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DESLON (Charles), médecin de la Faculté de Paris, mort jeune en 1786, fut un des plus zélés défenseurs du système de Mesmer, dont il avait suivi les leçons ; il a composé quelques ouvrages sur le Magnétisme animal, publiés de 1780 à 1782.

DESMAHIS (Ed. de CORSEMBLEU), poëte, né à Sully-sur-Loire en 1722, mort en 1761, se fit d'abord connaître, sous les auspices de Voltaire, par des pièces fugitives, dont les plus estimées sont le Voyage de St-Germain, l’Heureux amant qui sait te plaire, et fit jouer en 1750 l’Impertinent, comédie en un acte, qui pétille d'esprit, mais qui manque d'action. On a recueilli ses Œuvres en 2 vol. in-12, 1778.

DESMAISEAUX (Pierre), né en Auvergne en 1666, mort en 1745 à Londres, membre de la Société royale de cette ville, était lié avec Bayle et St-Évremond. Il est l'auteur, l'éditeur ou le traducteur d'un grand nombre d'ouvrages qui intéressent l'histoire littéraire, tels que : Vie de Boileau, 1712 ; Recueil de plusieurs pièces de J. Locke, 1720 ; Recueil de diverses pièces sur la philosophie, par Leibnitz, Clarke et Newton, 1720 ; Vie de St-Évremond; Œuvres diverses de Bayle, 1727 ; Lettres de Bayle, 1729 ; Vie de Bayle, 1732 ; Scaligerana, Thuana, etc.

DESMARAIS (RÉGNIER-). V. RÉGNIER.

DESMARES (Jos.), oratorien, né à Vire en 1599, mort en 1669, était janséniste et fut toute sa vie inquiété pour ses opinions. C'était un des meilleurs prédicateurs du temps ; Boileau a dit de lui :

Desmares dans St-Roch n'aurait pas mieux prêché.

Il publia un grand nombre d'ouvrages de controverse, oubliés aujourd'hui.

DESMARETS (Jean), avocat général au parlement de Paris, fut l'un des plénipotentiaires qui signèrent le traité de Brétigny (1360), et le seul magistrat qui osa rester dans Paris lors de la révolte des Maillotins, 1381. Il avait refusé en 1359 l'entrée de la ville à l'évêque de Laon et aux partisans du roi de Navarre : il se fit ainsi de nombreux ennemis, qui le calomnièrent auprès de Charles VI ; ce prince le fit décapiter en 1382, lors de son retour à Paris.

DESMARETS DE ST-SORLIN, l'un des premiers membres de l'Académie française, né à Paris en 1596, mort en 1676, travailla d'abord pour le théâtre et donna plusieurs pièces, entre autres les Visionnaires, qui eurent du succès, grâce à la faveur de Richelieu ; puis, passant tout à coup d'un relâchement extrême à une dévotion outrée, il tomba dans une espèce de folie fanatique, et proposa au roi dans un écrit apocalyptique, intitulé Avis du St-Esprit, de lever une armée pour exterminer les hérétiques. Il est surtout connu par le poëme intitulé Clovis ou la France chrétienne, qui fut beaucoup loué par Chapelain et que Boileau a livré au ridicule. Ce poëme, publié d'abord en 26 chants (1657), fut refondu par l'auteur et réduit à 20 chants dans une édition de 1673. Dans la querelle des anciens et des modernes, Desmarets se montra un des plus acharnés contre les anciens.

DESMARETS (Nic.), contrôleur général des finances, né vers 1650, mort en 1721, était neveu de Colbert, et père du maréchal de Maillebois. Il succéda en 1708 à Chamillard, remit l'ordre dans les finances, et se fit estimer pour sa modestie, son intégrité et son urbanité. Injustement attaqué après la mort de Louis XIV (1715), il rédigea pour se défendre un Mémoire sur l'administration des finances depuis le 20 fév. 1708 jusqu'en 1715.

DESMARETS (Nic.), physicien, membre de l'Académie des sciences, né en 1725 à Soulaines en Champagne, mort en 1815, exerça de 1757 à 1792 les fonctions d'inspecteur général des manufactures. Il a publié en grande partie le Dictionnaire de géographie physique, dans l’Encyclopédie méthodique, 1798-1828, 5 vol. in-4. On lui doit un grand nombre de mémoires, parmi lesquels nous citerons ceux qu'il a écrits : Sur l'origine et la nature du basalte, Sur la constitution physique de la colline de Montmartre. Il a rédigé des Notes sur les Questions naturelles de Sénèque, pour la traduction de Lagrange.

