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Disputes. On a de lui un Essai sur les principes du droit et de la morale, 1743, ouvrage médiocre.

DAUBENTON (L. J. Marie), naturaliste, né à Montbard en 1716, mort à Paris en 1800, exerça d'abord la médecine, puis s'adjoignit à Buffon pour la rédaction de l’Histoire naturelle des animaux, et fournit aux 15 premiers volumes des articles de description anatomique, qui sont des chefs-d'œuvre d'exactitude et qui forment encore auj. une des bases de l'anatomie comparée. Buffon le fit nommer en 1745 garde et démonstrateur du Cabinet d'histoire naturelle; il devint en 1778 professeur d'hist. naturelle au Collége de France, en 1783 prof, d'économie rurale à l'école d'Alfort, et fit en 1795 quelques leçons aux écoles normales. Il fut reçu de bonne heure à l'Académie des sciences et fournit à cette société un grand nombre de mémoires. Il a en outre donné des articles à l’Encyclopédie et à plusieurs recueils savants. On lui doit la naturalisation des moutons espagnols en France; il a publié plusieurs ouvrages sur la manière d'élever ces animaux. Comme médecin, il recommanda les pastilles d'ipécacuanha, qu'on appelait pastilles de Daubenton. — Mme Daubenton est l'auteur du roman intitulé : Zélie dans le désert.

DAUBENTON (le P.), jésuite, né en 1648 à Auxerre, mort en 1723 à Madrid, accompagna Philippe V en Espagne comme son confesseur, fut éloigné en 1670 par l'influence de la princesse des Ursins, revint a Madrid en 1716, après la disgrâce de la favorite, et reprit sa position de confesseur du roi. Il seconda les projets d'Alberoni. On a de lui des Oraisons funèbres et une Vie de S. François-Régis, 1716.

D'AUBIGNAC, D'AUBIGNÉ. V. AUBIGNAC (D'), etc.

DAUDIN (Fr. Marie), naturaliste, né vers 1770, mort en 1804, a composé un traité d’Ornithologie (1800), ouvrage peu exact et qui est resté incomplet, et une Histoire naturelle des reptiles (1802-3, 8 vol. in-8), qui fait suite au Buffon de Sonnini, et qui est plus estimée que son Ornithologie.

DAULIS, d'abord Anacris, auj. Davlia, v. de Phocide, au pied du Parnasse, à l'E. de Delphes.

DAUMESNIL (Pierre), général, surnommé la Jambe de bois, né à Périgueux en 1777, mort en 1832, servit d'abord comme simple soldat dans les guerres d'Italie et d’Égypte, fut nommé major de la garde en 1809 à la suite d'une foule d'actions d'éclat, et eut une jambe emportée par un boulet de canon à Wagram. En 1812, il fut élevé au grade de général de brigade, et reçut de l'Empereur pour retraite le gouvernement du château de Vincennes. Il défendit ce poste avec le plus grand courage en 1814 contre les troupes alliées; aux sommations qui lui furent faites, il répondit plaisamment : Je vous rendrai la place lorsque vous m'aurez rendu ma jambe. Il refusa un million qu'on lui offrit pour se rendre. Il n'en fut pas moins mis à la retraite par Louis XVIII. On s'empressa en 1830 de le rétablir dans son gouvernement. À cette époque, il s'opposa avec énergie aux exigences du peuple de Paris, qui s'était porté en foule à Vincennes et qui demandait à grands cris la tête des ministres de Charles X. Une statue lui a été élevée à Périgueux. — Sa veuve a été nommée par Napoléon III surintendante de la maison impériale de St-Denis.

DAUN (Léopold Marie, comte de), feld-maréchal d'Autriche, né à Vienne en 1705, mort en 1766. Généralissime des troupes impériales pendant la guerre de Sept ans, il gagna en 1757 sur Frédéric II à Kollin une victoire complète et fut proclamé le sauveur de la patrie ; mais la même année il fut défait à Leuthen. Il reprit ses avantages l'année suivante en battant Frédéric à Hochkirch. En 1759, il prit Dresde; mais il se laissa battre en 1760 à Torgau, malgré la supériorité du nombre et les avantages de la position. On lui reprochait ses temporisations.

