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P. Amiot (dans les Mémoires sur les Chinois, t. XII). On a publié la Morale de Confucius, Amsterdam, 1688, 1 vol. in-8.

CONGO, région de l’Afrique, bornée à l’O. par l’Océan Atlantique, au N. par le Loango, au S., par l’Angola. C’est l’assemblage d’une foule d’États indépendants, parmi lesquels on distingue, outre celui du Congo proprement dit, ceux de Bamba, Sandi, Pango, Batta, Pemba, Sogno, et la farouche tribu montagnarde des Giagas. La v. la plus importante est Ambassie (le San-Salvador des Portugais). Ce pays, fort peu connu, est encore barbare et pauvre. Le sol est très-fertile : il produit du sucre, du poivre, de la cassave, etc. Le climat est brûlant et malsain sur les côtes et dans les plaines ; à l’E. s’élèvent des montagnes d’où sortent beaucoup de rivières dont la principale est le Congo ou Zaïre. L’agriculture, la civilisation y sont presque nulles. — Le Congo a été découvert par le Portugais Diego Cam en 1487. Les Portugais y formèrent quelques établissements, qui prospérèrent peu. Les Jésuites y envoyèrent des missionnaires en 1539 et 1619. Tukey a visité ce pays en 1816 ; M. Douville l’a exploré en 1828-30.

CONGO, fleuve d’Afrique. V. ZAÏRE.

CONGRÉGATION. On désigne sous ce nom : 1o des associations d’ecclésiastiques qui ne sont ni séculiers ni religieux, mais qui tiennent le milieu entre les uns et les autres : tels sont les congrégations de l’Oratoire, de la Doctrine chrétienne, de St-Sulpice, de St-Lazare, des Eudistes (on étendait ce nom aux couvents des Bénédictins qui cependant étaient des religieux) ; 2o des commissions de cardinaux chargés par le pape de traiter de matières religieuses ou de s’occuper de matières du gouvernement : telles sont les congrégations du St-Office, de l’Index, de la Propagande, des Rites ; 3o enfin certaines réunions qui se formaient naguère sous les auspices des Jésuites, pour pratiquer sous leur direction des œuvres de piété ou de charité : les membres de ces réunions étaient appelés vulgairement Congréganistes.

CONGRÉGATIONALISTES, nom donné en Angleterre et aux États-Unis à une secte de Puritains.

CONGRÈS, réunions diplomatiques formées, soit de souverains, soit de leurs plénipotentiaires, et dans lesquelles on s’occupe à concilier les différends qui ont pu s’élever entre deux ou plusieurs nations, ou à prévenir les ruptures. Les congrès les plus connus sont ceux de Munster et d’Osnabrück (1646-48), des Pyrénées (1659), d’Aix-la-Chapelle (1668, 1748 et 1818), de Nimègue (1676-78), de Ryswick (1697), d’Utrecht (1713), de Rastadt (1797-99), de Tilsitt (1807), d’Erfurt (1808), de Châtillon (1814), de Vienne (1814-15), de Carlsbad et de Troppau (1820), de Laybach (1821), de Vérone (1822), de Paris (1856). — On donne aussi le nom de Congrès à l’ensemble du système représentatif de États-Unis.

CONGRÈVE (William), poëte comique, surnommé le Térence anglais, né en 1672, dans le Staffordshire, mort en 1729, fit jouer sa Ire pièce à 20 ans, quitta le théâtre au bout de peu d’années pour remplir des places lucratives et jouir de sa fortune, et ne composa plus depuis que des pièces fugitives. On a de lui : le vieux Garçon (The old Bachelor), 1693 ; le Fourbe (The double Dealer), 1694 ; Amour pour Amour (Love for Love), 1695, son chef-d’œuvre ; l’Épouse en deuil (The Mourning Bride), 1695 ; le Train du monde, 1700. On trouve dans ses pièces, généralement bien écrites, du comique, de l’intrigue et de l’intérêt, mais en même temps une licence excessive. Ses œuvres, publiées à Birmingham, 1761, forment 3 vol. in-8. Ses comédies ont été tr. dans les Chefs-d’œuvre des Théâtres étrangers.

