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rougeâtre; beau jardin de la Compagnie des Indes, superbe hôtel de ville, bibliothèque, collége, observatoire, jardin botanique, etc. Entrepôt de tout le commerce du pays et de la métropole. — La ville du Cap a été fondée par le Hollandais Van Riebeck en 1652; elle appartint longtemps aux Hollandais; auj. elle est aux Anglais (V. l'art. suiv.).

CAP (Colonie du), contrée de l'Afrique mérid., bornée par le pays des Hottentots au N., la Cafrerie à l'E. et l'Océan à l'O. et au S., comprend toute la pointe que termine le cap de Bonne-Espérance; env. 250 000 hab., Hottentots, Boschimens, Cafres et Européens (surtout Anglais et Hollandais). Ch.-l., Le Cap. Aspect varié, montagnes courant de l'E. à l'O., plaines cultivées et déserts immenses; beaucoup de rivières; eaux minérales et thermales; végétation originale, plantes tropicales et du S. de l'Europe, vins exquis connus sous le nom de vins de Constance, café, dattes, arbre à pain; mines de cuivre, fer, sel et plomb, etc. Climat agréable, mais avec des inondations et des sécheresses extrêmes. — La colonie fut fondée en 1650 par le Hollandais Jean Van Riebeck. Elle fut occupée par les Anglais en 1795, rendue à la Hollande en 1803, reprise par les Anglais en 1808, et leur a été laissée en 1815. Elle est devenue pour eux de la plus grande importance comme station militaire et entrepôt de leur commerce avec leurs possessions indiennes.

CAP BRETON, petit port de France (Landes), à 32 kil. O. de Dax; 1000 hab. Autrefois important, mais fermé par les dunes. Récemment réparé.

CAP BRETON (île du), île de l'Amérique anglaise du N., dans le golfe Saint-Laurent, entre 45° 30' et 47° 15' lat. N. 62° 15' et 63° 47' long. O., fait partie de la Nouv.-Écosse; elle a 120 kil. sur 180 et compte 58 000 h. Villes princip., Louisbourg et Sidney. Le cap qui lui donne son nom est à la pointe E. — Découverte par Cabot en 1497; colonisée par les Français en 1714; prise par les Anglais en 1745, rendue par eux en 1748 et reprise définitivement en 1758.

CAP (LE) HAÏTIEN, jadis LE CAP FRANÇAIS, anc. capit. d'Haïti, sur la côte N., à 130 kil. N. de Port-au-Prince, ch.-lieu du dép. du Nord; env. 8000 hab. Bon port; archevêché, consulat français, université; académies de peinture, de musique. Grand commerce. Fondée en 1670, brûlée en 1793, lors de la révolte des Noirs; elle fut réparée par H. Christophe qui en fit sa capitale. Ruinée par un tremblement de terre en 1842, elle s'est relevée depuis.

CAP BLANC, BOJADOR, VERT, etc. V. BLANC, etc.

CAPACCIO, Caput Aqueum, v. de l'anc roy. de Naples (Principauté Citer.), à 35 kil. S. E. de Salerne; 2000 hab. Évêché, suffragant de Salerne.

CAPANÉE, un des sept chefs argiens qui vinrent avec Polynice mettre le siége devant Thèbes, fut tué devant cette ville d'un coup de foudre par Jupiter, irrité de son mépris pour les dieux. Eschyle, dans les Sept chefs, a peint admirablement son orgueil.

CAPDENAC, Uxellodunum? bourg du dép. du Lot, sur un roc, à 5 kil. S. O. de Figeac; 1300 hab. Sully s'y retira en 1614. Beau tunnel, destiné à abréger la navigation du Lot.

CAPÈCE (Scipion), poëte latin du XVIe siècle, mort vers 1562, était fils d'un savant jurisconsulte napolitain, et fut lui-même professeur de droit à Naples. Il livra le premier à l'impression les Commentaires de Donat sur Virgile (Naples, 1535), et composa, entre autres poésies latines, deux poëmes didactiques: De divo Joanne Baptista, De Principiis rerum. Dans le dernier, il imite Lucrèce, mais en employant une tout autre physique. Ces écrits ont été recueillis à Naples, 1594, et à Venise, 1754.

