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dieux changèrent en plumes ses cheveux blancs, et le métamorphosèrent en cygne.

CYDIPPE. V. CLÉOBIS et BITON.

CYDNUS, auj. Kara-sou, riv. de Cilicie, passait à Tarse et se jetait dans la Méditerranée après un cours de 60 kil. Ses eaux sont très-froides. Alexandre faillit mourir après s'y être baigné. V. CALYCADNUS.

CYDON, la Canée, v. de Crète, sur la côte N. O., donna son nom aux coings (cydonia poma).

CYGNE (Chevaliers du), ordre fondé en 1443 par l'électeur de Brandebourg Frédéric II, renouvelé en 1843 par le roi de Prusse. C'est une association charitable destinée au soulagement des malades ; le roi en est le grand maître. La devise est : Gott mit uns (Dieu avec nous); les chevaliers ont un collier d'or.

CYLLÈNE, Cyllenius mons, auj. Zyria, mont. d'Arcadie, au N. E., consacrée à Mercure, qui y était né. — V. d'Élide, auj. Glarentza ou Chiarenza (Clarence), au N. O. d'Élis, était le port de cette v., et avait un célèbre temple d'Esculape. Elle fut saccagée par les Corcyréens dans la guerre du Péloponèse.

CYLON, Athénien, s'empara de la citadelle sous l'archonte Mégaclès, afin d'usurper le pouvoir (612 avant J.-C.). Il fut assiégé et prit la fuite; ses partisans furent massacrés, quoiqu'ils se fussent réfugiés au pied des autels de Minerve, sacrilège qui fut puni par une peste. – Crotoniate, ennemi de Pythagore, excita une émeute contre les Pythagoriciens assemblés chez l'athlète Milon, et en fit périr un grand nombre en brûlant la maison où ils s'assemblaient.

CYNÉGIRE, vaillant Athénien, frère d'Eschyle. Après la bataille de Marathon, il poursuivit les vaisseaux des Perses, et en saisit un de la main droite ; cette main ayant été coupée, il saisit le vaisseau de la gauche, et celle-ci ayant eu le même sort, il s'attacha, dit-on, au bâtiment avec les dents.

CYNIQUES, secte de philosophes grecs, ainsi nommés, à ce qu'on croit, du mot grec cyon, cynos, chien, parce qu'ils bravaient les bienséances sociales. Ils avaient pour chef Antisthène, d'Athènes, disciple de Socrate. Les cyniques soutenaient qu'on ne doit rougir que de ce qui est criminel ; ils affectaient un grand mépris pour la parure, les richesses, les arts et les sciences; ils ne portaient jamais qu'un manteau en lambeaux, un bâton et une besace. Les principaux personnages de cette secte, après Antisthène, sont Cratès, Diogène et Ménippe. Cette secte se fondit dans celle des Stoïciens.

CYNOCÉPHALE ou CYNOSCÉPHALE, c.-à-d. Tête de chien, animal sacré de l'anc. Égypte, qu'on représentait avec une tête de chien ou de singe. Il était le symbole de Thot, l'Hermès égyptien.

CYNOCÉPHALES ou CYNOSCÉPHALES, c.-à-d. Têtes de chien, lieu de Thessalie, ainsi nommé de hauteurs qu'on y remarque et qui vues de la mer offrent cette forme, situé au S. E. et près de Scotussa, à l'E. de Pharsalo, est célèbre par 2 batailles. Dans la 1re (364 av. J.-C.), Pélopidas, général des Thébains, défit Alexandre, tyran de Phères ; mais il trouva la mort en combattant. Dans la 2e (197 av. J.-C.), le général Flamininus défit complètement Philippe V, roi de Macédoine, ce qui mit fin à la 2e guerre de Macédoine.

CYNTHE (LE), Cynthus, mont. de l'île de Délos, sur laq. naquirent Diane et Apollon, faisait donner à ces deux divinités le surnom de Cynthius et de Cynthia.

CYNURIE, Cynuria, petite contrée de l'Argolide, à l'extrémité S., confinait à la Laconie ; ch.-l., Thyrée. — Il y avait aussi une contrée de ce nom en Arcadie, à l'O., confinant avec l'Élide.

CYPARISSE, Cyparissus, auj. Arkadia, v. de Messénie, au N. O., sur un petit golfe de la mer Ionienne.

CYPRE, Cyprus, nom anc. de l'île de Chypre, faisait donner le surnom de Cypris à Vénus, qu'on adorait surtout dans cette île.