CONGRÈVE (sir William), officier d’artillerie, né en 1772, dans le Middlesex, mort à Toulouse en 1828, quitta le service en 1820 avec le grade de lieutenant-colonel. Il est célèbre par l’invention des fusées qui portent son nom (V. l'(art. FUSÉE, dans notre Dict. des Sciences). On les employa pour la 1re fois en 1806 contre la flotte de Boulogne ; elles furent d’un grand effet à la bat. de Leipsick, à Waterloo et dans le bombardement d’Alger par lord Exmouth (1816). Outre les fusées, on doit à Congrève plusieurs inventions mécaniques et des écrits sur artillerie, (trad. en 1838). Il se ruina dans une entreprise de mines et vint finir ses jours en France. Malgré les services qu’il avait rendus à son pays, il mourut dans la misère.

CONI, Cuneo en italien, ville du Piémont, ch.-l. d’intendance, sur la Stura, à 75 kil. S. de Turin ; 20 000 hab. Évêché, école de droit. Filatures de soie ; fabriques de draps ; grains. Jadis fortifiée ; prise par les Franç. en 1744, 1796 et 1801. Elle fut sous empire ch.-l. du dép. de. la Stura. — L'intend. entre celles de Turin et de Gênes, compte env. 600 000 h.

CONIMBRIGA, v. de Lusitanie, auj. Coïmbre.

CONLIE-LA-CHAPELLE, ch.-l. de cant. (Sarthe), à 25 kil. N. O. du Mans ; 1450 hab. Station.

CONLIÈGE, ch.-l. de cant. (Jura), à 5 kil. S. E. de Lons-le-Saulnier ; 1300 hab.

CONNAUGHT, une des 4 grandes divisions anc. de l’Irlande, au N. O., forme 5 comtés : Galway, Mayo, Sligo, Leitrim, Roscommon.

CONNECTICUT, riv. des États-Unis, prend sa source au N. du New-Hampshire, traverse les États de Massachussets, de Connecticut, et se jette dans l’Océan Atlantique entre New-Haven et New-London. Elle forme plusieurs cataractes.

CONNECTICUT, un des États de l’Union, borné au N. par le Massachussets, à l’E. par le Rhode-Island ; à l’O. par l’État de New-York, au S. par le détroit de Long-Island ; 140 kil. sur 93 ; 380 000 hab. Ch.-l., Hartford et New-Haven. Climat tempéré et sain, sol généralement fertile ; forêts immenses ; riches pâturages. Le Connecticut nourrit une quantité innombrable de pigeons. Mines de fer, de cuivre et de plomb. Industrie et commerce florissants ; 14 chemins de fer. — Les peuplades indiennes qui habitaient jadis cette contrée portaient le nom de Mohicans. Les Anglais s’y établirent en 1635 ; ils reçurent en 1662 du roi d’Angleterre Charles II une charte qui resta en vigueur jusqu’en 1818. Le Connecticut prit une part active à la guerre de l’indépendance, et eut rang d’État dès 1776.

CONNÉTABLE, de comes stabuli, comte-surveillant de la maison. Avant la 3e race, le connétable n’était qu’un officier du palais, présidant tantôt au service des tables, tantôt à celui des meubles. Depuis le règne de Henri I, au XIe. siècle, jusqu’au règne de Louis XIII, le connétable fut le premier dignitaire de la monarchie française. En temps de guerre il commandait en chef, et avec un pouvoir absolu, toutes les armées ; le roi lui-même, lorsqu’il se trouvait au milieu des troupes, ne pouvait arrêter aucune mesure importante sans avoir pris l’avis du connétable. En temps de paix, le connétable était aussi le premier conseiller du roi pour toutes les matières de guerre et était juge suprême de tous les démêlés qui s’élevaient entre les gens de sa maison. Il avait droit à la table du roi. Les plus célèbres connétables furent Châtiilon, Du Guesclin, Clisson, Bourbon, Montmorency, Lesdiguières. Abolie en 1627, cette dignité fut rétablie nominalement en en 1804 par Napoléon pour son frère Louis.

CONON, général athénien, se laissa bloquer dans Mitylène par les Lacédémoniens, 406. av. J.-C., fut délivré par la victoire des Arginuses ; réussit, après le désastre d’Ægos-Potamos (405), à sauver 8 vaisseaux avec lesquels il se réfugia en Chypre ; suscita les Perses contre les Lacédémoniens, fut mis à la tête de leur flotte, remporta sur les Lacédémoniens, près de Cnide, une victoire décisive, 394, fit rentrer les Cyclades sous le joug de sa patrie, puis rentra dans Athènes dont il releva les murs, Accusé plus tard auprès d’Artaxerce d’avoir voulu soulever l’Ionie et l’Éolie, il fut attiré par le satrape Téribaze à une entrevue dans laquelle il fut arrêté ; mais il