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CAVENDISH (Henry), physicien et chimiste, né à Nice en 1731, m. en 1810, était fils d’un cadet de la famille des ducs de Devonshire ; se livra aux sciences ; fut admis en 1760 à la Société royale de Londres et nommé en 1803 associé de l’Institut de France. On lui doit, entre autres découvertes, celle du gaz hydrogène(1766), l’analyse exacte de l’air, de l’eau et de l’acide nitrique ; il a déterminé la densité moyenne du globe, rendu sensible l’attraction de la terre, etc. Ses écrits se trouvent dans les Transactions philosophiques.

CAVENDISH (W.-H.), lord Bentinck, V. BENTINCK.

CAVERY, fleuve de l’Inde. V. KAVERY.

CAVINO (J.), le Padouan, habile graveur du XVIe siècle, s’exerça à contrefaire les médailles anciennes pour s’enrichir aux dépens des antiquaires. Ses coins sont au Cabinet impérial de Paris.

CAVOUR, v. murée du Piémont, à 15 kil. S. E. de Pignerol ; 5700 hab. Soieries, toiles, tanneries. Abbaye de Bénédictins fondée en 1010.

CAVOUR (Camille Benso, comte de), le régénérateur de l’Italie, né à Turin en 1810, m. en 1861 ; fut d’abord soldat, puis journaliste ; fonda le Risorgimento (1847) ; devint député (1849), ministre du commerce et bientôt concurremment des finances (1850), enfin président du conseil (1852-1861) ; inaugura une politique libérale et ferme à l’intérieur, hardie et entreprenante à l’extérieur, qui amena la guerre avec l’Autriche, l’alliance avec la France et l’érection du royaume de Sardaigne en royaume d’Italie. Il mourut au moment où il essayait de donner Rome pour capitale à l’Italie, voulant établir, comme il disait lui-même, l’Église libre dans l’État libre. Sa Vie a été publiée par J. Devey (1861), ses Discours traduits par Artom et A. Blanc (1862).

CAVOYE (Louis D’OGER, marquis de), né en 1640, m. en 1716, fut élevé avec Louis XIV, conserva la faveur de ce prince toute sa vie, et la mérita par son courage. Il était grand maréchal des logis de la maison du roi.

CAXAMARCA, v. du Pérou, ch.-l. de prov., à 130 kil. N. de Truxillo ; 8000 hab. Anc. résidence des Incas : c’est là que fut mis à mort, par les Espagnols, en 1533, Atahualpa, le dernier de cette race royale. — La prov. de C., entre celles de Chacapoyas et du Maranon à l’E., de Chota au N., de Lambayèque à l’O. et de Truxillo au S., a 100 000 h. Mines d’or et d’argent ; culture du coton.

CAXTON, bourg d’Angleterre, à 15 kil. O. de Cambridge ; 500 hab. Patrie de Mathieu Pâris.

CAXTON (Guillaume), imprimeur anglais, né vers 1410 dans le comté de Kent, mort en 1491. Après avoir séjourné quelque temps en Hollande, et y avoir fait le commerce avec succès, il y apprit l’art d’imprimer, et l’introduisit en Angleterre vers 1472 ; il publia en 1474 son premier livre, le Jeu d’échecs moralisé (en angl.) ; il donna en 1481 le Miroir du Monde, avec gravures. Ses éditions sont fort recherchées des bibliophiles.

CAYAMBÉ, riv. du Brésil, affluent de l’Amazone, où elle tombe à 31 kil. S. E. d’Ega, après un cours de 245 kil. - Montagne de l’Amérique du S., l’un des plus hauts sommets des Andes (6140m) ; il est situé sous la ligne équinoxiale, à 65 kil. N. E. de Quito.

CAYAPONIA, grand district de la prov. de Goyas au Brésil ; 660 k. sur 220. Bornes : à l’E. le Parana, au S. O. le Pardo. Les Cayapos, habitants de ce district, sont encore barbares. Bois de construction.

CAYENNE, v. de l’Amérique méridionale, capit. de la Guyane française, dans l’île de Cayenne, à l’emb. de la riv. de même nom ; 5220 hab. Port peu profond, château fort. Cour imp., trib. de 1re inst., collége, jardin botanique ; grand entrepôt commercial. La chaleur y est très-élevée (30° à l’ombre) ; le climat, longtemps insalubre, a été assaini par le défrichement des marais environnants. - Le 1er établissement français date de 1626 ; il s’agrandit en 1635, mais il fut abandonné en 1654 ; à cette époque les Anglais s’en emparèrent, mais ils ne le gardèrent que dix ans (1654-1664). Cayenne fut occupée par les Hollandais en 1676 ; d’Estrées la reprit en 1677 ; les Portugais s’en emparèrent en 1809 ; elle fut rendue à la France en 1814. — L’île de Cayenne, comprise entre la riv. Cayenne, la riv. Ouya, et l’Océan Atlantique, a 44 kil. sur 31. Six mois de pluie, autant de chaleur et de sécheresse extrêmes ; de là un climat très-malsain ; le sol est d’une fertilité prodigieuse ; on y recueille le plus beau coton de l’Amérique. C’est auj. un lieu de déportation.