CAPEL (Arthur), seigneur anglais, fit partie du Long-Parlement en 1640, et embrassa la cause de Charles Ier après lui avoir été un instant opposé. Il forma dans la principauté de Galles et dans les provinces voisines une petite armée qui donna quelque embarras aux troupes du Parlement, et défendit contre elles la ville de Colchester. Contraint de se rendre, il eut la tête tranchée en 1649. — Son fils, nommé aussi Arthur, fut créé comte d'Essex par Charles II en 1661, et vice-roi d'Irlande en 1672. Rappelé de son gouvernement en 1677, il entra dans l'opposition. Accusé de complicité dans le complot de Rye-House, il fut enfermé à la Tour, et on l'y trouva égorgé quelques jours après, 1683. On crut généralement qu'il avait été assassiné.

CAPELL (Edward), critique anglais, né en 1713, mort en 1781, a consumé sa vie à épurer le texte de Shakespeare et a donné une édition fort estimée de cet auteur, Londres, 1783, 3 vol. in-4. Il avait publié en 1760, sous le titre de Prolusiones, un recueil d'anc. poésies anglaises devenues rares.

CAPELLA (Marcien), Marcianus Capella, écrivain latin du Ve siècle, était né à Madaure ou à Carthage et florissait vers 470. Il est auteur d'une petite encyclopédie intitulée Satiricon : cet ouvrage se compose de 9 livres, dont les deux premiers, intitulés Des noces de la Philologie et de Mercure, sont une espèce de roman philosophique servant d'introduction, et dont les sept autres traitent des sept arts libéraux, grammaire, dialectique, rhétorique, géométrie, arithmétique, astronomie, musique. Cet ouvrage, écrit d'un style rude et souvent obscur, jouit d'un grand crédit au moyen âge. Il fut imprimé pour la 1re fois à Vicence, 1499. Grotius en donna une éd. à Leyde, 1599, n'étant encore âgé que de 15 ans; la plus estimée est celle de Kopp, Francf., 1836, in-4. Il n'est pas trad. en français.

CAPELLO (Bianca), dame vénitienne née vers 1542, d'un patricien de Venise, inspira une vive passion au duc François de Médicis, qui l'attacha à sa cour, et qui devenu veuf finit par l'épouser, après lui avoir fait décerner par les Vénitiens le titre honorifique de Fille de la république, 1579. Elle mourut presque en même temps que lui en 1587, après une courte maladie, chez Ferdinand, frère et héritier du duc; on accusa ce prince de les avoir empoisonnés. Elle avait, dit-on, trompé son amant en feignant une grossesse et en présentant au prince comme un fils né de lui un enfant supposé.

CAPELUCHE, bourreau de Paris, se rendit fameux, sous le règne de Charles VI, par ses crimes et par ses excès contre les Armagnacs. Il était le chef de la populace, ordonnait les exécutions, et faisait la loi dans Paris. Il se fit livrer les prisonniers de Vincennes, promit de les conduire au Châtelet, et les fit égorger sous ses yeux. Le duc de Bourgogne, forcé d'accepter son concours, le ménagea d'abord, mais, dès que son pouvoir fut affermi, il le fit décapiter, 1418.

CAPENDU, ch.-l. de c. (Aude), à 17 kil. E. de Carcassonne, près de l'Aude; 685 hab. Station.

CAPÈNE, Capena, v. d'Étrurie, sur le Tibre, au N. E. de Rome, chez les Véiens, est auj. Civitella. Nécropole étrusque fouillée en 1858.

On appelait Porte Capène, la porte la plus mérid. de Rome, auj. porte St-Sébastien.

CAPESTANG, ch.-l. de c. (Hérault), à 13 kil. O. de Béziers, près d'un étang de même nom dont on a entrepris le dessèchement en 1854; 2093 hab.

CAPESTERRE (la), v. de l'île Marie-Galante, à l'E. — Bourg de la Guadeloupe, dit aussi le Marigot, à l'angle S. E., à 15 kil. N. E. de la Basse-Terre; 5000 hab. Sucreries.

CAPET, surnom de Hugues, 1er roi de la 3e race des rois de France, qui a pris de lui le nom de race capétienne. On donne à ce surnom plusieurs étymologies : selon Pasquier, il serait une corruption de Caput et voudrait dire chef; selon Ducange, Capetus signifiait railleur; d'autres font dériver Capet de capito, grosse tête, ou de chappet (chappotus, qui porte une chappe d'abbé), parce que Hugues Capet et ses descendants portaient le titra d’abbés, comme propriétaires de plusieurs abbayes, notamment de St-Martin-lès-Tours.