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grave d'Anspach, près duquel elle vécut environ 17 ans. Clairon avait plus d'art que de naturel, mais elle avait porté l'art à la perfection. Dorat a dit d'elle :

Tout, jusqu'à l'art, chez elle a de la vérité.

Elle fit paraître en 1799 ses Mémoires.

CLAIRVAUX, Clara Vallis, bourg du dép. de l'Aube, sur l'Aube, dans une vallée près d'une belle forêt, à 12 kil. S. E. de Bar-sur-Aube; 1000 hab. On y voyait jadis une célèbre abbaye de Bénédictins, une des filles de Cîteaux, dont S. Bernard fut le 1er abbé, 1115. Auj. les bâtiments de l'abbaye ont été convertis en maison de détention.

CLAIRVAUX-LES-VAUX-D'AIN, ch.-l. de cant. (Jura), à 23 kil. S. E. de Lons-le-Saulnier; 1200 hab. Papeterie, clouterie, belle forge.

CLAMART, vge du dép. de la Seine, à 8 kil. S. O. de Paris, près du parc de Meudon; 2800 hab. Bois, belles pépinières, fruits et légumes pour Paris; carrières de plâtre.

CLAMECY, ch.-l. d'arr. (Nièvre), sur l'Yonne, à 68 kil. N. E. de Nevers; 5692 hab. Collége, soc. d'agriculture. Grand commerce de bois à brûler et de charbon. Patrie de Marchangy et des Dupin. C'est à Clamecy que fut inventé le flottage des trains de bois, par Rouvet.

CLAN, mot gaélique qui signifie famille, désignait autrefois les tribus de l'Écosse et de l'Irlande qui vivaient sous la conduite d'un chef particulier, appelé chieftain en Irlande et laird en Écosse. Dans ce dernier pays, tous les membres d'un même clan portaient le même nom, précédé du mot mac (c.-à-d. fils) : Mac-Donald, Mac-Gregor, Mac-Intosh, Mac-Kenzie,etc Ces associations ont fini par disparaître à mesure que la civilisation a pénétré chez les Highlanders ou montagnards : le gouvernement anglais a d'ailleurs tout fait pour les détruire après les rébellions de 1715 et 1745.

CLANIS, Chiana, riv. de l'anc. Étrurie. V. CHIANA.

CLANRICARD (ULICK, comte, puis marquis de), né à Londres en 1604, siégea aux parlements de 1639 et 1640, et fut chargé en 1641 du gouvernement d'une partie de l'Irlande. Attaché à l'infortuné Charles I, il combattit jusqu'au dernier moment pour sa cause, ainsi que pour les Catholiques d'Irlande. Quoique Cromwell l'eût mis hors la loi, on le laissa vivre tranquille dans sa terre de Sommer-Hill, où il mourut vers 1657. Il a laissé des Mémoires sur les affaires d'Irlande de 1640 à 1653.

CLAPARÈDE (Michel), général français, né en 1774 à Gignac (Hérault), mort en 1841, s'enrôla en 1792, fit les campagnes d'Italie, du Rhin, de St-Domingue et d'Allemagne, fut fait général de division en 1807, prit une part glorieuse aux batailles d'Ebersberg, d'Essling et de Wagram, commanda en chef un corps de troupes polonaises dans la campagne de Russie, se trouva à la Moskowa et à la Bérézina, fut fait comte par l'Empereur, et devint sous la Restauration inspecteur général et pair de France.

CLAPPERTON (Hugh), voyageur écossais, né en 1788 dans le comté de Dumfries, servit d'abord dans la marine. En 1820, il partit avec le major Denham pour faire un voyage de découvertes dans l'intérieur de l'Afrique. Il pénétra dans l'empire des Fellatahs, et visita le premier les villes de Kanoh, Kachena, Sakatou (1823). Il retourna dans ces contrées en 1825, et mourut en 1827 à Sakatou, de la dyssenterie. Son domestique, Rich. Lander, put rapporter ses papiers en Europe. La relation de ses deux voyages a été imprimée à Londres, 1826 et 1829, et trad. par Eyriès et La Renaudière.

CLARAC, ch.-l. de c. (B.-Pyrénées), sur le gave de Pau, à 18 kil. S. E. de Pau; 316 hab.