DESMASURES (L.), poëte, né à Tournay vers 1523, mort à Metz en 1580, était pasteur protestant dans cette ville. Il est l'auteur d'une trad. en vers de l’Énéide (1560), de tragédies saintes : David combattant ; David triomphant ; David fugitif, 1565, et de quelques autres poésies françaises et latines.

DESMICHELS (le général), né à Digne en 1779, m. en 1845, avait fait avec distinction la plupart des campagnes de la République et de l'Empire. Envoyé en 1833 en Algérie, il prit le gouvernement d'Oran, battit la tribu des Garabas et Abd-el-Kader lui-même, s'empara de Mostaganem et d'Arzew ; mais, au retour d'une expédition contre les Smélas, il fut si vivement pressé par les Arabes qu'il signa, le 26 février 1834, le traité désavantageux d'Oran, qui le fit momentanément disgracier. Néanmoins, il fut dès l'année suivante élevé au grade de général de division et chargé du gouvernement de la Corse.

DESMOLETS (P. Nic.), oratorien, né en 1678, mort en 1760, a donné des éd. et des recueils faits avec soin, entre autres : le 2e vol. de l’Historia ecclesiæ parisiensis, du P. Gérard Dubois, 1710 ; divers Traités du P. Lami, 1720 ; une éd. de la Bibliotheca sacra du P. Lelong, 1723 ; 2 vol. in-fol. Il a dirigé la suite des Mémoires de littérature et d'histoire de Sallengre, 1726, 11 vol. in-12, et l'éd. de l’Histoire de l'empire ottoman, par Jonquières, 1743.

DESMOULINS (Camille), conventionnel, né à Guise (Aisne) en 1760, fils d'un magistrat de cette ville, était avocat à Paris lorsqu'éclata la Révolution. Il en adopta les principes avec chaleur et fut un des principaux orateurs du club des Cordeliers. Le 12 juillet 1789, lendemain du renvoi de Necker, il harangua la multitude au Palais-Royal, et, après avoir donné aux insurgés une feuille verte pour signe de ralliement, il entraîna à la Bastille cette armée improvisée qui le 14 juillet força les murailles de la forteresse. De 1789 a 1791 Desmoulins rédigea avec une extrême vigueur de pensée et de style un journal intitulé : Révolutions de France et de Brabant ; en 1792 il fut nommé député à la Convention. Il s'y lia avec Danton, vota comme lui toutes les mesures violentes qui furent prises à cette époque ; mais comme lui il chercha à arrêter l'effusion du sang aussitôt qu'il pensa qu'elle n'était plus nécessaire. Il publia même dans ce sens, vers la fin de 1793, quelques numéros d'un nouveau journal intitulé : le Vieux Cordelier. Sa perte fut dès ce moment résolue par Robespierre, alors tout-puissant : il fut jugé avec Danton, condamné sans avoir été entendu, et monta sur l'échafaud le 5 avril 1794. Sa femme, à peine âgée de 23 ans, y porta elle-même sa tête huit jours après, accusée d'avoir voulu le délivrer. Ses Œuvres ont été recueillies en 1828 ; sa Correspondance en 1846. Ed. Fleury a publié une Étude sur C. Desmoulins.

DESNA, riv. de Russie, sort du gouvt de Smolensk, traverse ceux d'Orel et de Tchernigov, et tombe dans le Dniepr à 9 k. de Kiev, après un cours d'env. 800 k.

DESNOYERS (L. BOUCHER), graveur, né à Paris en 1779, mort en 1857, étudia le dessin sous Lethière, la gravure sous Alex. Tardieu, et publia depuis 1796 une foule d'œuvres remarquables qui lui valurent, avec l'aisance, un fauteuil à l'Académie des beaux-arts (1816), et les titres de premier graveur du roi (1825) et de baron (1828). Ses Vierges de Raphaël surtout eurent un grand succès.

DÉSOLATION (île de la). V. KERGUELEN.

DESOTEUX (Franç.), médecin, né en 1724 à Boulogne-sur-Mer, mort en 1803, devint en 1760 chirurgien-major du régiment du roi et fit établir par Louis XVI l'école de chirurgie militaire de Paris. Il donna en 1801 un Traité historique sur l'Inoculation, et combattit les adversaires de cette découverte.

DESPAUTÈRE (J.), en flamand, Van Pauteren, grammairien, né vers 1460 à Ninove (Brabant), m. à Commines en 1524, professa successivement à Lou-