CAYENNE, riv. de la Guyane française, coule pendant 65 kil. du S. O. au N. E., et tombe dans l’Océan Atlantique par 4° 56′ lat. N., 54° 35′ long. O.

CAYES (les), v. et port d’Haïti, à 155 kil. S. O. de Port-au-Prince, ch.-l. du dép. du Sud. Consulat français. On y comptait jadis de 12 à 15 000 hab. ; auj. elle n’en a plus que la moitié. Environs marécageux. — Les Cayes-Jacmel sont dans le dép. de l’Ouest, à 18 kil. E. de Jacmel.

CAYET (P. Vict. PALMA), historien et controversiste, né en 1525 à Montrichard en Touraine, mort en 1610, étudia sous Ramus, embrassa comme lui le Calvinisme, devint ministre protestant, et s’attacha à Catherine de Bourbon, sœur de Henri IV. Il fut ramené au Catholicisme par le cardinal Duperron, abjura en 1595, se fit ordonner prêtre en 1600, et fut nommé professeur d’hébreu au collége de Navarre, à Paris. On a de lui, outre des œuvres de controverse, auj. oubliées, une histoire de la Navarre intitulée : Heptaméron de la Navarride, trad. de l’espagnol en vers français, Paris, 1602 ; Histoire prodigieuse du docteur Faust, trad. de l’allemand, 1603, ouvrage qui l’a fait accuser d’être adonné à la magie ; Chronologie novennaire, histoire des guerres de Henri IV de 1589 à 1598, Paris, 1606 ; Chronologie septennaire (1598-1604), Paris, 1609. Ces deux derniers ouvrages, précieux pour l’histoire, ont été réimprimés dans les collections des Mémoires relatifs à l’hist. de France.

CAYEUX, v. et port du dép. de la Somme, à 30 k. O. d’Abbeville, sur la Manche ; 2400 hab. Phare.

CAYLAR (le), ch.-l. de cant. (Hérault), à 15 kil. N. de Lodève ; 650 hab. Ancienne baronnie.

CAYLUS, ch.-l. de cant. (Tarn-et-Gar.), à 41 k. N. E. de Montauban ; 5424 hab. Anc. château fort.

CAYLUS (Marguerite DE VILLETTE, marquise de), née dans le Poitou en 1673, morte en 1729, était cousine de Mme de Maintenon. Elle épousa à 13 ans J. Anne de Tubières, marquis de Caylus, et se fit remarquer à la cour de Louis XIV par ses grâces et son esprit. Elle a laissé, sous le titre de Souvenirs de Mme de Caylus, d’intéressants mémoires sur son temps, qui furent publiés par Voltaire, Genève, 1770. Ils ont été réimprimés en 1804 par Auger, et en 1860 par Asselineau.

CAYLUS (Phil., comte de), archéologue, fils de la préc., né à Paris en 1692, mort en 1765, suivit d’abord avec distinction la carrière militaire, puis quitta le service afin de se livrer tout entier à son goût pour les arts ; accompagna l’ambassadeur de France à Constantinople ; visita la Turquie, l’Asie-Mineure, et revint en 1717 avec de riches matériaux, qu’il légua en mourant au Cabinet du Roi. Il publia depuis cette époque d’importants ouvrages sur les arts et les antiquités, ce qui le fit recevoir à l’Académie de peinture en 1731, et à celle des inscriptions, en 1742. Il aida les artistes de ses conseils et de sa fortune, et fit lui-même d’utiles recherches sur les moyens employés par les anciens pour peindre à l’encaustique, sur la manière d’incorporer la peinture dans le marbre, etc. Il s’occupa aussi, soit comme amateur, soit comme artiste, de peinture et de gravure, mais le fit avec moins de succès. Ce fut en même temps un écrivain spirituel. On a de lui : Recueil d’antiquités égyptiennes, étrusques, grecques, gauloises, 7 vol. in-4, 1752-67 ; Nouveaux sujets de peinture et de sculpture, 1755 ; Vies de Mignard, Lemoine, Bouchardon, Watteau ; et des