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les principes de la Révolution de 1789, fut chargé d'une mission diplomatique à Londres en 1792, siégea au Tribunat après le 18 brumaire, et fut nommé intendant de la Catalogne en 1812. Élu en 1816 membre de la Chambre des Députés, il prit place parmi les plus ardents champions de la cause nationale. Sa vie parlementaire ne fut qu'un long combat contre le ministère ultra-royaliste. Il donna sa démission en 1829, désespérant d'une cause qui triompha quelques mois plus tard. Chauvelin brillait surtout à la tribune par son esprit et par son originalité.

CHAUVELIN (Henri Philippe de), chanoine de Notre-Dame et conseiller au parlement de Paris, frère du marquis Franç. Claude, né en 1716, mort en 1770, attaqua avec ardeur les Jésuites et défendit le Jansénisme, ce qui le fit enfermer en 1763 au mont St-Michel. Dès qu'il fut libre, il recommença le combat et publia, en 1761, deux écrits qui firent grand bruit : Discours sur les constitutions des Jésuites; Compte rendu sur la doctrine des Jésuites.

CHAUVIGNY, ch.-l. de cant. (Vienne), sur la Vienne, et à 24 kil. N. O. de Montmorillon; 1600 h. Ville autrefois forte et défendue par 4 châteaux.

CHAUX (La). V. LA CHAUX.

CHAVANGES, ch.-l. de cant. (Aube), à 30 kil. E. d'Arcis; 1100 hab. Cotonnades.

CHAVANNES, v. du dép. de l'Ain, sur le Suran, à 17 kil. N. de Bourg; 1950 hab. Autrefois ville forte. Avant la conquête de la Franche-Comté en 1674, elle était sur l'extrême frontière de la France.

CHAVES, Aquæ Flaviæ, v. de Portugal (Tras-os-Montes), à 70 k. O. de Bragance; 5250 hab. Pont romain de 18 arches sur la Tamega. Eaux thermales.

CHAVES (Silveyra Pinto DE FONSECA, marquis de), comte d'Amarante, général portugais, né vers 1780, mort en 1830, se mit en 1823 à la tête d'un petit corps de troupes afin de soustraire le roi Jean VI au joug des Cortès, s'empara de Chaves, de Villaréal, ramena le roi libre à Lisbonne, et fut en récompense créé marquis de Chaves.

CHEF-BOUTONNE, ch.-l. de cant. (Deux-Sèvres), à 14 kil. S. E. de Melle, près de la source de la Boutonne; 1550 hab. Serges, faïence, bestiaux.

CHEHREZOUR, pachalik de Turquie (Kourdistan), entre ceux de Van au N., de Bagdad au S., de Mossoul et de Diarbékir à l'O., et la Perse à l'E.; 330 k. sur 220. Il a pour v. principales Chehrezour (ch.-l. et évêché grec), Betlis et Kerkouk.

CHEIK, c.-à-d. ancien, nom que donnent à leurs chefs les tribus Arabes. Ce titre est aussi donné aux desservants des mosquées et aux savants.

CHÉLIF, Chinalaph chez les anciens, la plus importante riv. de l'Algérie, sort du Djebel Amour, dans le versant septentrional de l'Atlas, reçoit peu après les 70 Fontaines, et se jette dans la Méditerranée entre Tenez et Arzew, à 13 kil. N. E. de Mostaganem, après avoir coulé au N. E., puis au N. O., dans les prov. d'Alger et d'Oran, pendant un cours de 250 kil. env.

CHELLA ou SEBILAH, Salla ou Mansalla au moyen âge, v. du Maroc, à 140 kil. O. de Fez, est regardée comme une ville sainte par les Maures.

CHELLES, Cellæ, bourg de Seine-et-Marne, à 28 kil. S. O. de Meaux, et à 9 kil. O. de Lagny; 1200 hab. Station. Canal abrégeant la navigation de la Marne. Célèbre abbaye fondée par Bathilde, femme de Clovis II, vers 670, et où furent confinés plusieurs princes mérovingiens. En 1008, il s'y tint un concile. C'est dans un bois des environs de Chelles que Chilpéric I fut assassiné en 584.

CHELM, v. de la Pologne russe, à 60 kil. de Lublin; 2000 hab. Château fort. Jadis ch.-l. d'un palatinat et florissante; c'est encore un évêché. Les Polonais furent vaincus par les Prussiens à Chelm en 1794.

CHELMSFORD, Cæsaromagus, v. d'Angleterre, ch.-l. du comté d'Essex, à 49 kil. N. E. de Londres, sur le Chelmer; 6000 h. Beau pont, théâtre, caserne. Courses annuelles de chevaux.

