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Myrrha, sa propre fille, sans la connaître, et la rendit mère d'Adonis. On lui attribue la fondation de Paphos et de Smyrne, ainsi que l'invention de l'enclume, du marteau et du levier.

CIONTE, Cius, auj. Ghio, ville de Bithynie, au S. O., sur un petit golfe de la Propontide, qui prend de là le nom de golfe de Cionte.

CIOTAT (la). V. LA CIOTAT.

CIPANGO, île dont parle Marco-Paolo et qu'il place en face du Cathay, est probablement le Japon. Les merveilles qu'on en racontait furent un des motifs qui inspirèrent à Christophe Colomb l'idée de son entreprise.

CIPAYES (de cip, arc), le même nom que Spahis, fantassins indigènes de l'Inde au service des Anglais. Ils se sont pour la plupart révoltés en 1857.

CIPPICO (CORIOLAN), connu sous le nom latin de Cépion, historien vénitien, né en 1425 à Trau en Dalmatie, suivit la profession des armes, se distingua dans la défense de Scutari contre les Turcs (1470-74) et écrivit l'histoire de cette guerre sous le titre : De Bello Asiatico libri III, Venise, 1594. On lui doit aussi : Gesta Petri Mocenici (Mocenigo), 1474.

CIRBIED (Chahan), prêtre arménien, né en 1772, mort en 1834, reçut les ordres à Rome, vint se fixer à Paris en 1792, fut nommé en 1810 professeur d'arménien à la Biblioth. impériale et publia, entre autres ouvrages, un Tableau de l'Arménie, 1813, et une Grammaire arménienne, 1823.

CIRCARS SEPTENTRIONAUX (pays des), anc. prov. de l'Inde, sur la côte occid. du golfe du Bengale, par 15°-20° lat. N., avait pour v. principale Cicacole. Les Anglais possèdent le pays depuis 1788 ; il est compris dans la présidence de Madras.

CIRCASSIE, contrée de la Russie située sur les deux versants du Caucase, entre la mer Noire à l'O. et la mer Caspienne à l'E., le gouvt du Caucase au N., l'Iméréthie, l'Abasie, la Mingrélie, la Géorgie au S.; 880 k. de l'O. à l'E. sur 130 du N. au S. ; env. 600 000 h. Ch.-l. Mozdok. Elle se divise en Circassie occid. ou Grande Kabardah, et Circassie orient, ou Petite Kabardah. Très-hautes mont. au S., vastes plaines, et pâturages au bord du lac Kouban et du fleuve Terek. Les habitants (dits à l'E. Tchetchenzes, à l'O. Tcherkesses) sont encore peu civilisés. Ils sont à la fois guerriers, pasteurs, voleurs, sont très-attachés à leur indépendance, et vivent sous la loi de princes ou chefs dits pchek. Ils professent l'Islamisme ; ils étaient encore chrétiens à la fin du XVe s. Les Circassiens passent avec les Géorgiens pour être les plus beaux hommes de la terre. La beauté des femmes circassiennes les fait extrêmement rechercher par les Turcs. — La Circassie appartint successivement aux rois de Colchide, du Bosphore et de Géorgie, aux khans de Crimée, aux Turcs, à qui les Russes l'enlevèrent au XVIIIe s. (V. CAUCASE). Pendant longtemps, elle ne fut soumise que de nom à la domination de la Russie : elle était en insurrection permanente : ce n'est qu'en 1859 qu'elle a été domptée. Schamyl s'est fait un nom en défendant son indépendance.

CIRCÉ, célèbre magicienne, fille du Soleil et de la nymphe Persa, habitait selon les uns Æa en Colchide, à l'embouchure du Phase, et selon d'autres, l'île d'Æa en Italie, au pied du promontoire Circeii. Elle transforma en pourceaux, par ses breuvages enchantés, les compagnons d'Ulysse qui avait abordé dans son île ; mais le héros échappa à ses enchantements à l'aide d'une herbe que lui avait donnée Minerve. Circé lui inspira une vive passion : il s'oublia près d'elle pendant un an et en eut un fils nommé Télégone. J. B. Rousseau a, dans une admirable cantate, peint la douleur de Circé au moment du départ d'Ulysse.

CIRCEII et CIRCEIUM, auj. Monte Circello, mont. et ville du Latium, sur la côte, paraît avoir été jadis une île, jointe depuis au continent. Selon les traditions mythologiques, c'était la demeure de Circé.

