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fleuve Mélas. Patrie d'Eumène. Bâtie avant l'arrivée des colonies Athéniennes, qui l'agrandirent. Philippe, roi de Macédoine y battit l'Athénien Diopithe (343). Peu après, Cardie fut détruite.

CARDIFF, v. d'Angleterre, dans le pays de Galles (Glamorgan), à 250 k. O. de Londres, sur la mer; 12 000 h. Port, agrandi en 1834. Église, belle tour; canal qui met la ville en communication avec les usines de Merthyr-Tydvil; grande exploitation de houille. École d'arts et métiers. — Cardiff a été fondée en 1079. Robert, duc de Normandie, frère de Henri I, fut enfermé pendant 26 ans dans le château de cette ville après sa défaite à Tinchebray.

CARDIGAN, v. d'Angleterre, dans le pays de Galles, ch.-l. du comté de Cardigan, à 3 kil. du canal St-Georges, à 35 k. N. O. de Caermarthen ; 3000 h. Église gothique, hôtel de ville, château en ruines. Commerce de cabotage. Les Anglais y furent défaits par les Gallois en 1136. — Le comté de Cardigan, entre ceux de Merioneth, Montgomery, Radnor, Brecknock, Caermarthen et la mer, a 71 k. sur 35 et 70 000 h. Plomb, cuivre, argent, ardoises.

CARDINAUX, grands dignitaires de l'église romaine, ainsi nommés du mot latin cardinalis, c.-à-d. principal, sont les conseillers et les assesseurs du pape, et forment le sacré collége. Réunis sous le nom de conclave, ils procèdent à l'élection des papes. Déjà, dans l'empire romain depuis Théodose, le titre de cardinalis était donné à des officiers de la couronne, à des généraux d'armée, au préfet du prétoire en Asie et en Afrique, parce qu'ils remplissaient les principales charges de l'empire. Dans le clergé, on appelait ainsi dans l'origine les curés des principales paroisses, spécialement à Rome : les cardinaux étaient alors inférieurs aux évêques, et ils restèrent dans cet état jusqu'au XIe siècle. Mais en 1181 les cardinaux prêtres de Rome étant devenus maîtres d'élire seuls le pape, à l'exclusion du clergé et du peuple de Rome, ils obtinrent par là la prééminence sur les évêques. Sixte-Quint, par une bulle de 1586, fixa à 70 le nombre des cardinaux. Ils sont divisés en 3 ordres : cardinaux de l'ordre des évêques, cardinaux de l'ordre des prêtres, cardinaux de l'ordre des diacres. Les cardinaux portent un chapeau, une barrette et une calotte rouges, une robe de même couleur, vulgairement dite de pourpre, et un rochet. Ils sont choisis par le pape dans tous les États de la chrétienté; mais la grande majorité appartient à l'Italie.

CARDONA, v. d'Espagne (Barcelone), sur le Cardone, à 80 kil. de Barcelone, au pied d'une mont. de sel gemme qui a env. 160m de haut et 4 kil. de tour.

CARDONE (Raymond I de), général aragonais, fut mis, en 1332, par le pape Jean XXII, à la tête des armées guelfes. Il prit Tortone et Alexandrie en 1323, mais depuis il n'éprouva guère que des revers. Vaincu en 1322 par Marco Visconti à Bassignano, en 1324 par Galeas Visconti à Varrio, et en 1325 à Altopascio, à la tête d'une armée florentine, il tomba entre les mains de Castruccio, général ennemi.

CARDONE (Raymond II de), vice roi de Naples pour Ferdinand le Catholique, commanda les armées du pape et des Vénitiens contre celles de l'empereur Maximilien et contre les Français, qui avaient à leur tête Gaston de Foix, et perdit la fameuse bataille de Ravenne, où Gaston fut tué (1512). Profitant de cette mort, Cardone porta ses armes contre les Florentins et les Vénitiens, que Ferdinand avait trahis, leur enleva Pescniera et Legnago, et défit Alviano près de Vicence en 1513. Il ternit ses succès par des actes de barbarie qui firent abhorrer les Espagnols en Italie. A la paix de 1515, il rentra dans sa vice-royauté de Naples. Il mourut vers 1525.

CARDONE (Vinc.), poëte italien, d'Atessa (Abruzze citérieure), mort à 25 ans vers 1620, était dominicain. Il eut la bizarre idée de faire plusieurs poëmes de chacun desquels était exclue une des lettres de l'alphabet. Le 1re parut à Naples en 1614 sous le titre de : la R sbandita (l’r bannie).