CYPRIEN (S.), Thascius Cæcilius Cyprianus, l'un des principaux Pères de l'Église latine, né à Carthage vers l'an 200, de parents païens, professa d'abord la rhétorique, se convertit ensuite au Christianisme, et fut élu évêque de Carthage en 248. Il fut persécuté sous l'empereur Dèce, et forcé de quitter Carthage; mais il y rentra bientôt et étouffa les hérésies qui s'étaient répandues en son absence. Il eut une querelle assez vive avec le pape Étienne au sujet du baptême donné par les hérétiques, soutenant que ce baptême n'est pas valable. Sous l'empereur Valérien il fut exilé et peu de temps après il souffrit le martyre (258). On le fête le 16 sept. Ce Père a laissé quelques écrits dont les principaux sont : Des Tombés (on nommait ainsi ceux qui avaient fléchi pendant la persécution de Dèce), Contre les Spectacles, De l'Unité de l'Église, De l'Oraison dominicale. On a aussi de lui un précieux recueil de Lettres. S. Cyprien est le 1er dès auteurs chrétiens qui ait été vraiment éloquent : son style est le plus souvent simple et naturel; il est quelquefois véhément. Ses Œuvres ont été imprimées plusieurs fois; la meilleure éd. est celle qui fut commencée par Baluze et terminée par dom Maran, Paris, 1726, in-fol. Une partie de ses Œuvres a été trad. en français par J. Tigeon, 1574; par Lambert, 1672. L'abbé Guillon en a donné une trad. complète, 1838, 2 vol. in-8.

CYPSELUS, tyran de Corinthe, régna avec modération pendant 30 ans (vers 657-627), laissa le pouvoir à son fils Périandre, et fut ainsi la souche de la race des Cypsélides, qui régna 73 ans à Corinthe.

CYR, Cyrrhus, v. de Syrie, capit.d e la Cyrrhestique. Ane. évêché. V. CYRRHESTIQUE.

CYR (S.), Cyrus, médecin d'Alexandrie. Persécuté parce qu'il se servait de sa profession pour mieux propager la religion, il chercha un refuge à Canope, mais il y fut arrêté et mis à mort en 311. On l'honore le 31 janv. — Un autre S. Cyr, enfant de 3 ans, qui subit le martyre en 304, avec sa mère, Ste Julitte, est fêté le 16 juin.

CYRANO de Bergerac. V. BERGERAC.

CYRÉNAÏQUE, auj. roy. de Barcah, vaste contrée de l'Afrique anc. à l'O. de l’Égypte, s'étendait le long de la côte sept. de la Méditerranée depuis la grande Syrte jusqu'au cap Physcus; ch.-l., Cyrène ; autres v. princ. : Barce ou Ptolémaïs, Apollonie, Hespéris ou Bérénice, Teuchira ou Arsinoé (en tout cinq villes, ce qui fit donner au pays le nom de Pentapole de Libye). Déserts de sable à l'intérieur; sol riant, fertile, mieux arrosé au nord. Commerce actif. — La Cyrénaïque fut colonisée par les Grecs vers 630 av. J.-C. (V. CYRÈNE). Les villes de la Cyrénaïque formèrent longtemps une ligue dans laquelle Cyrène avait le 1er rang. Jointe à l’Égypte sous Alexandre, la Cyrénaïque resta après sa mort soumise aux Lagides (320). Elle forma à partir de 258 un État particulier, mais tributaire de l’Égypte et parfois indépendant, jusqu'à ce qu'il fut légué aux Romains par Apion, son dernier roi (96 av. J.-C.). Sa réduction en prov. romaine eut lieu l'an 65 av. J.-C.

CYRÉNAÏQUES, secte de philosophes grecs qui avaient pour chef Aristippe de Cyrène : ils enseignaient que l'homme ne doit vivre que pour le plaisir. Ils se fondirent avec les Épicuriens.

CYRÈNE, auj. Curin ou Grennah capit. de la Cyrénaïque, à 16 k. de la côte, avait pour port Apollonie et était la ville d'Afrique la plus commerçante après Carthage tant qu'Alexandrie n'exista pas. Elle fut fondée l'an 630 av. J.-C., par Battus, venu de Théra, et prit son nom de Cyrène, nymphe aimée d'Apollon, qui, fuyant la poursuite du dieu, s'était réfugiée dans cette partie de l'Afrique. Patrie d'Aristippe, de Carnéade, de Callimaque, d'Eratosthène. La philosophie et les sciences y fleurirent avec beaucoup d'éclat (V. CYRÉNAÏQUES). Cyrène n'est plus qu'un misérable village, mais ses ruines sont encore belles.

CYRIAQUE, patriarche de Constantinople après Jean le Jeûneur, en 596, prit le titre d’évêque œcuménique; mais l'emper. Phocas défendit par un édit de donner ce titre à d'autres évêques qu'à celui de Rome. Cyriaque en mourut, dit-on, de chagrin, 606.

CYRILLE (S.), Père de l’Église grecque, né à Jé-