. V. KANDAHAR.

CANDAULE, roi de Lydie, 735-708 av. J.-C. On raconte que ce prince était si vain de la beauté de sa femme, qu'il voulut la faire voir à son favori Gygès pendant qu'elle était dans le bain : celle-ci l'ayant su s'indigna d'un tel affront, força Gygès à tuer Candaule, puis l'épousa et le fit asseoir sur le trône. Avec Candaule finit la dynastie des Héraclides.

CANDÉ, ch.-l. de cant. (Maine-et-Loire), sur l'Erdre, à 39 k. N. d'Angers, et à 89 S. O. de Segré; 1826 h. Mines de fer aux environs.

CANDEICH, v. de l'Inde anglaise. V. KANDEICH.

CANDEILLE (P. Joseph), compositeur, né en 1744 à Estaires (Nord), mort en 1827, d'abord chef de chant au grand opéra, quitta le théâtre pour s'adonner à la composition et devint professeur à l'École de chant. On a de lui, outre des motets, la musique de plusieurs opéras : Castor et Pollux, dont les paroles étaient de Gentil Bernard, est celui qui eut le plus de succès (1791). Sans être créateur, cet artiste avait de la force dramatique et le sentiment de la scène. — Julie Candeille, sa fille, née à Paris en 1767, morte en 1834, se distingua comme comédienne et comme auteur. Elle fit représenter au Théâtre-Français, en 1792, Catherine ou la Belle fermière, comédie en 3 actes et en prose, qui eut une vogue prodigieuse; elle fut moins heureuse dans la Bayadère, comédie en 5 actes et en vers.

CANDELARIA, pet. v. de la Plata (Corrientes), à 250 k. E. de Corrientes, sur la r. g. du Parana. Belle église. Ch.-l. de mission sous les Jésuites.

CANDIAC (MONTCALM de). V. MONTCALM.

CANDIANO, famille vénitienne qui a donné cinq doges à la république de Venise dans les IXe et Xe s. Le premier, Pierre Candiano, fut élu en 887, et périt 5 mois après dans un combat naval contre les Narentins (en Dalmatie) et les Esclavons. — Son fils, Pierre II, doge en 932, fit la guerre avec succès aux Narentins, et mourut en 939. — Pierre III, 3e fils du préc., fut élu en 942. Pendant son gouvernement, des pirates de Trieste ayant enlevé, dans l'église même de Castello, 12 jeunes Vénitiennes qu'on allait marier, il les poursuivit avec toutes les galères de Venise, et leur enleva leur proie après un combat acharné. Une fête annuelle fut instituée en commémoration. — Pierre IV, fils de Pierre III, succéda à son père en 959. Il déploya des talents pour la guerre et l'administration; mais son faste et son orgueil lui suscitèrent de puissants ennemis : une révolte, dirigée par Urséolo, éclata en 976, et Pierre Candiano fut massacré avec son fils. — Son frère, Vital Candiano, fut élu en 978. Après 14 mois de règne. il revêtit l'habit de moine dans le couvent de St-Hilaire, où il mourut 4 jours après.

CANDIDUM PROMONTORIUM, nom lat. du cap BLANC.

CANDIE (île de), Crète, grande île de la Méditerranée, au S. E. de la Morée et au S. O. de l'Anatolie; env. 250 000 h., Grecs pour la plupart; ch.-l. Candie. On la divise en 3 livahs, Candie, la Canée et Retimo. Île montagneuse, dont le principal sommet est le Psiloriti (Ida); marbre, albâtre; sol fertile en grains, coton, fruits, miel, huile; vins estimés, surtout les vins dits de Malvoisie. — Cette île changea son nom de Crète (V. ce mot) en celui de Candie après avoir été conquise par les Arabes, qui y fondèrent en 823 la ville de Candie (en arabe Kandah, retranchement). Nicéphore Phocas la reprit en 961. Venise l'acquit après la prise de Constantinople par les Croisés en 1204. Les Turcs la lui enlevèrent en 1669, après une longue guerre. Elle fut cédée en 1833 par le sultan au pacha d’Égypte, qui la lui rendit en 1841. Elle s'est depuis insurgée plusieurs fois contre les Turcs, mais sans succès.