CARDONNE (Denis Dominique), savant orientaliste, né à Paris en 1720, mort en 1783, se rendit fort jeune en Orient, où pendant un séjour de 20 ans, il apprit les langues orientales; à son retour, il fut nommé professeur des langues turque et persane, puis secrétaire-interprète du roi pour les langues orientales. Ce savant a laissé entre autres écrits : une Histoire de l'Afrique et de l'Espagne sous la domination des Arabes, 1765, des Mélanges de littérature orientale, 1770, et a continué des Contes et Fables indiennes de Galland, 1778.

CARDUQUES, Carduchi, peuple de l'Assyrie sept., habitait la Gordyène. Ce sont les Kourdes actuels.

CAREL DE SAINTE-GARDE (Jacques), mauvais poëte du XVIIe s., né à Rouen, en 1620, mort en 1684, était aumônier et conseiller du roi. Il publia en 1666 un poëme épique intitulé : les Sarrasins chassés de France, dont le héros était Childebrand. C'est de lui que Boileau a dit :

O le plaisant projet d'un poëte ignorant,
Qui de tant de héros va choisir Childebrand!

CARÉLIE. On appelait ainsi d'abord toute la partie mérid. du grand duché de Finlande, qui avait pour places principales : Kexholm, Viborg, Kuopio. Auj. on n'appelle plus de ce nom que les environs de Kexholm, dans le gouvt de Viborg. — La Carélie appartint d'abord aux Russes; elle fut presque toute conquise par les Suédois au XVIIe siècle; mais le traité de Nystadt, 1721, l'a rendue à la Russie.

CARÊME (du latin quadragesimus, quarantième), temps d'abstinence et de jeûne observé chez les Chrétiens, dure 40 jours, en souvenir des 40 jours que J.-C. passa dans le désert sans boire ni manger, lorsqu'il fut tenté par le démon. Le carême commence le mercredi des Cendres et se termine le jour de Pâques (les dimanches ne sont pas compris dans les 40 j. de jeûne). — D'autres religions ont des jeûnes analogues à notre carême (le ramadan des musulmans n'est rien autre chose), et presque toutes le placent au renouvellement du printemps, époque où la chair des animaux contient des principes qui peuvent être dangereux pour la santé.

CARÊME (Marie Ant.), célèbre cuisinier, né à Paris en 1784, mort en 1833. Abandonné de ses parents encore enfant, il remplit d'abord les fonctions les plus infimes dans les cuisines du plus bas étage; mais, à force d'étude et de travail, il parvint à élever l'art culinaire presque au rang d'une science et se fit une grande renommée dans toutes les cours de l'Europe. Unissant le talent d'architecte à l'art culinaire, il dessinait lui-même ses pâtisseries avec beaucoup de goût et d'après les meilleurs modèles, qu'il empruntait à Vignole ou Palladio. Il a laissé plusieurs ouvrages sur son art : Le Pâtissier royal parisien, 1810; Le Cuisinier parisien, le Pâtissier pittoresque, 1815; le Maître d'hôtel français et l'Art de la cuisine au XIXe siècle, souvent réimprimés.

CARENNAC, bourg, du d. du Lot, arr. et à 52 k. N. E. de Gourdon, sur la r. g. de la Dordogne; 1000 h. Anc. abbaye de l'ordre de Cluny, fondée au XIe s.

CARENTAN, Carento, ch.-l. de c (Manche) à 27 k. N. O. de St-Lô; 2743 hab. Port sur la Douve. Dentelles, étoffes de coton. Commerce de cabotage. Ancienne place de guerre démantelée en 1853.

CAREY (Harry), poëte et musicien anglais, fils naturel de Savile, marquis d'Halifax, né à une époque incertaine, mort en 1743, fit les paroles et la musique d'un grand nombre de chansons et de ballades qui eurent une grande vogue et qui furent réunies sous le titre de The musical Century, 1740. Il a aussi composé des pièces de théâtre fort gaies; cependant il se pendit dans un accès de mélancolie. On lui attribue l'air national God save the King.

CAREY (Jean), philologue, né en Irlande en 1756, mort en 1829, a donné un grand nombre d'ouvrages d'éducation, et a publié 50 vol. de la collection des