CLARAC (le comte de), antiquaire, né à Paris en 1777, mort en 1847, émigra, rentra en France sous le Consulat, après s'être formé par les voyages, cultiva avec succès l'archéologie et les arts du dessin, devint précepteur des enfants du roi de Naples, Joachim Murat, fut chargé par ce prince de diriger les fouilles de Pompéi, fut en 1818 nommé conservateur des antiques au musée du Louvre, et admis en 1838 à l'Académie des beaux-arts comme membre libre. Outre un bon Catalogue du musée du Louvre et un Manuel de l'histoire de l'art, 1847, 3 vol. in-12, on lui doit le Musée de sculpture antique et moderne, 1826-1855, 6 vol. in-8, avec planches in-4, magnifique publication qui absorba sa fortune, et qui ne put être terminée qu'après sa mort.

CLARE, comté d'Irlande (prov. de Munster), situé entre ceux de Gallway, Tipperary, Limerick et l'Océan; 100 kil. sur 55; 287 000 hab.; ch.-l., Ennis. Sol très-fertile dans les vallées, nombreux troupeaux; mines de houille. — On trouve dans ce même comté un bourg de Clare, à 3 kil. S. d'Ennis. Autrefois plus important, il a donné son nom au comté.

CLAREMONT, beau château du comté de Surrey, à 20 kil. S. de Londres. D'abord aux ducs de Clare, puis au duc de Newcastle, à qui il doit ses principaux embellissements; il fut acheté en 1816 pour le prince Léopold de Saxe-Cobourg (auj. roi des Belges), qui venait d'épouser la princesse. Charlotte, et qui, en 1848, le mit à la disposition de Louis-Philippe : c'est là que mourut ce prince.

CLARENCE ou CHIARENZA, Cyllène, v. de Morée (Élide), à 10 kil. N. O. de Gastouni. Duché créé au XIIIe s. pour la maison de Hainaut, transmis par alliance à Lionel, 2e fils d’Édouard III, tige des ducs de Clarence. Il appartint dans la suite aux Vénitiens.

CLARENCE (George, duc de), frère d’Édouard IV, roi d'Angleterre, s'unit à Marguerite d'Anjou et à Henri VI contre son propre frère. Quelques années après, il fut accusé d'avoir sollicité la main de la duchesse Marie de Bourgogne sans le consentement d’Édouard, dans le but de s'affranchir d'une autorité qu'il supportait avec peine, et fut pour ce fait condamné à mort. Le malheureux prince, laissé libre sur le genre du supplice, se noya, dit-on, dans un tonneau de vin de Malvoisie (1478).

CLARENDON, hameau d'Angleterre (Wilts) à 7 kil. E. de Salisbury. Forêt royale. Ruines d'un palais, séjour favori de quelques rois d'Angleterre. Henri II, en 1164, y fit signer par les barons et les prélats les Constitutions de Clarendon, qui restreignaient la juridiction des tribunaux ecclésiastiques. Ces constitutions furent l'occasion d'une vive résistance de la part du clergé, ayant à sa tête Th. Becket.

CLARENDON (Édouard HYDE, comte de), magistrat et historien, né à Dinton (Wilts) en 1608, mort en 1674. Lors de la guerre civile, il servit le parti du roi et fut créé par Charles I chancelier de l'échiquier et membre du conseil privé. Après l'exécution de Charles I, il rejoignit le fils de ce prince (Charles II) et fut chargé par lui à Dunkerque de négociations importantes. En 1657, Charles II le nomma grand chancelier d'Angleterre; à son rétablissement en 1660, il le confirma dans cette dignité et y ajouta les titres de comte de Clarendon et de pair. Le crédit dont il jouissait, son intolérance et quelques mesures impopulaires, comme la vente de Dunkerque à Louis XIV, lui firent beaucoup d'ennemis et ils finirent par le faire disgracier. Quoiqu'il eût toujours administré avec intégrité, le roi, importuné de sa vertu rigide ou des plaintes dont il était l'objet, le dépouilla de toutes ses places, et le parlement le bannit à perpétuité. Il se retira en France et mourut à Rouen. On a de lui : Histoire de la rébellion, depuis 1641 jusqu'au rétablissement de Charles II, publiée en 1702, 3 vol. in-fol., trad. en franç., La Haye, 1704, 6 vol. : cet ouvrage est un des morceaux d'histoire les plus estimés. Il a aussi écrit sa propre biographie (Oxford, 1761). Clarendon se trouvait allié à la famille royale, une de ses filles ayant épousé le duc d'York (Jacques II), et étant devenue mère des princesses Marie et Anne, qui régnèrent.

CLARENS, hameau de Suisse (Vaud), sur le lac de Genève, à 4 kil. S. E. de Vevay. Beaux sites, célébrés par J. J. Rousseau. Tombeau de Vinet.