CANDIE, Heraclæa, capit. de l'île de Candie, sur la côte N.; 15 000 h. Archevêché grec Château, port pour les barques; les gros bâtiments mouillent à l'île Dia, qui est vis-à-vis. — Elle fut fondée par les Arabes en 823; commerçante sous les Vénitiens, elle est auj. bien déchue. Les Turcs la prirent après un siége célèbre, qui dura de 1645 à 1669. Ruinée en 1856 par un tremblement de terre.

CANDOLLE (Aug. Pyrame de), botaniste, né à Genève en 1778, mort en 1841, était issu d'une famille calviniste de Provence qui s'expatria. Venu à Paris pour étudier la médecine, il prit le goût de la botanique au cours de Desfontaines, donna dès 1799 une Histoire des plantes grasses, publia bientôt après un Essai sur les propriétés médicales des plantes, aida Lamarck à refondre la Flore française, reçut en 1806 la mission de parcourir tout l'Empire pour reconnaître l'état de l'agriculture; publia à son retour trois beaux rapports sur ce sujet (dans les Mémoires de la Société d'agriculture, 1807-1813), obtint en 1808 la chaire de botanique à la Faculté de Médecine de Montpellier, et donna en 1813 la Théorie élémentaire de la botanique, son chef-d'œuvre : il y enseignait les rapports naturels qu'ont entre elles les diverses parties de la plante et analysait la valeur de chacune de ces parties. Persécuté en 1815 comme pour avoir accepté pendant les Cent-Jours les fonctions de recteur de l'Académie de Montpellier, il se retira à Genève, où fut créée pour lui une chaire d'histoire naturelle, avec un jardin botanique, et fut élu membre du conseil souverain. Il entreprit en 1818 de donner la description de toutes les plantes connues, et publia les deux premières parties de ce grand travail (Regni vegetabilis systema naturale, 1818-1821); mais cette publication, conçue sur de trop vastes proportions, n'ayant pu se continuer, il la reprit dans un ouvrage plus abrégé, Prodromus regni vegetabilis, continué après sa mort par son fils (14 vol. in-8, 1824-1862). On lui doit encore l’Organographie (2 vol. in-8, 1827) et la Physiologie végétale (3 vol. in-8, 1832), qui, avec la Théorie élémentaire, forment un corps de science complet. Outre ces divers ouvrages, De Candolle a donné un grand nombre de mémoires et d'articles détachés, parmi lesquels on remarque ses Expériences relatives à l'influence de la lumière sur les végétaux et sa Géographie botanique. De Candolle est le seul qui, depuis Linné, ait embrassé toutes les parties de la science des végétaux avec un génie égal. S'attachant à découvrir les lois intimes, il suivit les organes des plantes dans toutes leurs transformations, et expliqua les anomalies apparentes; il fit triompher définitivement la méthode naturelle, et poussa aussi loin que possible la classification : il portait à la fin de sa carrière le nombre des espèces connues à 80 000. De Candolle était associé étranger de l'Institut. M. Flourens a prononcé son Éloge à l'Académie des sciences, 1842. Il a laissé lui-même des Mémoires sur sa vie. — Son fils, Alphonse de Candolle, associé de l'Institut, lui succéda dans sa chaire à Genève, et continua ses publications.

CANDY, v. de l'île de Ceylan, dans l'intérieur, se compose d'une rue unique de 3 kil. de long.; 3000 h. Nombreux temples de Bouddha. Candy a été plusieurs fois brûlée par les Européens. C'était jadis la capit. d'un petit État situé au centre de l'île. Les Anglais s'en sont rendus maîtres en 1815.

CANÉE (LA), Cydonia, v. de l'île de Candie, sur la côte N.; 12 300 h. Citadelle, port avec phare. Consulats français, anglais, russe. C'est la ville la plus commerçante de l'île. Elle appartient aux Turcs depuis 1645.

CANÉPHORES, c.-à-d. en grec porteuses de corbeilles. On nommait ainsi à Athènes de jeunes filles de distinction attachées au service de Minerve, qui portaient sur leur tête, à la procession des Panathénées, des corbeilles entourées de guirlandes de fleurs et remplies d'objets consacrés au culte.