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AINSWORTH (Robert), grammairien, né à Woodyale, près de Manchester, en 1660, mort en 1743, dirigea avec succès plusieurs écoles de Londres, et composa des ouvrages classiques qui eurent une grande vogue. Le plus connu est son Dictionnaire latin-anglais, 1736, in-4, souvent réimprimé. Il se livra avec ardeur à l'étude des antiquités.

AINTAB, Antiochia ad Taurum ou Deba. v. de la Turquie d'Asie (Marach), ch.-l. de sandjak, à 77 kil. N. d'Alep; env. 20 000 hab. Quelques fortifications. Air sain, mais fréquents tremblements de terre. Teintureries, étoffes de coton et maroquins. Antiochia ad Taurum était la capit. d'un petit roy. établi par les Romains lors de la réduction de la Syrie en prov. romaine. Prise par Timour-Leng en 1400.

AIN-TAGUIN. V. TAGUIN.

AIRDRIE, v. d'Écosse (Lanark), à 18 kil. E. de Glasgow; 15 160 h. Houille, fer, source minérale. Filatures de coton, forges, distilleries.

AIRE, Æria Atrebatum, ch.-l. de c. (Pas-de-Calais), à 18 kil. S. E. de St-Omer, sur la Lys; 4864 h. Place forte de 4e classe ; église et beffroi remarquables. – Fondée en 630, par Lideric, grand forestier de Flandre; prise par les Normands (881), par le maréchal de La Meilleraie (1641), par les Espagnols, puis par le maréchal d'Humières (1676), et enfin cédée à la France (1713). – Cette v. dorme son nom au Canal d'Aire à La Bassée, qui a 41 kil. de long.

AIRE, Atures, Vicus Julii, ch.-l. de c. (Landes), à 32 kil. S. E. de St-Sever; 1960 hab. Évêché (avec Dax). Collége, station. Jadis résidence d'Alaric.

AIRE, riv. de France, se jette dans l'Aisne au-dessous de Soissons, après avoir baigné Clermont-en-Argonne et Grand-Pré; env. 80 k. de cours.

AIROLO, bourg de Suisse (Tessin), au pied du St-Gothard, près du Tessin, à 54 kil. N. O. de Bellinzone, à 1200 mètres de hauteur. Gros grenats aux environs. Victoire des Russes sur les Français, 1799.

AIRVAULT, Aurea Vallis, ch.-l. de c. (Deux-Sèvres), sur le Thouet, à 23 kil. N. de Parthenay; 1735 hab. Anc. abbaye de l'ordre de St-Augustin.

AISNE, Axona, riv. de France, naît dans le dép. de la Meuse, près de Beaulieu en Argonne, baigne Ste-Menehould, Vouziers, Attigny, Réthel, Château-Porcien, Neufchâtel, Vailly, Soissons; reçoit l'Aire, la Retourne, la Suippe, la Vesle, et se jette dans l'Oise à Compiègne, après un cours d'env. 250 kil.

AISNE (dép. de l'), entre ceux du Nord, de la Somme, de l'Oise, de Seine-et-Marne, de la Marne, des Ardennes; ch.-l. Laon. Il est formé de parties de la Picardie et de l'Ile de France. Superficie, 7285 kil. carrés; popul., 564 597 hab. On rencontre des collines et des vallons au N. E. et au S.; partout ailleurs ce sont des plaines ondulées. L'Ourcq, la Somme, la Sambre, l'Escaut, ont leur source dans ce dép.; l'Oise, l'Aisne, la Marne le traversent, ainsi que les canaux de Crozat et de St-Quentin. Beaucoup de blés et de bestiaux; culture du houblon et du lin, etc.; de grands bois, entre autres la forêt de Villers-Cotterets. Commerce étendu, industrie active : fabriques de tissus en coton, de batistes, de dentelles; d'alun et de couperose ; manufactures de glaces de St-Gobain, verrerie de Folembray. – Ce dép. a 5 arr. (Château-Thierry, Laon, Saint-Quentin, Soissons, Vervins); 37 cant., et 837 comm.; il fait partie de la 2e division milit., est dans le ressort de la cour d'Amiens, et a un évêché à Soissons.

AÏSSÉ (Mlle), née en 1693 en Circassie, morte à Paris en 1733, fut achetée à l'âge de quatre ans et demi d'un marchand d'esclaves par le comte de Ferréol, ambassadeur de France à Constantinople, homme corrompu, qui l'éleva avec soin, la destinant à ses plaisirs, et qui l'amena en France. Sa position dans la société, des aventures bizarres et romanesques et de vives passions qui abrégèrent sa vie, lui ont donné de la célébrité dans le dernier siècle. Les Lettres de Mlle Aïssé, bien propres à faire connaître son temps, ont été publiées en 1787, 1 vol. in-18. avec des notes de Voltaire, et en 1846, in-12, par MM. Ste-Beuve et Ravenel.