DAUNIE, Daunia, à peu près la Capitanate, région de l'Apulie, dont elle formait la partie septent. Villes principales : Arpi ou Argyrippa, Cannes, célèbre par la défaite des Romains; Venusia, patrie d'Horace. La Daunie doit son nom à Daunus, son 1er roi, qui était beau-père: de Diomède.

DAUNOU (P. Claude François), secrétaire perpétuel de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, né en 1761 à Boulogne-sur-Mer, mort en 1840. Il entra d'abord chez les Oratoriens et enseigna les belles-lettres, la philosophie et la théologie dans plusieurs de leurs colléges. A la Révolution, il embrassa les idées nouvelles, fut nommé député à la Convention, où il se distingua par sa modération et s'occupa surtout de l'instruction publique; puis au Conseil des Cinq-Cents, dont il fut le premier président et un des membres les plus actifs; fit un instant partie du Tribunat, d'où son indépendance le fit exclure; devint en 1801 garde de la bibliothèque du Panthéon, et en 1804 archiviste de l'Empire, charge qu'il perdit sous la Restauration, mais qui lui fut rendue en 1830. Il fut nommé en 1819 professeur d'histoire au Collége de France, et fut élu la même année membre de la Chambre des Députés, où il siégea parmi les défenseurs des libertés nationales. Il venait d'être élevé à la pairie lorsqu'il mourut. Parmi ses nombreuses et utiles publications, nous citerons : De l'influence de Boileau sur la littérature française, 1787; Étendue et limites de la puissance paternelle, 1788, la continuation de l’Histoire de Pologne de Rulhière, 1807 ; un Essai historique sur la puissance temporelle des papes, 1810; la continuation de la collection des Historiens de France et de l’Histoire littéraire de la France, ouvrages commencés par les Bénédictins; le Discours sur l'état des lettres au XIIIe siècle; l’Essai sur les garanties individuelles, 1819; enfin de nombreuses éditions, avec notices, de divers auteurs, tels que Boileau, 1809; Chénier, 1811; La Harpe, 1826. Il a laissé un Cours d'études historiques, publié après sa mort par MM. Taillandier et Gorré, ; 20 v. in-8, 1842-49 : cet ouvrage, fruit des leçons qu'il faisait au Collége de France, traite de la manière d'écrire l'histoire, des ressources de la critique historique. Ce savant laborieux et modeste fut également remarquable par ses vertus privées et pudiques. M. Mignet a lu en 1843 son Éloge à l'Académie des sciences morales, dont il était membre depuis la fondation. M. V. Le Clerc et M. B. Guérard lui ont aussi consacré des Notices étendues.

DAUPHIN, nom que portaient d'abord les seigneurs du Dauphiné de Vienne (par allusion au dauphin qui ornait leur casque), fut ensuite donné à l'héritier présomptif du trône de France, lorsque le Dauphiné eut été cédé à la couronne (V. DAUPHINÉ). Ce titre n'impliquait point d'ailleurs, chez le prince héréditaire de France, la souveraineté réelle du Dauphiné. On connaît sous le nom spécial de Grand Dauphin le fils aîné de Louis XIV, Louis de France, né en 1661, m. avant son père en 1711 ; et sous celui de Second Dauphin, Louis, fils du Grand Dauphin, né en 1682 et mort en 1712, aussi avant Louis XIV (V. LOUIS). C'est pour le premier que fut faite la collection des classiques latins dite ad usum Delphini. — Le titre de Dauphin fut pareillement porté par les seigneurs de la branche aînée de la maison d'Auvergne, du XIIe au XVe s. — On appelait Dauphine l'épouse du Dauphin.

DAUPHIN (FORT-), établissement français sur la côte S. E. de l'île de Madagascar, au N. E. du cap Ste-Marie. Longtemps délaissé, repris en 1827.

DAUPHINÉ, Delphinatus en latin moderne, anc. gouvt de la France, avait pour bornes au N. la Bresse et le Bugey, à l'E. la Savoie et le Piémont, au S. la Provence, à l'O. le Lyonnais, le Forez, le Vivarais, au S. O. le comtat Venaissin. On le divisait en Haut-Dauphiné et Bas-Dauphiné. Dans le premier, on distinguait le Grésivaudan, le Royanez, Champsaur, le Briançonnais, l'Embrunais, le Gapençais, les Baronnies; dans le 2e, le Viennais, le Valentinois, le Diois, le Tricastinois, la pté d'Orange. Grenoble était le ch.-l. de toute la prov. Ce pays forme auj. les dép.