CHELSEA, v. d'Angleterre (Middlesex), à l'O. et tout près de Londres, sur la Tamise; 32 000 hab. Pont de bois sur la Tamise. Hôtel des Invalides, fondé par Charles II en 1682; maison d'Orphelins militaires, fondée par le duc d'York en 1801. Palais de l'évêque de Winchester; jardin botanique.

CHELTENHAM, v. d'Angleterre (Glocester), à 14k. N. E. de Glocester; 3000 h. en 1801, 42 000 en 1860. Église et théâtre remarquables. Eaux minérales et thermales, découvertes en 1716, et très-fréquentées.

CHEMILLÉ, ch.-l. de cant. (Maine-et-Loire), à 20 kil. E. de Beaupréau; 3888 hab. Fabriques de toile, filatures de coton, blanchisseries, etc.

CHEMIN, ch.-l. de cant. (Jura), à 18 kil. S. O. de Dôle; 250 hab.

CHEMINAIS (le P.), jésuite, né à Paris en 1652, mort en 1689, se livra avec succès à l'enseignement et à la prédication. On a de lui des Sermons estimés, publ. en 1690 par le P. Bretonneau.

CHEMMIS, v. de la Hte-Égypte, auj. Akmym.

CHEMNITZ, v. du roy. de Saxe, ch.-l. de l'Erzgebirge, sur une riv. de même nom, à 62 kil. S. O. de Dresde; 32 000 hab. Fabriques de tissus divers; filatures, teintureries. Patrie de Puffendorf, G. Fabricius, Heyne. Anc. abbaye, fondée en 1125. — Chemnitz est une des plus anc. villes de Saxe; elle fut fondée par les Serbes et fortifiée par Henri l'Oiseleur; elle était ville impériale avant le XIVe siècle.

CHEMNITZ (Martin), Chemnitius, théologien protestant, né en 1522 à Britzen dans le Brandebourg, mort en 1586, a publié : Examen concilii Tridentini, Francfort, 1585, 4 vol. in-fol. ; Traité des indulgences, traduit du latin en français, Genève, 1599; Harmonia evangelica, Francfort-sur-le-Mein, 1600 à 1611; Theologia Jesuitarum, La Rochelle, 1589. — Son petit-fils, Philippe Ch., mort en 1678, connu sous le nom de Hippolytus à Lapide, est auteur de l'ouvrage intitulé De Ratione status in imperio Romano-Germanico, 1640, où il blâme l'abus des droits impériaux.

CHEMNIZER (Ivan), né a St-Pétersbourg en 1744, mort à Smyrne en 1784, servit dans la garde impériale et cultiva en même temps les lettres. Il est regardé comme le La Fontaine des Russes. La meilleure édition de ses fables a paru à St-Pétersbourg en 1799; elle sont été trad. par Masclet, Moscou, 1830.

CHENDI, v. de Nubie, jadis capit. de l’État de Chendi, sur la r. dr. du Nil, à 350 kil. N. de Sennaar, avait de 8 à 900 maisons et comptait 6 à 7000 hab. avant que Méhémet-Ali, pacha d’Égypte, l'eût détruite en 1822, pour venger le meurtre de son fils Ismaïl, qui y avait été tué en 1819. C'était l'entrepôt et le grand marché d'esclaves de la Nubie. Le roi du Chendi, avec celui de l'Halfay, pouvait armer 30 000 cavaliers. L’État de Chendi est auj. tributaire du pacha d’Égypte. C'est dans cet État que se trouve l'île Méroé des anciens.

CHÊNEDOLLÉ (Ch. LIOULT de), poëte, né à Vire en 1769, mort en 1833, passa le temps de la Révolution en Hollande et en Allemagne, revint en France sous l'Empire, fit paraître en 1807 le Génie de l'homme, poëme didactique qui attira l'attention, fut nommé professeur à Rouen, puis inspecteur de l'Académie de Caen (1812), et enfin inspecteur général de l'Université (1830). Outre le Génie de l'Homme, on a de lui l'Invention, poëme dédié à Klopstock, 1795; des Études poétiques, 1820, et l'Esprit de Rivarol, 1808.

CHÊNE-POPULEUX (le). V. CHESNE-POPULEUX.

CHÉNÉRAILLES, ch.-l. de cant. (Creuse), à 18 k. N. d'Aubusson; 950 hab. Jadis place forte. Antiquités.

CHÉNIER (Marie Joseph de), poëte français, né en 1764 à Constantinople où son père était consul, mort à Paris en 1811, suivit d'abord la carrière militaire, mais la quitta au bout de deux ans pour se consacrer aux lettres et cultiva avec succès plusieurs genres, mais surtout le théâtre. Enthousiaste des idées républicaines, il leur dut le plus souvent ses inspirations. Il fit représenter successivement Char-