AIX, Aquæ Sextiæ, v. de France, anc. capit. de la Provence, auj. ch.-l. d'un des arr. du dép. des Bouches-du-Rhône, sur la riv. d'Arc, à 29 kil. N. de Marseille, à 773 kil. S. E. de Paris (861 par chemin de fer); 27 659 hab. Archevêché, cour d'appel, académie universitaire, facultés de théologie, de droit et de lettres, collége, écoles d'arts et métiers; éc. de dessin, sociétés savantes, musée de tableaux et d'antiquités, cabinet d'histoire naturelle, riche bibliothèque. Belles rues, plusieurs monuments (entre autres hôtel de ville, cathédrale, grenier d'abondance, tour de l'Horloge) ; plusieurs promenades. Industrie assez active; grand commerce d'huile (la meilleure de France, etc.). Aux environs sont des eaux thermales, autrefois fort célèbres. – Aix fut fondée auprès de ces eaux en 122 av. J.-C. par Sextius Calvinus, dont elle prit le nom. Marius y remporta en 102 av. J.-C. une grande victoire sur les Teutons. Florissante sous l'empire, ruinée par les Arabes au temps de Charles Martel, cette ville fut restaurée par les comtes de Provence, qui en firent leur capitale. C'est là surtout que se développèrent la langue d'Oc et la littérature provençale. Une université y fut fondée en 1413, un parlement en 1501. Ville natale de Tournefort, Adanson, Vanloo, Vauvenargues, Entrecasteaux, Siméon, etc.

AIX, AIX-LES-BAINS, Aquæ Allobrogum, Aquæ Gratianæ, v. de France (Savoie), près du lac du Bourget, à 13 kil. N. de Chambéry, 4253 h. Eaux thermales sulfureuses, en renom dès les temps les plus anciens. Antiquités. C'est là qu'eut lieu la cession de la Savoie et de la Maurienne à Bérold de Saxe, par Rodolphe, roi de Bourgogne, l'an 1000. V. SAVOIE.

AIX (île d'), dans l'Océan, à 7 kil. de l'embouchure de la Charente (Charente-Inf.), avec un village du nom d'Aix, situé au N. O. 430 hab. Place forte; phare sur la pointe méridionale. Pêcheries.

AIX-D'ANGILLON (les), ch.-l. de c. (Cher), à 20 kil. N. E. de Bourges; 1200 h. Antiquités, vieux château.

AIX-EN-OTHE, ch.-l. de c. (Aube), à 30 kil. O. de Troyes; 1196 hab. Filature de coton, bonneterie.

AIX-LA-CHAPELLE, Aachen en allemand, Aquis Granum ou Aquæ Grani en latin, v. importante des États prussiens, dans la prov. Rhénane, ch.-l. du gouvt d'Aix-la-Chapelle, jadis v. impériale à 503 k. N. E. de Paris par chemin de. fer, à 60 kil. S. O. de Cologne; env. 50 000 h. Anc. évêché, cour d'appel. Hôtel de ville magnifique, cathédrale célèbre bâtie par Charlemagne, plusieurs monuments modernes; gymnase, école de métiers; belle galerie de tableaux; tombeaux de Charlemagne et de l'empereur Othon III. On y conserve les reliques de Charlemagne; dites les Grandes Reliques, qu'on ne montre au peuple que tous les sept ans. Fabriques de draps et d'étoffes légères, produits chimiques, quincaillerie, aiguilles, épingles, etc. Station de chemin de fer. Auprès de la v. sont des eaux thermales sulfureuses et ferrugineuses fort en vogue. – Cette v. fut fondée, selon la tradition, par le Romain Granus, sous Adrien, vers 124 de J.-C., et agrandie par Charlemagne, qui, vers 773, en découvrit les eaux dans une partie de chasse et y fit construire une chapelle : d'où son nom. Cet empereur en fit sa résidence habituelle et la capit. de tout son empire; les empereurs s'y firent couronner de 813 à 1531. Elle resta v. libre et impériale jusqu'en 1792, que Dumouriez s'en empara; prise et reprise depuis, elle resta aux Français de 1794 à 1814 et devint sous l'Empire le ch.-l. du dép. de la Roër. En 1814, elle fut donnée à la Prusse. – Deux traités célèbres y furent signés : la paix de 1668, entre l'Espagne et Louis XIV, qui assura à la France a possession de la Flandre; la paix de 1748, qui termina la guerre de la succession d'Autriche : la France restituait ses conquêtes dans les Pays-Bas et la Savoie et obtenait pour l'infant don Philippe, gendre de Louis XV, les duchés de