CIRCESIUM, auj. Kerkisia, Carchemis de l’Écriture, v. de la Mésopotamie, au confluent du Chaboras et de l'Euphrate. Néchao, roi d’Égypte, y battit les Babyloniens en 606 av. J.-C., et y fut battu par eux à son tour la même année. Dioclétien fit de cette place un des boulevards de l'empire romain.

CIRCONCISION, usage religieux des Hébreux et autres peuples issus d'Abraham, servait à les distinguer des autres nations et était, dans l'anc. loi, la figure du baptême. Une fête instituée en l'honneur de la circoncision de Jésus est célébrée le 1er janvier.

CIRENCESTER, Corinium, v. d'Angleterre (Glocester), à 26 kil. S. E. de Glocester ; 6000 h. Belle église ; tapis, brasseries, etc. Restes d'antiquités romaines. École d'agriculture.

CIREY, vge du dép. de la Meurthe, à 21 k. S. O. de Sarrebourg ; 2259 hab. Verrerie, glaces. — Village de la Hte-Marne, à 29 k. S. de Vassy ; 652 h. Château de la marquise Du Châtelet.

CIRQUES, espaces de forme circulaire enclos de murs et destinés à la célébration des jeux publics chez les Romains. V. CIRQUE au Dict. univ. des Sciences.

CIRRHA, v. de Phocide, sur la côte, au S. d'Amphissa (Salona) et près de Crissa, dont elle était le port. Elle était consacrée à Apollon.

CIRTA, Constantine, v. de Numidie, sur l'Ampsagas (Rummel), fut la capit. du roy. de Numidie du temps de Masinissa et de Jugurtha, puis, sous les Romains, celle de la Mauritanie Césarienne. Jugurtha vainquit Adherbal aux env., 114 av. J.-C., et la prit après un long siège, 113; il fut lui-même battu par Marius à une 2e bataille de Cirta, en 107. César y envoya une colonie sous la conduite de Sittius, ce qui la fit nommer Cirta Sittianorum. La v. fut en partie détruite vers 311, et rebâtie par Constantin, d'où son dernier nom de Constantine.

CISALPINE (GAULE). V. GAULE.

CISALPINE (République), république formée par le général Bonaparte en 1797, comprenait la Lombardie autrichienne avec Mantoue, les provinces vénitiennes de Bergame, de Brescia-et-Crémone, de Vérone et de Rovigo, le duché de Modène, les principautés de Massa et de Carrara, les trois légations de Bologne, de Ferrare et de la Romagne, et une partie du pays des Grisons, et avait pour capit. Milan. Cette république fut reconnue par l’Autriche, après la paix de Campo-Formio. Dissoute en 1798, elle fut rétablie après la victoire de Marengo, et de nouveau reconnue par l'Autriche en 1802, après la paix de Lunéville ; elle prit alors le nom de République Italienne. En 1805, une députation de cette république offrit à Napoléon le titre de roi d'Italie. Napoléon désigna pour vice-roi son beau-fils Eugène de Beauharnais. Le Roy. d'Italie subsista jusqu'en 1814.

CISPADANE (GAULE). V. GAULE.

CISPADANE (République), république organisée par Bonaparte en 1796, après la victoire de Lodi, comprenait Modène, Reggio, Ferrare, Bologne, et était séparée de la République Transpadane par le Pô (Padus); d'où son nom. Cette république se confondit l'année suivante dans la République Cisalpine.

CISPLATINE (République). V. URUGUAY.

CISTERCIENS et CISTERCIENNES, religieux et religieuses de l'ordre de Cîteaux. V. CÎTEAUX.

CÎTEAUX, Cistercium, hameau de la Côte-d'Or, sur la Vouge, à 22 k. N. E. de Beaune ; 350 h. Anc. abbaye de Bénédictins fondée en 1098 ; colonie agricole de jeunes détenus, depuis 1849. Près de là est le clos Vougeot, si renommé pour ses vins.

CÎTEAUX (ordre de), ordre religieux émané de celui de St-Benoît. En 1098, Robert, abbé de Molesme, et 20 religieux se retirèrent à Cîteaux, pour y observer plus exactement la règle de St-Benoît. Bientôt, grâce aux libéralités du vicomte de Beaune, un monastère y fut élevé : c'est là qu'en 1113 vint S. Bernard, qui donna une nouvelle illustration à l'ordre et lui laissa son nom. Le nombre des Cisterciens s'accrut prodigieusement en peu de temps, ce qui donna lieu à fonder les quatre abbayes de La Ferté,